Constat Même si la délinquance est différente dans chaque région, de nombreux points communs ont été relevés. Notre brève tournée dans les trois wilayas, Alger, Oran et Annaba, nous a permis de noter quelques points communs concernant ce phénomène. D?abord, la délinquance se concentre généralement dans les quartiers populeux et défavorisés où naissent des bandes qui s?adonnent, par la suite, à des agressions, à des vols à l?arme blanche, à la consommation et à la vente de drogue. Les jeunes délinquants se rencontrent dans des endroits précis chaque soir : ils y passent la nuit, y consomment de l?alcool, parlent de leur vie? Parfois, ils sont accompagnés de filles. C?est leur monde. Il est impénétrable. Des rixes éclatent souvent entre gangs à coups de sabres et d?épées, de vraies armes de guerre fabriquées spécialement chez le ferronnier. A Oran et Annaba, ils agressent les citoyens pour les délester de leurs biens. Par ailleurs, les statistiques établies par la Gendarmerie nationale permettent aussi de constater que des points communs ont été relevés dans toutes les wilayas du pays. Généralement, la population délinquante est masculine. L?année dernière, sur un total de 49 792 délinquants, 47 888 étaient des garçons et 1 903 des filles. Certes, l?écart est énorme, mais la population féminine s?accroît. Ces chiffres révèlent, par ailleurs, que les délinquants sont des jeunes, la moyenne d?âge se situant entre 18-29 ans avec 24 468 délinquants, suivis des 29-40 ans avec 13 788 délinquants. A noter que les autres catégories d?âge sont également impliquées. 8 413 délits ont été commis par les plus de 40 ans. Un autre point important : la majorité des délinquants est issue d?un milieu social défavorisé. Ce sont souvent des enfants du divorce, des chômeurs,? En somme, des cas sociaux qui devraient être pris en charge dans des centres spécialisés. Ainsi, sur un total de 49 792 délinquants arrêtés, 26 590 sont sans profession, 10 196 des employés, 8 613 exercent une activité libérale, 2 948 des fonctionnaires et 1 445 sont des étudiants. La mal vie, le chômage, l?éclatement de la cellule familiale, l?absence d?activités culturelles et sportives, l?ennui, l?oisiveté sont souvent les justifications avancées par les jeunes délinquants rencontrés dans les trois wilayas.
