Résumé de la 126e partie n Neeve et Tse-Tse, toutes deux proches de la victime, en compagnie de la police vont affronter le regard de Douglac Brown. Neeve expliqua à mi-voix que les traînées étaient celles de la poudre à empreintes répandue par les enquêteurs, puis elle dit doucement à Douglas Brown : «Je suis très peinée de ce qui est arrivé à votre tante. Je l'aimais beaucoup. — Vous devez être une des rares qui pensent ainsi», répliqua vivement Brown. Il se redressa. «Ecoutez, tous ceux qui connaissaient Ethel vous diront à quel point elle pouvait se montrer irritante et exigeante. Ainsi, elle passait son temps à m'inviter au restaurant et il y a bien des soirs où j'ai dû laisser tomber mes amis parce qu'elle avait besoin de compagnie. Elle me filait parfois un des billets de cent dollars qu'elle planquait ici ou là. Ensuite, elle oubliait où elle avait caché le reste et m'accusait de l'avoir piqué. Pour finir, elle les retrouvait et s'excusait. Et ainsi de suite.» Il jeta un regard noir vers Tse-Tse. «Qu'est-ce que vous foutez dans ce déguisement, vous avez fait un pari ou quoi ? Si vous voulez vous rendre utile, vous pourriez aller chercher l'aspirateur et nettoyer ce fourbi. — Je travaillais pour Mlle Lambston», rétorqua Tse-Tse avec hauteur, «et Mlle Lambston est morte.» Elle regarda l'inspecteur O'Brien. «Que voulez-vous que je fasse ? — J'aimerais que Mlle Kearny nous indique les vêtements qui manquent dans la garde-robe, et que vous fassiez un tour dans l'appartement pour voir si vous repérez quelque chose d'anormal.» Myles murmura à Jack : «Pourquoi n'accompagnez-vous pas Neeve ? Peut-être pourriez-vous l'aider à noter ses observations.» Il choisit de s'asseoir sur une chaise à dos droit près du bureau. De là, il avait vue sur le mur où étaient exposées les photos d'Ethel. Au bout d'un moment, il se leva et alla les examiner de près, découvrant avec étonnement un montage où l'on voyait Ethel à la dernière convention du parti républicain, sur l'estrade avec les proches du Président ; Ethel embrassant le maire, à Gracie Mansion ; Ethel recevant le prix de la Société des journalistes et auteurs américains pour le meilleur article de presse. Cette femme était apparemment plus intéressante que je ne le pensais, songea Myles. Je l'ai prise à tort pour une écervelée. Le livre qu'Ethel se proposait d'écrire. Le milieu blanchissait beaucoup d'argent par l'intermédiaire de l'industrie de la mode. Ethel avait-elle eu vent d'une histoire de ce genre ? Myles nota en lui-même de demander à Herb Schwartz s'il y avait des enquêtes en cours sur les activités du monde de la confection. Malgré le lit sans un pli et l'ordre relatif qui régnait dans la pièce, la chambre avait le même aspect négligé que le reste de l'appartement. Même la penderie n'était plus rangée comme avant. Visiblement, les vêtements et accessoires avaient été sortis, examinés et remis au hasard. «Bravo ! s'exclama Neeve. Les choses n'en seront que plus difficiles.» Jack portait un pull irlandais blanc sur un pantalon de velours côtelé bleu marine. Lorsqu'il avait sonné à leur porte, Myles avait ouvert, haussé les sourcils et dit : «Vous avez l'air de Flossie et Freddie Bobbsey 1, tous les deux.» (à suivre...)
