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Aucun espace culturel ne sera disponible sur une année
Sacrifier 2014 pour préparer le rendez-vous de 2015
Publié dans La Tribune le 13 - 01 - 2014

Déjà qu'il n'existe aucune salle de cinéma en mesure d'être exploitée, voilà une information dont se seraient passés volontiers les quelques artistes et hommes de culture qui s'époumonent vaille que vaille d'entretenir une activité culturelle dans la ville de Constantine. En effet, il est désormais officiel que les Palais et Maison de la culture ainsi que le Théâtre régional fermeront leurs portes pour au moins une dizaine de mois au cours du premier trimestre 2014. La raison ? Des opérations de réhabilitation, restauration et aménagement, c'est selon l'état des lieux de la Maison de la culture Mohamed Laïd-El Khalifa, le Palais de la culture Malek-Haddad et enfin le Théâtre régional de Constantine (TRC). Ce bâtiment ayant déjà fait l'objet d'une restauration évaluée et définitivement arrêtée à l'époque (2000) à 11 milliards de centimes mais qui, selon le directeur du théâtre que nous avons rencontré dernièrement qui nous en a fait la confidence à «20 milliards à l'issue de l'opération».
Il est aisé de remarquer que c'est bien plus que sur le tard que les pouvoirs publics décident d'engager un ensemble d'opérations qui auraient dû se faire à partir du moment où Constantine a été désignée «capitale de la culture arabe 2015» autrement dit au cours de l'année 2012. Dans ces mêmes colonnes, nous nous sommes toujours étonnés du train de sénateur auquel allaient les velléités d'engager des actions qui viendraient confirmer que la ville allait vraiment commencer à se préparer pour cet évènement. L'inertie est pourtant telle que nombreux sont ceux qui doutent que ne surgisse une annulation de dernière minute. Autrement dit un déplacement de la manifestation vers une autre ville dans un autre pays et ce n'est pas faute de vœux et de prières les mains jointes de certains des dirigeants de nos voisins. Sauf que sans doute ce qui a été décidé l'a été de manière définitive, quitte pour cela à ce que les responsables algériens fassent dans la débrouille pour se sortir de ce qui est à la limite de l'impasse.
Il y a lieu de souligner qu'après avoir glosé, péroré, plastronné autour de réalisations pharaoniques appelées à donner du lustre à la ville d'une part
et accueillir d'autre part les manifestations artistiques les plus folles, sur le plan du gigantisme notamment, le ministère de la Culture semble avoir revu nettement à la baisse toutes ses prétentions, ses responsables se résolvant enfin à ne discourir que par ce que peut proposer la mariée, c'est-à-dire des salles de cinéma fermées et dont il sera tenté au moins la livraison d'une d'ici 2015 en l'occurrence «An-Nasr» patrimoine de la Cinémathèque algérienne et redonner du tonus aux espaces au début évoqués en saisissant l'opportunité d'une cagnotte financière exceptionnelle pour littéralement modifier un espace comme la Maison de la culture, réhabiliter pour la énième fois le Palais de la
culture qui, à l'image d'une femme qui ne veut pas affronter la réalité du poids des ans, subit lifting sur lifting même si dans la foulée à travers l'opération de restauration se cache également une autre de gros aménagements. C'est ce qui nous sera précisé également lors de la même journée par le directeur de la
culture : «Nous avons remarqué qu'il y a énormément d'espaces inutilisables dont l'exploitation a été repensée pour apporter un plus. Nous vous citerons les
ateliers, les espaces verts situés juste derrière l'enceinte et partiellement le hall.»
Délocaliser les activités, où est le problème ?
A hauteur du théâtre l'intervention concernera surtout une structure mise à l'épreuve par le temps. A ce sujet, M. Zetili, directeur du TRC, plus réservé sur la durée et le coût de l'opération, a préféré nous renvoyer sur le responsable «Grands travaux» du ministère de la Culture mais sera plus disert en ce qui concerne la nature même des aménagements. «Le bâtiment prend la tangente, il y a les infiltrations d'eau, les murs qui se dégradent, la peinture totalement à refaire», précisera-t-il alors que N. Bechkri, un proche
collaborateur, ajoutera pour notre gouverne «...à travers cette opération et grâce aux opportunités offertes par la manifestation culturelle de 2015, nous allons en profiter pour renouveler les équipements scéniques : lumière, son, les sièges, le parquet...».
