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Des mots absents du voccabulaire
Publié dans Info Soir le 22 - 01 - 2009

Insalubrité n Il n'est pas rare d'entendre dans nos cafés un client demander à se faire changer un verre qu'il trouve trop sale.
C'est un constat. C'est toute l'hygiène qui fait défaut dans nombre de ces commerces qui pullulent dans les quartiers algérois. A Bab El Oued, ou la cité aux mille et un cafés, où s'attablent des milliers de clients, les mots hygiène et salubrité n'existent pas dans le vocabulaire. «L'esprit, ici, est purement commercial et l'hygiène est le dernier souci des garçons de salle. Je n'arrive pas à comprendre comment, par exemple, un café ne dispose pas d'eau potable.
Rares sont les cafés où on sert un café avec un verre d'eau. C'est le strict minimum de service. Ailleurs, c'est une règle dans ce commerce : une tasse de café est systématiquement accompagnée d'un verre d'eau», déplore un sexagénaire attablé dans un café à Bab El Oued.
Dans cet endroit, qui fait face à la placette du Millenium, se trouve un café-terrasse juste à quelques mètres de la route. Des tables sont disposées dehors et se trouvent exposées, à chaque passage de véhicule, à la poussière des bus et des poids lourds.
Le minimum de service dans cette placette censée être un lieu touristique, car elle donne sur la mer, c'est de voir un garçon venir essuyer les tables toutes les demi-heures. Mais ce n'est pas du tout le cas, et nous en avons fait l'expérience en nous y attablant. D'abord le garçon oublie son client attablé dehors si ce dernier n'insiste pas pour se faire servir. Ensuite, les tables sur lesquelles s'est déposée une couche épaisse de poussière ne sont nettoyées qu'à la demande du client. Un peu plus bas, à la rue Saïd Touati, où se trouvent une dizaine de cafés, il n'est pas du tout rare d'assister à des accrochages verbaux entre les clients et les serveurs. Ces derniers n'hésitent pas à intimider un client car il voulait juste qu'on lui serve son café dans une tasse propre et non abîmée… «Ici, c'est le diktat des garçons. Ils ont une seule règle : prenez votre café, payez et disparaissez… Sinon, gare à vous !», se plaint un client attablé dans un café en face de la station de bus de Bab El Oued.
Un autre enchaîne : «On est le seul pays au monde où on sert le café et le thé dans des verres et pas dans des tasses. Et quels verres ! Ils sont souvent abîmés, brisés partiellement et représentent un danger réel pour les clients.»
Quand à l'hygiène de la vaisselle, elle laisse à désirer. Les verres et les tasses souvent mal lavés car de nombreux cafés algérois n'ont pas de machines à vapeur qui dégraissent la vaisselle. «Ces soi-disant verres sont lavés une seule fois dans une cuvette où l'eau est réutilisée plusieurs fois.
'ailleurs, l'odeur du détergent est toujours présente sur les verres et parfois elle est plus forte que celle du café», ironise un jeune client.


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