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Histoires vraies
La midinette tardive (1re partie)
Publié dans Info Soir le 27 - 11 - 2006

Dans les ruines de l'Allemagne de l'Ouest, après la guerre, la jeunesse mâle est rare. Les derniers combattants du Reich avaient à peine seize ans, pour certains, lorsque l'ultime furie nazie les jeta dans la bataille.
Sutterlin s'en est sorti blessé. Il a vingt-cinq ans dans les années cinquante. Vingt-cinq ans, c'est jeune pour un ancien combattant.
En fait il n'a connu que la guerre et a du mal à s'insérer dans une vie civile normale. Dans une jeunesse normale. Quel métier pratiquer lorsqu'on a été élevé dans les Jeunesses hitlériennes à manier la mitraillette, à obéir aux ordres, à l'âge où l'on a des boutons sur le nez et où on devrait grimper aux arbres ? Les marques sont indélébiles.
Sutterlin n'a même plus de prénom. Dans l'armée, dans les camps, on a seulement un matricule et un nom. Sur la porte de l'appartement qu'il a loué, dans ce qui reste debout, à Berlin, une plaque indique seulement Sutterlin-Photographe.
C'est un garçon de taille moyenne, brun aux yeux noirs, aux sourcils épais, au front marqué d'un petit pli vertical qui lui donne en permanence un air soupçonneux.
Il sort de chez lui chaque matin vers dix heures pour se rendre dans un café, où il lit les journaux en prenant son petit-déjeuner.
Il ne s'en est pas aperçu, mais depuis plusieurs semaines un homme l'observe. Un agent de l'espionnage est-allemand sous contrôle soviétique, évidemment. Son métier de photographe indépendant, fournissant du matériel à des journaux et des magazines très différents lui permettant de rencontrer des gens également très différents, de fréquenter des lieux très différents... a attiré l'attention des services secrets de l'Est. L'homme chargé de le surveiller a fait un rapport qui semble convenir : «Cynique, sans scrupules, impulsif. Communiste sans passion. Il est aigri ; selon lui la société allemande l'ignore, on ne reconnaît pas sa valeur, on ne fait rien pour ceux qui ont risqué leur vie pour l'Allemagne.»
Autrement dit, cet homme est bon à prendre. Le communisme peut lui offrir une chance de combattre cette société allemande. Une revanche en quelque sorte.
En 1955, Sutterlin est contacté par les services de l'Est qui ont jugé que ce jeune homme était prêt à tout, même à trahir, pour justifier sa vie, après les ruines et le désastre.
Deux ans plus tard, un individu fort important, Leonid Prokhorov, s'intéresse aux renseignements que fournit Sutterlin. Ce Prokhorov n'est que le deuxième secrétaire de l'ambassade d'URSS en Allemagne de l'Ouest. Poste en apparence peu extraordinaire. Mais dans les ambassades soviétiques de l'époque, et il n'y a pas si longtemps encore, les secrétaires d'ambassade ont toujours été des gens importants, secrètement.
Prokhorov fait engager l'agent Sutterlin par le KGB. Le saint des saints... où il prend le nom de code de Walter. Et le KGB lui ordonne de devenir photographe mondain, d'accroître son activité dans ce sens, de militer dans l'association qui réclame la réunification de l'Allemagne, de travailler pour les services de la protection civile et le contre-espionnage de la RFA — qui n'existe pas officiellement puisqu'on l'appelle pudiquement «Service de protection de la Constitution». A la fin des années cinquante, Sutterlin est devenu plus qu'un ancien combattant. C'est un espion confirmé, prêt pour une mission importante. Il ne gagne pas énormément d'argent. Le KGB n'a jamais été généreux en matière de remboursement de notes de frais. Il s'en plaint, il voudrait briller, rouler en voiture de luxe. Prokhorov le sait. Un deuxième secrétaire de l'ambassade soviétique, où qu'il soit, sait tout de ses agents, même les plus minables. Or Sutterlin est le contraire d'un minable. Il est beau garçon. Ce qui donne une idée à son manipulateur. (à suivre...)


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