Enfin, quant à l'activité
théâtrale elle-même, et quoi qu'elle est bien loin d'être prolifique, pour celles (activités) qui pourront être programmées et en dehors des tournées, le reste des manifestations sera délocalisé et sur cet aspect précis de la question Djamel Foughali, directeur de la culture de la wilaya, considère que le
problème ne se pose même pas «...du fait de la disponibilité de beaucoup d'espaces dans des communes importantes comme Khroub, Aïn-Abid, Aïn-Smara, Hamma où seront matérialisés tous les programmes de l'année. Nous l'avons déjà fait lors des dernières années au cours du mois de Ramadhan, n'est-ce-pas ? ». Sauf, quand même, qu'il se trouve parmi ces rendez-vous trois de dimension internationale dont deux exigent des conditions techniques d'évolution infaillibles : le Festival de jazz et du malouf et à un degré moindre celui de la poésie féminine.
Mais rien ne semble ébranler le directeur de la culture qui n'y voit aucun problème de nature à faire pousser des cris d'orfraie «...et puis des festivals de cette dimension, institutionnalisés et qui relèvent donc de la responsabilité du ministère peuvent être délocalisés à Skikda, Guelma, Annaba...nous restons en Algérie...et ces spectacles sont destinés à des Algériens...non ? ».
Ultime tour de piste, nous avons pris attache avec A. Benkhelaf, qui est à la tête d'une association laquelle à pignon sur rue sachant qu'il s'agit des Aïssaouas. Au téléphone, celui-ci «trouve la décision de fermer en même temps les trois espaces que vous évoquez comme irréfléchie et la délocalisation, sur les onze communes de la wilaya, du programme d'activités annuel plutôt contre-indiquée. Il y a des activités, sincèrement et sans vouloir porter atteinte à la
sensibilité de quiconque, qui ne peuvent souffrir d'être proposées au public que celui typiquement constantinois...le malouf, Aïssaouas, le jazz...». Sur
l'invisibilité des responsables d'associations, voire des commissaires de festival sur un dossier qui les intéresse au premier chef, notre interlocuteur considère «...que toute démarche doit-être collective, après concertation mais surtout accompagnée d'alternative de nature à satisfaire toutes les parties concernées. Quoiqu'il en soit, je pense qu'il aurait mieux valu que la fermeture des trois temples de la culture se fasse de manière graduelle, c'est-à-dire en maintenant au moins ouvert l'un d'entre eux en attendant que les travaux se fassent ailleurs dans de bonnes conditions »
Pour sa part Zoheir B. commissaire du Festival «Dimajazz» se dit «tout d'abord étonné d'apprendre la nouvelle par la radio et désappointé par le fait que nous n'ayons pas été consultés car qu'on le veuille ou non le festival a pris une dimension qui dépasse toutes les considérations administratives pour ne pas dire les pesanteurs bureaucratiques ou encore l'humeur des uns et des autres. Cette année nous voulions réussir un coup en faisant de Constantine la capitale mondiale du jazz, c'est une consécration qui ne court pas les rues mais allez le faire comprendre à ceux qui ont le pouvoir de décision. Ceci étant, il est pour le moins anormal que l'on ferme tous les espaces culturels existants quitte pour cela à faire de l'année 2014 une année blanche.
Délocalisation ? Pourquoi pas ! Mais pas comme l'entend le directeur de la culture, c'est-à-dire à Skikda ou Guelma, car est-il besoin de lui rappeler que ces deux villes ne disposent pas d'infrastructures aéroportuaires et nous en tant qu'organisateur nous nous imaginons mal obliger une star mondiale à avaler des kilomètres de route dans des conditions aléatoires. S'il est question de délocalisation, ce sera à nous de choisir et nous ne voyons qu'Alger ou Oran. Ce sera dommage pour notre public habituel mais ce n'est pas notre choix».
En conclusion, nous avons également appris, même si l'information a été démentie par le directeur de la culture lors de notre entretien, qu'il est prévu l'installation d'une demi-douzaine de chapiteaux à travers la wilaya. Ces abris provisoires seraient appelés à accueillir les activités tous azimuts et faire l'appoint compte tenu de l'impossibilité de voir s'ouvrir les nouvelles réalisations prévues dans le cadre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Il s'agit d'abord de la réouverture d'au moins trois salles de cinéma (très peu probable sinon impossible. NDLR) et divers autres bâtiments : musées, une galerie, un méga-espace de 3 000 places appelé, ça ne s'invente pas...le Zénith. A 15 mois du jour «J» autant dire que construire des châteaux en Espagne pour un rêveur serait du pareil au même.
A. L.


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