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Ainsi va la vie
Qui sème le vent? (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 20 - 01 - 2004

Résumé de la 3e partie L?enquête sur l?assassinat de Si Tahar n?a pas abouti. Les années ont passé. L?histoire est oubliée mais Saïd garde son sobriquet de «Qatel babah».
A soixante et onze ans, Saïd se sent encore assez robuste pour continuer à mener sa famille à la baguette, comme il l?a toujours fait. Souvent ses deux fils se dressent contre lui, critiquant ses méthodes de travail «archaïques».
«Tous mes voisins et les gens alentour louent des tracteurs pour préparer la terre, lui dit un jour Abdelhamid, son fils aîné que Saïd vient de fiancer à une de ses voisines? Il n?y a plus que nous qui utilisons encore la charrue.» Avant que son père ne répondre, Driss se lève de sa chaise et dit de sa voix forte :
«Pourquoi gardes-tu donc ton argent ? On doit s?en servir pour travailler, louer un tracteur et moissonner à la machine, comme les autres ! Nous en avons assez de nous échiner avec nos faucilles, comme nos ancêtres ! De ton temps, ça allait encore, mais maintenant !»
Et il fait un large signe du bras, comme pour balayer toutes ces pratiques désuètes.
Saïd sent la moutarde lui monter au nez. Ses moustaches blanches se hérissent, comme chaque fois qu?il est en colère, et son visage rougit sous son hâle. «Vous n?allez quand même pas m?apprendre mon travail, alors que vous avez encore du lait de votre mère entre les dents ! Malotrus ! Vous voulez me ruiner avec votre tracteur et votre machine? Tant que je serai vivant, ma terre sera travaillée de la même façon que l?ont travaillée mon père et mon grand-père? Hors de ma vue, fainéants !»
Et les deux garçons, baissant la tête entre leurs larges épaules, sortent de la maison, l?amertume à la bouche? A mesure que les saisons se succèdent, que l?on procède aux labours ou aux récoltes, les disputes sont de plus en plus nombreuses dans la maison du vieux Saïd et le fossé ne cesse de se creuser entre le père et ses fils. Le soir, au café du village, les jeunes gens doivent souvent affronter les moqueries de leurs camarades.
«Hé, Driss, repose-toi bien, mon ami, tu dois avoir le dos brisé, à force de jouer de la faucille !», lance un consommateur, à l?adresse du jeune homme attablé avec son frère au fond de la salle. Driss ne répond pas, même quand les autres éclatent de rire, bien que la colère lui brouille un moment la vue, mais cette colère n?est pas dirigée contre ceux qui se moquent de lui, mais contre celui qui lui semble responsable de tous ses maux : son père.
«Nous nous échinons au travail du matin au soir et c?est notre argent qu?il cache, pour l?emporter avec lui dans la tombe !»
Driss rumine sa colère et échafaude un plan pour dérober l?argent de Saïd, qu?il cache dans une petite commode située dans sa chambre, entre la fenêtre et son grand lit de bois noir.
Pendant que Saïd est à la mosquée pour la prière du vendredi, où il se rend comme à l?accoutumée dans sa gandoura immaculée sur laquelle il a revêtu son burnous bleu foncé aux bords brodés, fleurant le musc, Driss pénètre sans bruit dans la chambre de son père, après s?être assuré que sa vieille mère est endormie sur l?un des bancs de la grande salle. L?odeur du fort parfum flotte encore dans la pièce et Driss se dirige vers la petite commode. Il fracasse la serrure du tiroir à l?aide d?un tournevis et prélève une grosse liasse de billets de banque. «Avec ça, nous pourrons acheter un tracteur neuf», pense-t-il en bourrant ses poches. Le soir, il est tranquillement attablé au café du village avec quelques amis, quand son père apparaît devant lui, la canne levée.
«Rendez-moi mon argent, fils de chien !», hurle-t-il.
Un silence se fait dans la salle.
«Rends-moi mon bien, ou je te fracasse la tête.»
Blême, Driss se lève lentement, cherchant les mots pour apaiser son père. Les autres écoutent.
«Fils de chien, enfant dénaturé ! Tu m?as volé ! Volé ton propre père ?!»
Et de toutes ses forces, il abat sa canne sur la tête de Driss qui retombe sur sa chaise sous le coup. Les gens veulent s?interposer, mais Saïd brandit une canne menaçante. «Celui qui intervient, hurle-t-il, aura le même sort ! Ne vous en mêlez pas !» Il lève la canne une seconde fois au-dessus de la tête de son fils, mais il n?a pas le temps de l?abattre. Dans un sursaut en arrière, il pousse un cri inhumain et s?affale entre les tables, le couteau de Driss planté dans l?abdomen.


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