Constat n Assurément, beaucoup de points communs persistent encore entre la famille algérienne issue de l?ancienne génération et celle d?aujourd?hui. A ce propos, de nombreux couples attestent ressembler, à quelques différences près, à leurs parents. Le fait le plus marquant est sans doute cette compétition, voire concurrence entre les parents pour savoir qui est le plus malin pour conduire le bateau de la famille. Le manque de solidarité persiste donc, et progressivement c'est la mère qui a dû porter, plus que par le passé, le poids de l'éducation. C'est un constat de nombreux sociologues qui affirment, dans ce même contexte, que les hommes continuent à se retirer non seulement de l'éducation dans la famille, mais aussi de l'éducation à l'école. A cela nous pourrions ajouter les nombreux sujets tabous qui tendent à s?éterniser dans nos foyers, à l?image de la sexualité, de l?amour, de la virginité? Des sujets presque radiés de toutes les discussions, même lorsqu?il s?agit de jeunes parents. L?importance des relations dans la famille remet, également en question, la répartition rigide des rôles entre les sexes qui, en dépit des progrès qu?a connus notre société, continue d?être le maillon faible dans l?évolution des mentalités. Les filles sont toujours appelées à aider dans les tâches ménagères et les garçons à faire les courses où à accompagner le père, ou passer du temps avec les amis. L?absence de dialogue qui persiste chez certaines familles, «sinistrées» sur le plan de la communication et même de l?affectif est, par ailleurs, le point noir qui continue de se transmettre de génération en génération. Yazid Kherfi, sociologue, considère que cette faille frappant presque toutes les familles musulmanes, a constitué un véritable frein à l?émancipation de la jeunesse. Néanmoins, il porte un regard bienveillant sur les anciens. «Combien de jeunes reprochent à leurs parents leur ignorance et oublient, qu?au-delà de leur maladresse et de leurs erreurs, ils leur doivent cet héritage silencieux du respect, du sens des limites, de la pudeur», souligne-t-il.