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Histoires vraies
Le roi des lapins (1re partie)
Publié dans Info Soir le 12 - 02 - 2007

Paris, dans les années soixante, en juillet. Un Paris où les vendeurs de journaux hurlent les gros titres, en zigzaguant entre les voitures qui bouchonnent déjà. Un Paris vidé par les vacances. Un Paris où les agents de police ont encore des vélos et font la circulation aux carrefours avec de jolis bâtons blancs.
Rue Ledru-Rollin, près de la gare de Lyon, un gardien de la paix règle la circulation devant un passage clouté. Un petit homme, portant une valise en carton l'apparence légère, s'approche de l'homme en uniforme :
— Monsieur l'agent, je voudrais vous parler.
Monsieur l'agent a son sifflet entre les dents, le bâton tendu, et les voitures, attentives à son signal, ronflent déjà d'impatience. Il hoche la tête, en faisant signe au piéton de patienter à ses côtés. Mais le piéton insiste en le tirant par la manche. L'agent siffle, les voitures démarrent et, sur le bord du trottoir, il demande au petit homme :
— Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
Mais aussitôt, un gamin turbulent attire son attention en traversant hors des clous, il resiffle, agite le bâton, fait stopper une voiture, et le petit homme s'accroche de nouveau à sa manche, imperturbable :
— Dites, vous ne pourriez pas cesser de gesticuler comme ça ? C'est important ce que j'ai à vous dire.
Décontenancé par l'aplomb du petit homme, le gardien de la paix l'examine avec méfiance. Brun modestement vêtu, la peau mate, les yeux sombres et brillants, une fine moustache. Le genre «rital», se dit l'agent.
— Et alors ? Vous voyez bien que je ne peux pas laisser tomber la circulation pour vous ! Allez-y, posez votre question, je vous écoute !
— J'ai pas de question à vous poser, monsieur l'agent, j'ai quelque chose à vous dire.
— Eh ben, dites-le !
Le gardien de la paix grogne entre deux coups de sifflet.
Et entre deux autres coups de sifflet, le petit homme articule :
— J'ai tué ma maîtresse.
Le sifflet se tait, les klaxons le remplacent, et le gardien de la paix fixe son interlocuteur, en silence d'abord puis dit :
— Quoi ? Vous avez tué qui ?
— Ma maîtresse.
— Ah.
Bien que l'efficacité de l'agent de police se ressente de cette déclaration impromptue, il ne perd pas tout à fait le fil des voitures et des piétons et, au lieu de s'exclamer, sourit légèrement. En se penchant de côté, pour ne pas perdre de vue son passage clouté, il demande malicieusement :
— Et vous l'avez tuée où ça ?
— A Lyon.
— A Lyon, hein ? Et pourquoi Lyon ?
— Parce que c'est là que j'habite.
Toujours sans y croire, l'agent continue son interrogatoire de complaisance :
— Et ça s'est passé quand ?
— Il y a quatre jours.
La précision et la tranquillité de l'information inquiètent tout de même le gardien de la paix. Voyons, que peut-on faire dans ces cas-là ? Le manuel ne l'indique pas. De toute manière il ne peut pas lâcher son carrefour pour ce qu'il suppose être un grain de folie. Mais comme le petit bonhomme et sa valise restent plantés là, au bord du trottoir, il faut bien faire quelque chose.
— Alors comme ça, vous avez tué votre maîtresse ? Elle vous enquiquinait je suppose ?
— Oh non. Mais il fallait que je la tue. C'était un ordre.
Diable... il est vraiment fou ce type. Une fois la circulation calmée, s'il est encore là, il serait peut-être bon de le coller dans une ambulance. En attendant, il vaut mieux le faire parler.
— Un ordre, hein ? Et un ordre de qui ?
— De Michel.
— Et qui est ce Michel ? Le mari, le copain, l'autre amant ?
— C'est un des lapins. (à suivre...)


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