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Les candidats des zones sinistrées appréhendent l?échéance
Publié dans Info Soir le 03 - 09 - 2003

Epreuve «Maman, n?y pense plus, je ne le passerai pas. Je vais rester enfermée à la maison.»
Les jeunes candidats sinistrés préparent leur baccalauréat dans des conditions dramatiques. Traumatisés, la plupart d?entre eux ont beaucoup de mal à surmonter le cauchemar à reprendre normalement leurs études et à se remettre à croire à leurs rêves qui se sont effondrés avec leurs bâtisses.
«Brûle tout maman, je ne veux pas passer mon bac, ce n?est pas la peine d?y penser», rétorque sans cesse Douria, 17 ans à sa mère dès que cette dernière essaye de l?encourager à réviser ses leçons. Sa mère nous guide vers un petit coin, au fond du site où sa fille faisait ses révisions avant de s?enfuir chez sa tante à Alger, il y a une semaine. Des couvertures agrippées au grillage et à un arbre formant un semblant de tente. Dans cet endroit isolé et intime, elle s?adonnait, avec quelques camarades à ses révisions, mais depuis que des vieilles femmes s?y sont installées pour discuter, elle a été découragée.
Depuis la tragédie, Douria ne fait que pleurer ses amies, ses voisines et ce bac qui a dû être annulé à la dernière minute alors qu?elle était sûre, cette fois, de l?avoir. Elle se sentait prête cette année, et elle s?était fait le serment, dès le début de l?année scolaire, de le décrocher.
Recluse, prostrée et triste elle s?est murée dans un silence profond. Rien ne l?intéresse, rien ne fait briller ses yeux et frémir son c?ur, elle est indifférente à tout.
«Maman n?y pense plus, je ne le passe pas, je vais m?enfermer à la maison, je m?en fiche du reste.» Ces mots ne quittent plus sa bouche. Autrefois dynamique et passionnée, elle est devenue solitaire et taciturne, dès qu?on lui évoque le bac elle s?écrie : «Vous m?énervez à la fin.» Depuis qu?elle a été hébergée chez sa tante, Douria se sent mieux et a repris le goût des études
Un peu plus loin, sous une autre tente, aussi étouffante et exiguë, Khadidja, 20 ans, fixe sur nous ses beaux yeux verts, elle parle très peu. Dès qu?une question est posée, elle hausse les épaules pour marquer son indifférence. «Le bac a été englouti avec les décombres, c?est peine perdue d?insister. Le rêve s?est écroulé, il n?en reste rien», lance-t-elle. La jeune fille a perdu son enseignant d?histoire-géographie qui a été englouti par les ruines de sa demeure. C?est le professeur Kacimi tant aimé et adulé par les élèves du lycée. «Il ne devait pas mourir, c?est injuste !».
Khadidja habitait à la rue Guelmi, sise à Sidi Daoud, leur maison s?est effondrée et tout est parti avec. Elle doit passer son bac à Baghlia, au lycée Sobhi, distant de 8 km dudit site. Elle se souvient de ses trois camarades qui sont mortes, elle les pleure discrètement chaque soir.
Sa voisine lui coupe la parole et intervient brusquement : «Elle est meurtrie, elle ne révise plus ses leçons. Regardez son cahier, depuis tout à l?heure que je tente de l?encourager, rien à faire, elle déprime.» La jeune fille ose enfin réagir et dépasser sa peine.
«Oui, j?étais impatiente de passer mon bac, je voulais réussir et découvrir le chemin de la faculté, mais depuis le drame, rien ne m?intéresse, la mort je la vois partout.»
Certains élèves ont surmonté leur déprime durant les vacances qu?ils ont passées dans des colonies organisées par le ministère de l?Education dans certaines régions du pays, ils ont pu évacuer leur douleur, la partager et se consacrer à leurs études, mais dès qu?ils sont revenus, le cauchemar a recommencé pour eux.
Un autre camp, une autre histoire, mais le même drame. Souda doit passer son bac en filière scientifique. Cette fille studieuse de 19 ans, caressait le rêve de devenir médecin, mais le tremblement de terre a enterré toute son ambition et dévasté cette persévérance qui la caractérisait. Le jour du drame, elle révisait ses leçons, elle a failli recevoir la bibliothèque sur la tête, depuis elle ne mange presque rien et elle a perdu plus de quatre kilos ! Elle parle de mort et d?une autre secousse qui sera mortelle cette fois-ci. «Ne cache rien maman, tout disparaîtra et l?on mourra tous», hurle-t-elle sans cesse.
Sous la tente, sous une chaleur qui avoisine les 50 degrés, elle ne peut réviser, et puis tout lui rappelle la mort. Elle s?est réfugiée chez sa tante à la Marsa pour étudier, et depuis une semaine chez une autre amie, dont la demeure est restée intacte. Ce n?est que là qu?elle arrive à tenir un cahier entre les mains. Elle évoque en permanence ses voisines et ses amies qui ont été enterrées sous les ruines.
«Elle ne mange plus, et elle ne s?en rend même pas compte !», s?inquiète sa mère, qui craint que sa fille n?obtienne pas son «sésame» pour la médecine. Sa fille lui parle même de suicide !.


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