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Histoires vraies
Je n?attends plus personne (3e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 04 - 10 - 2005

Résumé de la 2e partie n Ses yeux s?ouvrent, balaient difficilement les alentours qui ne sont pas familiers à Fournel. Un rêve éveillé ? Il est allongé sur un lit. Un médecin lui annonce que son état d?inconscience a duré 2 ans et 3 mois?
Le médecin prend sa tension, l'ausculte sous toutes les coutures, donne des ordres à l'infirmière et, au moment de sortir, annonce à Benjamin que son fondé de pouvoir a été prévenu de son réveil et qu'il arrive.
«Son fondé de pouvoir»? L?appellation fait sourire Fournel d?Avron, lui qui n?a jamais réussi à avoir un compte en banque.
Et son «fondé de pouvoir» arrive avec son notaire et sa secrétaire. Dans les rêves, tout est possible, même l'irrationnel, pense Benjamin, et son «notaire» parle, il lui annonce que trois mois avant qu'il ne tombe dans le coma, un cousin germain de son père est mort au Brésil, laissant une immense fortune à M. Fournel père. Celui-ci étant décédé, c'est donc lui, fils unique, qui héritait de ladite fortune, se montant à près de 600 millions de francs 1950. Le temps de mettre au clair la succession et de faire les recherches, il avait retrouvé l'héritier à l'hôpital. Son état hypnotique se prolongeant, il avait cru bon de louer cet hôtel particulier et d'engager du personnel pour lui faire profiter des soins dignes d'un homme de son importance.
«Votre fondé de pouvoir va vous montrer le détail des dépenses faites pendant vos deux ans de sommeil, en attendant voici le chèque du principal qui se monte à...» D'un geste de la main, Benjamin fait signe qu'il fait confiance, il signe seulement au dos du chèque et ferme les yeux de contentement. Décidément, il s'est glissé dans le rêve le plus logique que jamais dormeur ait rêvé. Et le rêve va se prolonger ainsi pendant six mois. Bien installé dans son confort, Benjamin Fournel d'Avron va se remettre doucement de son immobilité de deux ans, tout en restant persuadé qu'il évolue dans un monde irréel. Par une sorte d'aberration mentale, il va manger, dormir, se promener dans le parc de son hôtel particulier, donner des ordres au personnel, signer des chèques, tout en restant persuadé qu'il vit un rêve. Chaque fois que le médecin, le fondé de pouvoir ou l'infirmière lui disent qu'à présent il est réveillé et que ce qu'il vit est bien réel, il se contente de sourire d'un air entendu et de répondre : «Oui, oui, je sais, mais prenez garde de ne pas me réveiller tout à fait, la réalité serait trop pénible.»
Alors on n'insiste pas... A quoi bon, puisque Benjamin est heureux ainsi. Cette existence étonnante et merveilleuse aurait pu continuer comme cela pendant des mois, des années peut-être, sans l'arrivée d'une tante de province qui, outrée de voir la comédie dans laquelle on entretient son neveu, décide le médecin à tenter quelque chose pour le ramener à la raison. Sur les conseils d'un éminent psychiatre, on drogue le rêveur et on l'emmène dans son ancienne mansarde du Quartier latin. Sur les directives de la tante, on a reconstitué approximativement le décor dans lequel vivait Benjamin. On lui a mis un habit, tel que les voisins qui l'avaient trouvé l'ont décrit. On a même remis la feuille de papier à sa place, «je n'attends plus personne». Dissimulés derrière la porte entrouverte, le médecin, le psychiatre et la tante sont là, prêts à intervenir.
Benjamin Fournel d'Avron ouvre les yeux, jette autour de lui un regard d'une infinie tristesse. Ainsi, ce rêve est fini. C'était trop beau pour que ça dure. Lentement, il s'assoit sur son lit et se met la tête dans les mains. Le psychiatre frappe sur l'épaule de la tante, c'est le moment d'intervenir. «Benjamin, mon petit, c'est moi ta tante Marie !»
Comme s'il était piqué au vif, Benjamin s'est dressé d'un bond ; en deux enjambées, il est à la fenêtre, qu'il ouvre.
«Benjamin !»
Les deux médecins se précipitent, mais trop tard, l'homme qui n'attendait plus personne a préféré mourir plutôt que de vivre éveillé. Six étages plus bas, les passants s'attroupent autour d'un corps disloqué.
«Encore un drame de la misère, dit quelqu'un, cette époque est impitoyable.»


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