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Suspense
J'ai peur dans le noir (1re partie)
Publié dans Info Soir le 24 - 09 - 2008


Vendredi 19 septembre
Elle se dit qu'elle avait épuisé tout son courage.
Il lui semblait que le simple fait de franchir le seuil de ce souterrain abandonné sous la prairie du Kansas ne lui en avait pas laissé une once. Tout juste assez, peut-être, pour l'aider à s'avancer jusqu'aux salles souterraines Et après ? Après, les réserves de vaillance prévues pour durer toute une vie seraient épuisées, Amelia en était à peu près certaine.
Oui, il y avait une ampoule électrique qui pendait au plafond décrépi. Oui, elle jetait une lumière crue, alimentée peut-être par quelque antique générateur qu'on avait laissé rouiller dans un coin. Et, oui, elle illuminait les quelques mètres carrés de souterrain que voyait Amelia, en retenant son souffle et en s'efforçant de rassembler assez de bon sens pour remettre ses jambes en mouvement. Mais elle ne distinguait rien au-delà du halo de lumière.
Et il y avait devant elle quelque chose d'invraisemblable.
Une ancienne boutique de coiffeur. Souterraine. Avec les fauteuils et tout.
Voilà ce que l'ampoule nue révélait, pour la première fois depuis des décennies, à son regard stupéfait.
Les murs de la boutique avaient été enduits de plâtre, jadis, mais elle ne voulait pas toucher la pellicule visqueuse qui les faisait briller. Amelia n'aurait pas su dire de quelle couleur on les avait peints quand on avait aménagé les salles souterraines, soixante-quinze ans auparavant. Cinquante ans avant sa naissance. Elle savait qu'il n'y avait pas que cette minuscule boutique de coiffeur, mais aussi un bazar, une église et un hôtel de ville. Elle sentit qu'elle ne trouverait jamais le courage de tout visiter, pas maintenant, jamais.
Cela avait été une idée judicieuse, cet endroit frais où traiter les affaires de la ville et les affaires tout court, imaginé par les citoyens de Spale, Kansas, qui comptait neuf cent cinquante-six hommes, femmes et enfants en cette année 1922. «C'est resté aussi frais qu'un tombeau», songea Amelia en frissonnant sur le seuil «mais moins habité». Sauf à se compter elle-même, ce que, vu les circonstances, elle ne souhaitait pas faire. Les routes défoncées et les bâtiments qui se trouvaient au-dessus de sa tête étaient ceux d'une ville fantôme dont tous les habitants étaient partis pour le cimetière ou vers d'autres destinées.
En soixante-quinze ans, tout ce qui avait été fait de main d'homme à Spale avait changé, mais pas grand-chose dans la nature n'avait varié, se dit Amelia. La lourde chaleur de l'été indien était aussi accablante ce jour-là que bien des années auparavant. L'air était tout aussi chargé d'humidité, et les feuilles mortes aussi dorées que naguère. Pour échapper à la touffeur et aux moustiques des terribles étés du Kansas, ils étaient venus dans cet endroit commercer et y prier ensemble, et s'en étaient servis pour se protéger des cyclones, aussi bien que des rigueurs de l'hiver. On avait marié trente-deux couples dans la chapelle souterraine. Taillé un nombre incalculable de barbes, de moustaches et de favoris dans la boutique du coiffeur.
Amelia savait tout cela, et plus encore.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était ce qu'il y avait devant elle dans l'obscurité. (à suivre...)


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