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Histoires vraies
La visite du père (4e partie)
Publié dans Info Soir le 28 - 12 - 2003

Résumé de la 3e partie Quand son mari rentre, Ania a pris sa décision. Elle parlera à son mari.
«C?était un convoi de prisonniers. Il y avait de tout : des juifs, des déserteurs et des criminels comme moi. L?aviation a attaqué, d?abord. Ils ont coupé la voie devant et derrière, ça sautait partout. Pendant un moment, la panique a été affreuse, il y avait des morts et des blessés, et les S. S. sont devenus fous : ils tiraient à la mitraillette sur les survivants. Je n?ai compris que plus tard ce qui s?était passé. Les Américains étaient là, au sol, ils cernaient le train, nous étions pris rentre deux feux : nos gardes et eux. Quelques-uns d?entre nous ont réussi à sauter des wagons. Moi, je me suis aplati derrière un tas de pierres. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, une heure peut-être. Et puis j?ai entendu des voix américaines. Le feu avait cessé, ils ramenaient les blessés, ils ouvraient les wagons pour libérer ceux qui n?étaient pas morts. Alors, je suis allé vers eux.
? Tu aurais pu t?enfuir !
? Pour aller où ?
? Mais tu voulais vivre, non ?
? Non. Je m?étais caché instinctivement. J?avais fui comme les autres parce qu?on nous tirait dessus comme sur du bétail. Ce que je voulais, au fond de moi, c?était la justice, qu?on me punisse. Je voulais payer, c?était la seule manière de me soulager.
On nous a emmenés dans un camp à quelques kilomètres. C?était là, je suppose, qu?on devait m?exécuter. Mais les nôtres, les Allemands, n?étaient plus là et le bourreau non plus. Ils avaient fui. Les Américains ont organisé le camp provisoirement. Ils nous ont interrogés. Je suis tombé sur un officier qui avait un accent épouvantable, mais qui parlait très bien l?allemand. Je lui ai tout dit : que j?étais condamné pour avoir tué deux femmes. Je lui ai raconté mon histoire. Je lui ai dit qu?à un jour près, j?aurais dû avoir la tête tranchée. Je voulais qu?on me remette à la justice.
? Il ne l?a pas fait ?
? Non. D?abord il m?a dit : «La justice allemande ? Une hache, vous appelez ça de la justice, vous ? C?est de la barbarie.» Et puis : «A quoi ça servirait de mourir à votre âge ? Il y a assez de morts partout. Fichez le camp !»
J?ai voulu lui expliquer que je ne pourrais pas vivre comme ça, que je n?avais pas le droit, j?étais un condamné, un criminel. Mais il a haussé les épaules et m?a répondu que j?étais stupide, que dans son pays, pour un crime passionnel, on ne ne m?aurait pas condamné. Et puis, il s?est presque fâché après moi : «Vous êtes jeune, vous avez un métier, vous avez fait une bêtise grave, d?accord, mais ce n?est pas une raison pour courir après un bourreau. Votre pays est à plat, ruiné, mort. Il n?y a plus personne pour vous demander des comptes. Les comptes à régler sont bien plus graves, et c?est nous qui nous en chargerons. Alors, fichez le camp ! Vous trouverez du travail, vous vivrez, toutes ces horreurs, vous les oublierez.»
Je n?arrivais pas à partir, à me faire à l?idée que c?était fini, qu?on ne voulait plus de moi comme criminel. Je ne savais plus quoi penser. Alors, il m?a fichu dehors. Avant de partir, il m?a conseillé de chercher du travail chez eux. J?en ai trouvé. Je t?ai rencontrée. Tu connais la suite.
? Pourquoi ne m?as-tu rien dit ?
? Je ne pouvais pas. Il fallait que je me remette à vivre, que j?oublie moi aussi. Je me sentais en sursis en permanence. J?avais peur que quelqu?un me reconnaisse, qu?un jour ils se mettent à vérifier. Que je tombe sur un policier allemand, et tout recommençait. A l?heure actuelle, je ne sais pas s?il y a toujours un dossier sur moi quelque part. J?ai changé de nom, mais si peu. Et c?était pour t?épouser. Quand j?ai demandé de nouveaux papiers, je m?attendais à ce qu?on m?arrête d?une minute à l?autre. Tout ça est si anormal, vois-tu. Si tu veux partir maintenant, c?est ton droit.»
Partir ? Ania n?en a pas l?intention. Ce jour d?octobre 1948, elle dit à son mari : «Nous allons apprendre à vivre ensemble.»(à suivre...)


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