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Opérations préventives à Mostaganem et à Oran
Assaut dans les confins de la criminalité
Publié dans El Watan le 06 - 03 - 2006

En ce dernier jour de février, le groupement de la gendarmerie de Mostaganem effectue une nouvelle opération combinée avec la police, dénommée « Amene (sécurité) ».
417 éléments (policiers et gendarmes), 84 véhicules et 3 chiens renifleurs de drogue ont été déployés à travers 21 localités. L'objectif : « Coincer » les délinquants. Toufik Chaâyani, commandant du groupement, et Kedour Sassi, adjoint du chef de la Sûreté de wilaya, sont aux commandes. L'opération commence vers 16h. L'une des principales destinations : la plage de Sidi Medjdoub, à l'est de la ville. Les gendarmes et policiers passent au peigne fin tout l'espace. Trois jeunes à bord d'une 307 ont été surpris bouteilles de bière à la main. L'un d'entre eux venait de fumer un joint. Grâce à un berger allemand renifleur de drogue, le mégot a été trouvé. Un peu plus loin, une fouille minutieuse s'effectue dans une baraque soupçonnée d'être un lieu de débauche. Mais seulement des caisses de bière vides ont été trouvées. L'opération se poursuit. Le quartier Concorde, anciennement appelé Radar, est la prochaine destination. Cet immense bourg est un patchwork de populations venues de différentes régions de l'ouest ayant souffert du terrorisme. Au fil des années, il a fini par avoir une mauvaise réputation, celle d'un « foyer de délinquants ». C'est là où se côtoient les fripouilles de tout bord, apprend-on sur place. Les agressions se font au grand jour. Mais ce sont les vols qui détiennent la palme d'or. En l'espace de deux quarts d'heure, le tour est fait et plusieurs personnes ont été interpellées pour diverses raisons. Entre autres, usage de stupéfiants et de psychotropes. Les habitants sont sortis et les enfants forment une procession derrière les hommes en uniforme. Accosté, un vieil homme apparaît serein. Il trouve « efficaces » ce genre de sorties. Selon le commandant Châayani, plusieurs descentes ont déjà été effectuées depuis 2005 dans cette localité, nichée sur les hauteurs de la ville. A Sablette, quartier touristique à quelques encablures de la ville, une dizaine de personnes ont été interpellées pour ivresse sur la voie publique. Couvert de débris de bouteilles d'alcool, le lieu ressemble à un dépotoir. Au cours de cette opération, 576 individus ont été arrêtés dont 3 femmes. 485 d'entre eux ont été relâchés. Les principaux délits constatés sont : ivresse sur la voie publique (26 personnes), détention d'armes prohibées (19), vente de boissons alcoolisées sans autorisation (9), conduite en état d'ivresse (7), consommation de la drogue (4), pillage de sable (1)... En tout, 302 bouteilles de bière, 53 bouteilles de vin et 309 g de stupéfiants ont été saisis en plus de 10 armes blanches. Les quartiers Tidjdit, Baymout et Rizainville sont les plus frappés par le phénomène de la délinquance. Echappant à l'immigration clandestine, Mostaganem souffre des réseaux de la contrebande. En février seulement, 160 q d'oranges du Maroc ont été saisis ainsi que 15,5 q d'oignons provenant du même pays. En janvier, 152 q d'oranges et 5 q d'oignons émanant du Maroc ont été saisis. Durant l'année 2005, il y a eu plusieurs saisies de kif et de psychotropes. Les éléments de la Sûreté de wilaya ont pu récupérer 50 kg de kif et 1348 comprimés de psychotropes. La gendarmerie également a saisi durant la même année 4 kg de kif traité. Plusieurs dealers qui règnent en maîtres dans cette ville et sa périphérie ont été arrêtés. Plus de 3400 affaires de droit commun ont été traitées dans la même période et près de 970 personnes ont été écrouées. Un bilan exhaustif a été présenté aux journalistes dans un point de presse tenu après la fin de l'opération où il ressort que Mostaganem, à l'instar des wilayas voisines, est touchée de plein fouet par la petite et grande criminalités. Pas plus qu'Oran qui est une grande métropole, précise le commandant Chaâyani. Nous laissons ainsi Mostaganem avec ses 150 km de côtes et ses plaines à perte de vue pour gagner Oran.
