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Histoires vraies
L?homme et l?enfant (2re partie)
Publié dans Info Soir le 13 - 11 - 2003

Résumé de la 1re partie Une religieuse, s?ur Ph?bée est asssise dans la salle d?attente d?un psychiatre, avec une pile de dossiers sous le bras.
Nous faisons les soins nous-mêmes, l?école nous-mêmes. Tout. Seulement voilà, Richard, nous ne savons pas soigner les enfants fous. Et je ne veux pas qu?on les enferme. Aide-moi.
? D?accord ! Je vais voir ça. D?abord, les dossiers. Comment sont-ils établis ?
? Le plus précisément possible. Antécédents des enfants, bilan médical, âge et comportement depuis leur arrivée chez nous. Les observations sont notées par moi. J?espère que tu t?y retrouveras. Je ne connais rien au jargon médical. C?est du charabia. Quand un gosse fait une crise de nerfs, j?appelle ça une crise de nerfs. Mais je me dis pourquoi il l?a faite».
Richard d?Ambrosio sourit. S?ur Ph?bée n?a pas changé.
«Je les étudierai cette semaine et je vous promets une matinée de visite par semaine. Je ne peux pas faire mieux. J?ai des clients difficiles et je débute.
Je sais, mais n?oublie pas une chose, petit Richard, mes enfants aussi débutent !»
Voilà comment le docteur Richard d?Ambrosio s?est retrouvé chaque semaine dans un orphelinat de Brooklyn, et surtout, voilà comment il a fait la connaissance du dossier numéro 8. Celui qui a marqué sa vie et sa carrière, celui à propos duquel il a écrit plus tard un livre intitulé : Pas d?autre langage que le cri. Pour l?heure, en cette année 1955, le dossier numéro 8 est ouvert sur la table. Les autres sont des problèmes à résoudre, qu?il pourra résoudre, pas celui-là. Les autres parlent de misère mentale, celui-là parle d?horreur. Une horreur silencieuse. La plus terrible qui soit.
Le dossier numéro 8 porte le nom de Laura S? Age : douze ans. Taille : 1,40 m, poids 27 kilos, cheveux bruns, yeux bleus.
De son écriture ferme et ample, s?ur Ph?bée a résumé la vie de Laura, depuis sa naissance jusqu?à l?entrée à l?orphelinat à l?âge de quatre ans. Laura est née de parents alcooliques, en 1943. Alcooliques, chômeurs, et misérables. Jud et Betty, nés eux-mêmes dans les bas-fonds de Brooklyn, habitent une cabane et ils ont déjà deux enfants. Mais le père a des crises de delirium et la mère a tenté par deux fois de se suicider. Ils sont régulièrement internés l?un et l?autre. Mais leur cas est désespéré. Les deux enfants disparaissent à l?âge de dix et douze ans. Ils vont faire leur vie tout seuls, c?est dramatique, mais cela vaut mieux pour eux.
En 1943, entre deux internements, Betty attend un troisième enfant, c?est Laura. Elle naîtra dans des conditions affreuses, d?une mère amaigrie, malade et imbibée d?alcool. Laura pleure, comme tous les bébés. Mais le père ne supporte pas les cris de l?enfant. Il la bat, les voisins le savent. Mais dans ce quartier, on ne se mêle pas souvent de la misère des autres. Un soir pourtant, les hurlements de l?enfant sont si terribles qu?une voisine appelle la police. Il faut enfoncer la porte du taudis pour découvrir le drame épouvantable qui s?y passe. Le rapport du policier est éloquent : «Le père était ivre mort par terre, la mère dormait, et j?ai eu du mal à la secouer. J?ai découvert une petite fille de dix-huit mois. Elle était couchée dans une poêle à frire, sur le feu. Le père a déclaré plus tard qu?il l?avait mise là pour la faire taire.»
Atrocement brûlée, l?enfant est confiée à un hôpital où elle survit miraculeusement, mais dans quel état? Deux ans de soins n?ont pu effacer les horribles cicatrices. La petite Laura est alors confiée à l?orphelinat et s?ur Ph?bée note le jour de son arrivée : «Les brûlures ont endommagé le dos, les épaules et les reins. Une jambe est particulièrement atteinte, et le muscle n?existe plus. Les veines ont éclaté en varices, le visage n?est pas atteint, mais l?enfant louche considérablement. Elle marche avec difficulté et refuse tout contact.»
Et puis, au fil des années, Ph?bée note des détails tout aussi terribles. Cinq ans : Laura ne parle pas. Elle ne supporte pas la présence des autres enfants qui la prennent souvent comme souffre-douleur. Elle ne sourit jamais. Elle pleure toutes les nuits, s?ur Margaret la tient dans ses bras pendant des heures, sans arriver à la consoler.
Six ans : Laura n?a toujours pas prononcé un seul mot. Elle ne réclame ni à manger ni à boire. Il faut l?obliger à se nourrir. Les crises de larmes ont cessé depuis quelques mois. Mais elle ne dort presque pas. Elle garde les yeux ouverts dans le noir, en silence.
Sept ans : Laura est muette. Si elle tombe et se fait mal, elle ne crie même pas. Elle suit l?école avec les enfants de son âge, mais n?y participe pas. Elle refuse de dessiner comme les autres, et ne veut pas regarder les livres d?images. Pourtant elle observe autour d?elle, en tout cas elle regarde sans aucune manifestation. Elle dort un peu mieux, mais semble faire des cauchemars. Les sons qu?elle émet alors sont bizarres : des sortes de plaintes et de grognements semblables à ceux d?un animal. (à suivre...)


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