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Histoires vraies
Ce fou de Wilson (1re partie)
Publié dans Info Soir le 17 - 11 - 2003

Sur le campus de l?université d?une ville du Nebraska règne une agitation normale, en ce milieu d?année scolaire 1966. On y parle beaucoup plus rock and?roll, sport, mode, et un peu travail selon les groupes. On y parle flirt, voitures et parents, on y parle mathématiques, sciences et psychologie, cinéma, drogue, racisme et guerre.
Ils ont entre dix-sept et vingt-cinq ans, ils viennent de tous les coins, de la ville, de la campagne, des usines, des industries locales. Ils viennent de ce monde qui appartient aux adultes, et ils le discutent indéfiniment. Vont-ils y entrer, comment et pour y faire quoi ?
Le campus est un vaste domaine planté d?arbres, où les étudiants refont le monde entre deux cours. Les professeurs ont leur coin réservé, un fumoir-bar-bibliothèque, où ils discutent à peu près des mêmes choses, mais en sens inverse.
Chacun de ces deux petits mondes, étudiants et professeurs, voit les choses de la vie par un bout différent d?une même lorgnette.
Un seul homme les regarde par les deux bouts : James Broock Wilson.
Ce matin-là, il traverse le campus. Sa silhouette caractéristique se reconnaît de loin : grand, mince, avec des bras et des jambes d?une longueur démesurée. Il est vêtu d?un costume trop large pour lui, et sa cravate, transformée en ficelle, flotte sur son épaule.
Les étudiants le saluent cordialement au passage. Ils l?aiment bien, ce professeur de psychologie un peu fou. Ils aiment bien cet air lunaire, ce regard bleu perpétuellement étonné, ce nez long orné d?énormes lunettes de myope.
Mais ce matin-là, James Wilson traverse l?université au pas de course, sans répondre à leur salut. Sans s?asseoir dans l?herbe avec eux pour parler de n?importe quoi. Il fonce véritablement vers le repaire des professeurs, ouvre la porte, marquée «réservé», la referme d?un coup de pied brutal et dans le silence qui s?est fait instantanément, annonce d?une voix grave et tendue : «Messieurs, vous êtes tous des imbéciles ! De dangereux imbéciles. Vous ne méritez pas l?énorme tâche qu?on vous a confiée. Mais ça ne se passera pas comme ça, si vous cherchez un adversaire à votre taille, me voilà !»
C?est la première fois, en cinq ans de professorat, que James Broock Wilson pénètre dans le sanctuaire des profs. Et c?est la première fois qu?il élève la voix pour s?adresser à qui que ce soit, depuis quarante ans qu?il existe. C?est donc que la situation est grave. Elle est grave en effet, mais ses collègues ne s?en rendent pas compte. Un silence méprisant accueille cette tirade. Alors, James Broock Wilson ouvre la porte à nouveau pour sortir, et avant de la refermer : «Okay. Vous vous foutez complètement de savoir qu?un gamin de vingt ans a voulu se suicider à cause de vous? Moi, non !»
Et vlan? Il disparaît, toujours au pas de course, en direction du bureau du président de l?université.
Voici que commence la dernière journée de James Broock Wilson à l?université d?Ashland, au Nebraska. Tout sera fini au coucher du soleil, ainsi que le veut la tradition de l?Ouest américain. Car James Broock Wilson joue aujourd?hui la dernière scène de son western personnel.
La porte du bureau présidentiel s?est ouverte comme la précédente en coup de vent, et la secrétaire, une petite rousse aux ongles peints en rouge, a sursauté au point d?en perdre sa lime à ongles.
«Professeur Wilson ! Que se passe-t-il ? Qu?est-ce qu?il y a ? Vous êtes fou ! le président est en conférence !
? A propos du jeune Edward je suppose. Eh bien, ça m?intéresse !
? Mais je ne peux pas vous laisser entrer, c?est impossible.
? Pourquoi ? Vous êtes chargée de le protéger ? Il a peur de moi ? Il a raison !
? Professeur Wilson, calmez-vous je vous en prie. Il va vous entendre.
? Je m?en fous, vous entendez ! D?ailleurs il faut qu?il m?entende, alors si je dois crier derrière cette porte, je crierai ! Et je crierai ce que j?ai à crier ! Que vous êtes des criminels, des assassins, des monstres d?intolérance, et qu?un gosse est en train de jouer sa vie dans cette histoire. A vingt ans, il a cru qu?il fallait mourir, parce qu?on le renvoie de ce sanctuaire à distribuer les diplômes ! Mais de quel droit ?»
Une voix sèche et distinguée l?interrompt brutalement : «Du droit de la simple logique, professeur Wilson. Si vous avez des réclamations à formuler, je vous serais reconnaissant d?utiliser les voies habituelles. C?est-à-dire de demander un rendez-vous à ma secrétaire, et de vous y présenter au jour et à l?heure fixés, avec calme».
C?est le président Nickols lui-même qui vient de parler. Visage froid, regard dur, il observe ce Wilson débraillé avec autant de mépris que l?assemblée des professeurs, il y a dix minutes. (à suivre...)


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