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Histoires vraies
Frankenstein (2e partie)
Publié dans Info Soir le 26 - 05 - 2006

Résumé de la 1re partie n A 35 ans, Stanley ne plaît pas. Pourtant, il vit en société. Il sent qu'il n'existe pas pour les autres. Il veut s'affirmer et montrer son vrai visage.
William Ross porte la tasse à ses lèvres sans lever les yeux. Stanley F. attend exactement trente secondes. Et soudain, William Ross, le grand blond, lève enfin la tête. Son visage est congestionné, presque violet et défiguré par l'angoisse. «Stanley, un médecin, vite !»
F. se précipite : «Tout de suite, monsieur Ross.»
Avant de repartir avec son plateau, et pendant que l'autre se tord de douleur par terre, il prend quand même le temps de changer la tasse de thé.
Le 1er juillet 1993, personne ne travaille aux laboratoires Hamilton. Le directeur a donné congé à tout son personnel afin qu'il puisse assister aux obsèques de son adjoint William Ross, mort six jours plus tôt à l'hôpital. Les médecins ont diagnostiqué une polynévrite aussi brutale qu'inexplicable.
Stanley F. se tient dans l'assistance avec une mine de circonstance dans son costume noir. Il n'a d'ailleurs pas eu besoin de s'habiller spécialement : il est toujours en noir. A la sortie de la cérémonie, un de ses collègues lui dit, en lui touchant le bras : «Ce pauvre Ross, ce n'est vraiment pas de chance. Dire qu'il avait un si brillant avenir !»
Stanley F. met un moment avant de répondre d'un ton pénétré : «Ce n'étaient que des apparences, voyez-vous. Le destin frappe qui il veut, quand il veut.»
Mais l'autre s'éloigne déjà. Lui non plus n'a pas envie de parIer vraiment avec le magasinier. Il doit penser en ce moment : «Stanley fait de la philosophie de garçon de café...»
Le travail a repris aux laboratoires Hamilton. Stanley F. continue à servir le thé dans une indifférence courtoise. Il fait partie des meubles. Pas un des membres du personnel ne se soucie de ce qu'il peut bien penser en accomplissant sa besogne quotidienne, ce qui est une erreur, surtout pour l'un d'entre eux.
Depuis quinze jours, les pensées de Stanley F. tournent autour de Doris Spring, jeune et jolie laborantine à qui la plupart des employés masculins font plus ou moins la cour. Or, Doris va se marier. Elle a annoncé la nouvelle à ses collègues et elle a même organisé une petite fête à laquelle elle a convié tout le laboratoire, à quelques exceptions près, dont... Stanley !
Le 16 septembre 1993 à dix-sept heures précises, Stanley F. commence sa tournée. Il ne sait pas pourquoi le mépris des femmes lui a toujours paru plus insupportable encore que celui des hommes. Peut-être parce qu'en plus de lui rappeler son insignifiance sociale, il lui remet aussi en mémoire sa laideur. Et c'est vrai qu'il est laid avec son long nez qui lui coupe le visage en deux, son front étroit et ses cheveux qui retombent, tout raides, de chaque côté de la raie... Stanley F. s'adresse poliment à Dons Spring, qui est en train de manipuler ses éprouvettes. «Votre thé, mademoiselle Spring.»
Doris lève la tête. Elle abandonne à regret son travail qui avait l'air de l'absorber. Elle consulte sa montre. «Déjà cinq heures !»
Et elle fait un signe pour indiquer une place libre au milieu des éprouvettes et du matériel compliqué qui encombrent sa table. Stanley F. dépose la tasse avec un sourire poli. La jeune femme se recoiffe rapidement. Stanley l'observe avec attention. Elle se recoiffe toujours avant de prendre son thé. Elle est coquette, Doris. Même dans sa blouse blanche de laborantine, elle est jolie et elle le sait. Et lui, il sait qu'il n'est pas beau, qu'il n'a jamais plu, qu'il ne plaira jamais aux femmes. (à suivre...)


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