La flambée des prix des denrées alimentaires à laquelle on assiste depuis un moment constitue une sérieuse menace pour l'humanité entière, avertissent des experts. Des centaines de millions de personnes risquent de mourir de faim et de malnutrition dans les prochaines années, notamment en Afrique où l'on parle d'un «tsunami économique et humanitaire». Depuis quelques mois, les prix des denrées alimentaires ne cessent d'augmenter. Maïs, riz, farine, huiles de table, légumes secs, pâtes, lait, viandes, aucun produit n'échappe à cette tendance inquiétante à plus d'un titre. Dans certaines parties du monde, le «strict minimum» est devenu un véritable luxe pour des populations qui souffrent depuis toujours. Des millions de personnes risquent de mourir de faim dans les prochaines années si des mesures urgentes ne sont pas prises pour faire face à cette situation, avertissent des économistes. Déjà en 2006, le rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur la sécurité alimentaire estimait à 854 millions le nombre de personnes qui souffrent de la faim et de la sous-alimentation dans le monde, dont 820 millions dans les pays en développement. 600 millions de personnes de plus souffriront de la malnutrition dans les prochaines décennies, selon d'autres prévisions. Même dans les pays développés, l'on commence à ressentir les effets de cette inflation historique. En France, par exemple, la grogne des consommateurs est à son comble depuis quelques mois. Il faut dire que leur pouvoir d'achat s'est sensiblement érodé sous l'effet de la flambée des prix. Une enquête menée par l'Institut national de la consommation et publiée, le 26 février dernier, par le mensuel 60 Millions de consommateurs, a ainsi révélé des hausses de prix allant de 5 à 48% sur des produits comme le beurre, le camembert, les pâtes et les yaourts. Cela dit, les plus importantes hausses ont été enregistrées dans les pays pauvres. Selon un rapport de la FAO, la moyenne des prix du blé en Afghanistan a augmenté de 67% depuis début 2007. Le comble est que cette tendance est loin de s'estomper. En mars dernier, le prix réel du riz a atteint son plus haut niveau en 19 ans et celui de la farine son record depuis 28 années, a regretté récemment le président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick. Où va le monde ? Nul ne le sait. Doit-on s'attendre au pire ? Oui malheureusement, répondent des experts en rappelant que bien des révolutions ont commencé par des révoltes contre la hausse des prix du pain…
