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Histoires vraies
Le secret de la falaise (1re partie)
Publié dans Info Soir le 06 - 12 - 2006

La vieille madame veuve Crock est insupportable. Infernale. Elle ne démord pas de son idée.
«C'est ici Scotland Yard, oui ou non ? Oui ? Alors je veux parler à un détective.»
Le secrétaire qui lui barre le passage depuis une bonne demi-heure a les nerfs qui lâchent.
«Madame Crock, vous avez déjà parlé à trois détectives...
— Il le faut bien, personne ne m'écoute.
— Mais si, madame, on vous écoute, on ne fait même que ça depuis une semaine...»
Madame veuve Crock tape du pied et de son parapluie en même temps, comme si elle inventait une nouvelle version de Singing in the rain.
«Bon sang !... Vous n'êtes qu'un sous-fifre... Qu'est-ce ce que vous pouvez comprendre à un assassinat ?
— Asseyez-vous, madame Crock, je vais voir ce que je peux faire pour vous...»
Le pauvre secrétaire détale dans un couloir de Scotland Yard, à la recherche d'un supérieur quelconque. Qu'on lui dise de jeter cette femme à la porte, ou par la fenêtre, qu'un détective s'en occupe, qu'on prévienne les fous, qu'on appelle la police... mais qu'on l'en débarrasse.
Le détective de service à la criminelle lui tape dans le dos : «Eh bien la voilà l'idée, mon vieux, appelez donc la police...
— Mais...
— Nous sommes à Scotland Yard, en 1958. Appeler la police ? C'est une plaisanterie...
— Non, mon vieux. On va coller cette enquiquineuse à un commissariat local. Envoyez-la donc avec ce mot au commissaire Pick de Chesham. Pick s'ennuie, quand il n'est pas à la pêche. ?a l'occupera.»
Madame veuve Crock est donc expédiée en bonne et due forme, mais sans mode d'emploi, au commissaire Pick. Avec ce mot : «Débrouillez cette affaire. Le chef vous la confie.» Scotland Yard se débarrasse ainsi de l'enquiquineuse. Il faut comprendre : l'immense bâtiment néogothique, ancienne résidence des rois d'Ecosse, et qui abrite alors les services de police, traite environ cinq cent mille crimes ou délits par an. Le téléphone du Yard, le 999, sonne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le CID, Criminal Investigation Department, occupe trois mille inspecteurs. Ils n'ont pas le temps de chômer ni de s'occuper outre mesure d'une vieille folle comme madame Crock. Car elle est folle. Le premier, le deuxième et le troisième inspecteurs qui ont eu, chacun à leur tour, le plaisir de l'écouter sont arrivés à cette même conclusion. C'est une plaisanterie d'un goût douteux que d'expédier cette pauvre dame au commissaire Pick de Chesham, dont chacun sait qu'il va prendre sa retraite cette année, ne parle plus que de pêche au saumon et de serre d'orchidées. Crâne chauve, luisant sous la lampe verte du plafonnier de son bureau, le commissaire Pick est grognon.
«Le chef... Sir Robert en personne ? Faites entrer cette madame Crock...»
Parapluie et chapeau en avant, madame veuve Crock envahit aussitôt l'univers du commissaire Pick. Et il comprend, le vieux commissaire à qui on ne la fait plus. Ces petits sadiques du Yard se sont débarrassés sur lui d'une affaire minable, derrière laquelle il n'y a probablement que le délire de cette malheureuse veuve. Eh bien tant pis. Puisqu'on veut rire, puisqu'on lui offre, en cadeau de départ, la veuve Crock sur un plateau, il va s'en occuper. Après tout, ils en feraient une tête là-haut dans leur pigeonnier, les superflics du Yard, si elle avait vraiment assassiné son mari, cette dame au chapeau vert... Car il est vert, le chapeau. Vert le parapluie. Verte la rage : «On se moque de moi, commissaire, c'est la quatrième fois que je donne les détails du crime...» (à suivre...)


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