Dérive L'arbitre Layec, qui officie en L1 de football et au niveau international, a indiqué avoir été «menacé anonymement au téléphone» après un match et avoir «porté plainte à la gendarmerie». «A la Suite d'un de mes derniers matches, j'ai été menacé anonymement au téléphone, ainsi que ma famille, explique le directeur de jeu à un quotidien régional. Une procédure est en cours, j'ai porté plainte à la gendarmerie. Je n'aurais jamais cru en arriver là. Sans l'affaire d'Anders Frisk, j'aurais gardé ça pour moi. Mais là, il faut vraiment que ça cesse!» L'arbitre suédois Anders Frisk, 42 ans, a annoncé samedi qu'il mettait un terme à sa carrière d'arbitre en raison des menaces de mort proférées à son encontre par des «supporteurs» de Chelsea après la défaite du club londonien à Barcelone (1-2), le 23 février en 8e de finale aller de la Ligue des champions. «Je me prépare à faire une conférence pour créer des vocations auprès des lycéens pour qu'ils enfilent le maillot noir. Que vais-je pouvoir leur dire? Leur parler de respect des règles, de beau jeu...», s'interroge l'arbitre vannetais. «Je me sens vraiment désemparé par tout ce qui se passe autour de nous en ce moment, poursuit M. Layec. Je peux vous garantir que si tout cela ne change pas nous ne serons pas nombreux à vouloir arbitrer avec le pistolet sur la tempe.» «Si Frisk confirme sa décision, l'arbitrage perd de façon très regrettable l'un de ses plus grands hommes, commente-t-il encore. Mais peut-être que cette décision brutale permettra une prise de conscience de ce que les arbitres, internationaux ou non, vivent au quotidien.» «Dans le discours des présidents ou des entraîneurs devant les médias après un match, l'arbitrage devient la première explication d'une défaite. Comment voulez-vous que le grand public ne fasse pas l'amalgame et ne pousse pas certains supporteurs à des excès totalement condamnables ?», accuse l'arbitre breton. «L'idée d'une grève au niveau des compétitions internationales est dans l'air et évidemment si elle se concrétise, j'y participerai, assure-t-il. Mais il ne faut pas croire pour autant que ces pressions n'existent que dans les matches européens.» «C'est la même chose dans notre championnat. Les dirigeants et éducateurs doivent retrouver le sens de la mesure dans les propos qu'ils délivrent sciemment. Ils ne tolèrent plus, ni la défaite ni la simple erreur humaine.»