El Hassi ou les cahutes de la terreur
L'opération est chapeautée par le lieutenant colonel Ben Naâmane Mohamed Tahar, commandant du groupement régional. Première descente : cité Felaoussène, rattachée à la commune de Aïn Turck, située à des dizaines de kilomètres à l'ouest d'Oran. Rongés par la misère et le chômage, les jeunes et les moins jeunes vivant dans ce no man's land versent dans la délinquance avec son lot quasi-quotidien de vols et d'agressions. Beaucoup d'entre eux prennent des stupéfiants et toutes sortes de drogues. Des interpellations s'effectuent à chaque inspection inopinée de la gendarmerie. C'est le cas la présente opération qui s'est soldée par une dizaine d'interpellations. Certains d'entre eux étaient en possession de joints. La moyenne d'âge ne dépasse pas les 25 ans. Certaines parmi les personnes arrêtées ont manifesté leur mécontentement, car elles estiment n'avoir rien fait. Tentant d'apaiser les esprits, un officier de la gendarmerie leur explique que, mis à part les cas de flagrant délit, celui qui n'a rien fait n'a rien à craindre. Selon des renseignements recueillis sur place, il y a même une femme spécialisée dans l'avortement. Ayant appris cela, la brigade de gendarmerie locale diligente une enquête. Jusque-là, rien n'a été confirmé, nous explique un gendarme. Après cette descente, nous nous dirigeons vers le quartier El Hassi, dans la commune de Yaghmouracène, un véritable favela en béton. Ce site, qui s'étale sur une dizaine d'hectares et occupé illicitement par des populations venues de partout pendant les années de plomb, est devenu une sorte de jungle. Les constructions ont été réalisées sans le moindre respect de l'aspect architectural ni environnemental. C'est un assemblage de taudis formant un paysage qui agresse les yeux. A ce drame architectural s'ajoute la prolifération du phénomène de la délinquance. Aux vols quotidiens s'ajoutent les agressions et la vente de drogue. Lors de la tournée d'inspection effectuée par les gendarmes, une vingtaine de personnes ont été interpellées. A quelques kilomètres de là, se trouve le quartier El Sabah, dans la commune de Sidi Chahbi. Quartier classé parmi les plus dangereux à Oran. Les gendarmes ont fait un assaut qui s'est soldé par plusieurs arrestations. Aussi, la cité de Hassi Bounif a été passée au peigne fin. Durant cette quatrième opération du genre, à laquelle ont participé 350 gendarmes et 2 groupes de cynotechnique, 323 personnes ont été interpellées dont 24 ont été arrêtées, entre autres, pour port d'arme prohibée, usage de stupéfiants et de psychotropes et ivresse sur la voie publique. Aussi, les gendarmes ont mis la main sur une personne recherchée pour vol. Le lieutenant colonel Ben Naâmane se réjouit des résultats obtenus jusque-là grâce à ces opérations de prévention. Selon lui, depuis le lancement de ce genre d'opérations, la violence a nettement diminué dans la région.
Le sorcier et la fille
Au retour, nous avons pris le train Oran-Alger, accompagnant la brigade d'intervention spéciale de la gendarmerie qui effectue une opération d'inspection dans le cadre de son programme de prévention contre la criminalité et la délinquance. Une dizaine d'éléments, formés pour ce genre d'opération et bien équipés, procède à l'inspection des passagers. Certains sont étonnés de voir des gendarmes à bord du train, d'autres se sentent plutôt rassurés. « S'ils traquent les voleurs, c'est bien », lâche un passager à son compagnon. Un jeune étudiant se sent un peu gêné. Il considère que le train Oran-Alger présente moins de risque d'agression par rapport au train Oran-Annaba. « J'ai l'habitude de prendre ce train, car j'étudie à Alger. Je n'ai jamais vu une scène d'agression. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'agressions, mais je trouve qu'il n'y en a pas beaucoup sur ce train », lâche-t-il. Suivant leur instinct et leur expérience, les gendarmes ciblent certaines personnes qui présentent un « look » suspect. Au bout de leur contrôle, ils tombent sur un sorcier accompagné d'une femme dont l'âge ne dépasse pas les 30 ans. En apparence, ce vieil homme n'a rien de sorcier. Mais après vérification et fouille dans son cabas, on trouve tout l'arsenal nécessaire pour faire de la sorcellerie. Des pattes d'un mammifère, la chair d'un chat, des graines de semence, des poils de je ne sais quelle espèce animale et d'autres effets bizarroïdes qui sont dissimulés dans son bissac. La femme se présente comme la fille de ce sorcier. Mais elle ne porte aucun papier attestant cela. Elle explique aux gendarmes qu'elle les a oubliés à la maison. « J'ai l'habitude de prendre le train et c'est la première fois qu'on m'interpelle », lâche-t-elle, les larmes aux yeux. Le vieil homme est de Sadrata, un bourg de Souk Ahras, comme l'indique sa carte d'identité nationale. Mais selon son accent, la femme semble être d'Oran. Interrogé par les gendarmes, le vieil homme refuse de répondre, les menaçant de les transformer en animaux. Il enchaîne ensuite des vociférations à n'en pas croire ses oreilles. Les gendarmes l'ont fait descendre avec la fille et d'autres dealers à la gare de Chlef. Ils vont les présenter à la justice.


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