Un survivant est passé par là. Le roc, le capitaine, Madjid Bougherra. Vraiment «Magic», tellement précieux. L'ancien joueur des Glasgow Rangers a porté ses camarades dans ce match que l'histoire du football algérien retiendra. Dans les tribunes, il y avait du monde. Beaucoup de monde même. Le public a largement contribué à ce nouveau succès à Blida. Le 18e en 22 rencontres disputées à Tchaker. Ce qu'il faudra retenir, c'est le succès et le billet composté. La bande à Vahid Halilhodzic a alterné le bon et le mauvais certes. Même s'ils n'ont pas été trop inquiétés, les coéquipiers de Mohamed Lamine Zemmamouche, titularisé à la place de M'bolhi, ont été rattrapés par le poids de l'enjeu, notamment lors de la première mi-temps. Aucune occasion franche à se mettre sous la dent. Au retour des vestiaires, la digne relève de Karim Ziani et consorts va montrer un meilleur visage. Portés par leurs inconditionnels, les protégés de Vahid ont su sortir la tête de l'eau pour aller titiller le vice-champion d'Afrique. Les Etalons n'ont néanmoins pas montré grand-chose, ne réussissant pas à développer leur jeu habituel. Jonathan Pitroipa, Charles Kaboré et les autres n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes. Mardi à Blida, l'enjeu avait tué le jeu mais les Algériens n'ont pas perdu Rio de vue. Ce type de match se gagne et peu importe la manière. Malgré la prestation en demi-teinte, l'EN a rempli la mission qu'elle devait accomplir : compléter la liste des cinq pays qui représenteront l'Afrique l'été prochain au pays de la Samba. Un quintet qui n'a pas changé : Nigéria, Côte d'Ivoire, Cameroun, Ghana, Algérie. Avec cette deuxième qualification de suite, les Fennecs s'imposent comme une nouvelle valeur sûre de la balle ronde continentale. Un groupe qui a gagné en maturité au fil des rencontres. Au bout de la campagne éliminatoire, une qualification amplement méritée qui assure notamment la continuité pour Vahid Halilhodzic à la barre technique. Le Bosnien, en pleurs à la fin du match, a gagné son pari. Malgré un premier échec cuisant lors de la précédente CAN, il a su redresser la barre pour atteindre le deuxième objectif qui lui a été fixé : assurer pour l'Algérie une place parmi le gotha du football planétaire. L'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire, qui pourra désormais vivre le rêve dont il a été privé avec les Eléphants, a pris sa revanche. Les années, sa générosité et son travail l'ont acquitté. Ses responsables, ses poulains et le peuple l'ont aidé dans ce parcours périlleux. Il a réalisé notre rêve. On lui a réalisé son rêve. Un échange qui, on l'espère, durera le plus longtemps possible. Une belle histoire, une superbe aventure. Un soutien indéfectible d'un peuple reconnaissant. Coach Vahid aura l'honneur d'être le premier technicien étranger à driver la sélection algérienne en Coupe du Monde. Les Verts y tenaient. Ils se sont battus pour se faire une place au Brésil. Dans 7 mois, ils auront d'autres défis à relever dans une nation pour qui le football est une véritable religion. Le 6 décembre prochain, V.H et ses protégés, reversés dans le chapeau trois, connaîtront leurs trois adversaires. Essayer de faire mieux qu'en 2010 et voir ce qui se passera par la suite. Figurer parmi les 32 meilleures nations du football au monde, c'est déjà un exploit. En se frottant aux meilleurs on ne peut que devenir meilleurs. En attendant, le processus de résurrection va dans le bon sens. Le destin se provoque. Tout est entre les «pieds» dans un sport où le hasard n'existe pas. M. T.