Histoire n Fatima et Safia sont deux sœurs passionnées du volant depuis leur plus jeune âge. «Notre père est un féru du volant. C'est lui qui nous a fait aimer la conduite», soulignent-elles. Après avoir obtenu leur permis de conduire à l'âge de 18 et 19 ans respectivement, Safia et Fatima ont eu la chance d'effectuer de nombreux longs trajets. «C'est grâce à notre père toujours que nous avons pu nous rendre en voiture à Béjaïa, en Tunisie et au Maroc à partir d'Alger. Cela nous a permis de nous familiariser avec les routes», racontent-elles. «Maintenant, je peux vous dire qu'on est des habituées des routes, on a appris bien des choses sur la conduite», poursuit Fatima tout en signalant que la conduite ne consiste pas seulement «à tourner le volant, elle nécessite une concentration, des connaissances en mécanique et bien d'autres choses encore». Selon elle, il est indispensable pour tout conducteur et conductrice aspirant à devenir pilote d'apprendre «à changer une roue, faire la vidange et les petites réparations mécaniques». Après avoir acquis de l'expérience sur les routes, Fatima et Safia ont commencé à songer à faire les longs trajets toutes seules. «Mais ce n'était pas possible à un certain moment», se souviennent-elles. L'occasion qu'elles attendaient tant pour le faire allait leur être offerte, l'année dernière, par la Fasm en organisant le rallye Nord-Sud. «Dès que nous avons été informées du déroulement de ce rallye, nous nous sommes inscrites pour y prendre part. Ce fut une véritable partie de plaisir pour nous, nous nous sommes bien régalées», confie Safia. Depuis, les deux sœurs prennent part à toutes les courses automobiles organisées aux quatre coins du pays. «Certes, nous ne sommes jamais parvenues à gagner une course ou à monter sur le podium, mais l'essentiel pour nous, c'est la participation, nous prenons énormément de plaisir en participant à ces courses», relèvent-elles. A la question de savoir comment leurs proches ont réagi en apprenant leur engagement dans les sports mécaniques, Safia et Fatima affirment qu'ils ont été «surpris et émerveillés au départ, mais ils se sont montrés compréhensifs par la suite, ils étaient même contents pour nous». «Il faut que les femmes fassent quelque chose pour que la société les regarde d'un autre œil, sans cela, leur situation ne changera jamais», concluent les deux sœurs qui forment un équipage «rodé» désormais.