Gâchis n Près de 100 ha de bois noble notamment le chêne-liège ont été perdus dans les forêts de Tipaza en deux ans à cause des braconniers des arbres. Près de 1 000 sacs de 20 kilos de charbon ont été saisis par les services de la conservation des forêts de la wilaya en moins de deux ans. Il y a près d'un mois, 3 véhicules avec 6 individus à bord transportant 90 sacs de charbon dans les hauteurs des forêts de Tipaza, ont été arrêtés à 23 h après une longue course-poursuite et agression des éléments de la conservation des forêts qui étaient à la poursuite des trafiquants. Ces individus avaient coupé des arbres et en ont fabriqué du charbon comptant le vendre aux restaurants de grillades, selon le conservateur des forêts de la wilaya, Mohamed Tayeb Belhamadane. Un autre réseau de six individus a été démantelé à Hattatba selon le conservateur des forêts. Ils étaient spécialisés dans la coupure des arbres. Ces malfaiteurs qualifiés de criminels et terroristes à l'encontre des forêts ont été présentés au tribunal. Cinq d'entre eux ont été condamnés à cinq ans de prison ferme. «Ils vont purger une longue peine», assure M. Beldahmane. «La loi 84/12 portant régime forestier prévoit la gestion du domaine forestier dans tous ses aspects (développement, préservation…», reprendra-t-il. L'infraction sur les forêts de Tipaza sont enregistrées chaque semaine par les éléments de la conservation des forêts. Les «charbonniers» en réseau fabriquent leur charbon à partir de bois des forêts notamment de Menaceur et Hadjout et les auteurs de Chenoua sans se soucier des dégâts causés aux arbres ni du danger sur la nature et sur l'homme si on n'a plus de ressource florale forestière.Le charbon nous a-t-on appris se vend sur toute la côte ouest allant de Bouharoun à quelques localités de la wilaya d'Alger (Draria, Douera…) dans plusieurs restaurant spécialisés en grillades. «La lutte contre ces charbonniers est difficile. C'est une mafia organisée sous forme de réseaux. Ce qu'on a saisi à ce jour est très minime par rapport à ce qui a été vendu ou consommé», se désolera le conservateur de la forêt. En outre, à l'instar des forêts de Nadhor, Chaïba, Hattatba, ces réseaux activent en masse, selon le conservateur dans la localité de Menaceur. La forêt de Merouana (Hadjout) n'est pas épargnée puisque les agressions sur les arbres se font toujours. «Depuis deux ans, nous avons constaté une grande baisse d'infraction sur les forêts», se félicitera M. Belhamdane grâce aux séries de tournées par les éléments de la conservation des forêts malgré le manque de moyens. Les riches forêts de Tipaza qui s'étalent sur 40 300 ha, ont déjà souffert des séries d'incendies, notamment les 87 incendies, qui ont ravagé, après l'aïd, 875 ha en quatre jours.En parallèle, 400 ha ont été reboisés et les pistes et accès faciles sont en phase de réalisation pour faciliter l'extinction rapide des feux.
