Les Algériens vont, encore une fois, supporter une hausse des produits de première nécessité qui va affecter leurs budgets déjà fragilisés par la baisse conséquente du pouvoir d'achat depuis des années. Pour ce qui est de l'huile, les grossistes vont afficher, dès aujourd'hui, les nouveaux tarifs sur le marché. Pour un bidon d'huile de 5 litres, le prix atteint 500 DA au lieu de 450 DA en vigueur depuis quelques années. Certains producteurs justifient cette hausse par «l'augmentation de 35% du coût des matières premières qui se répercute sur les prix à la consommation interne». Ces producteurs ont attendu la nouvelle année pour afficher ces prix alors que, selon eux, «ces prix devaient être appliqués depuis novembre dernier». Pour le lait, les principaux producteurs expliquent cette augmentation par «l'augmentation du prix de la poudre avec une offre mondiale insuffisante». Selon un communiqué de Tchin lait-Candia, entreprise basée à Béjaïa, «la tonne de la matière première (lait en poudre) est passée de 1 800 euros à 2 540 euros soit une hausse de 40%». Les conséquences d'une telle flambée se traduisent par un prix de 55 DA pour le litre de lait «demi-écrémé» et 60 DA pour le lait entier. Le communiqué de cette entreprise justifie également cette hausse par «la réduction des subventions par la Communauté européenne ainsi que la sécheresse qui a affecté l'Europe et l'Australie il y a un an». Ces facteurs extérieurs, faut-il le noter, influent directement sur les transactions en matière de lait destiné à la consommation courante. Ces augmentations ne s'arrêtent pas à ce niveau puisque les tarifs des transports vont connaître une augmentation qui entrera en vigueur dès cette année. C'est le transport par chemin de fer qui est particulièrement concerné par des augmentations se situant entre 10 et 16% sur toutes les lignes. Le porte-parole de la Sntf précise que «les longs trajets vont connaître une augmentation de 10% alors que les trajets régionaux de moins de 120 km sont concernés par 20% de hausse des tarifs.» Les raisons d'une telle mesure se fondent, selon le porte-parole de l'entreprise, par «la prise en charge des coûts du carburant, de l'hygiène et de la maintenance des trains.» l De telles augmentations n'ont pas été prévues par la loi de finances 2007. Bien au contraire, les mesures prises pour une baisse directe des impôts devaient permettre aux opérateurs économiques d'équilibrer leurs prix à destination des consommateurs moyens et même des petites bourses. C'est plutôt l'effet inverse qui s'est déroulé avec une fâcheuse tendance à augmenter des produits sans trop se soucier de la consommation des ménages qui est déjà bien fragilisée par la baisse brutale de leur pouvoir d'achat. L'autre élément défavorable est celui de l'absence d'études et d'analyses du pouvoir d'achat des Algériens qui laisse la voie libre aux «spéculateurs» et à certains grossistes de jouer sur les prix en tirant le maximum de profits. Cette situation doit interpeller les pouvoirs publics pour mettre fin à une anarchie des prix dans le secteur de l'agroalimentaire. C'est la régulation qui doit primer.