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Sécuriser les établissements scolaires, une nécessité absolue
Elèves et enseignants sont à la fois victimes et coupables
Publié dans La Tribune le 14 - 01 - 2009


Photo : Sahel
Par Karima Mokrani
Il y a un mois, un enfant de huit ans a été tué par un malade mental dans la commune de Aïn Taya, à l'est d'Alger. L'enfant se rendait à l'école au moment où l'homme, connu pour être «dépressif» et «dangereux», le guettait dans la cour de sa maison pour l'entraîner de force et accomplir son forfait. La cause de ce crime est à ce jour non élucidée.
A El Biar, un élève du moyen a failli connaître le même sort entre les mains d'un adolescent âgé à peine de 16 ans. L'enfant venait au secours de sa camarade de classe pour empêcher le vol de son téléphone portable lorsque l'adolescent, qui rôdait autour du CEM, le surprend par une lame de cutter et lui balafrele visage.
Insultes… et crimes crapuleux
L'attaque dont a fait objet l'enfant a vite fait de susciter la colère des parents d'élèves qui n'ont pas d'ailleurs tardé à sortir dans la rue pour exprimer leur indignation mais aussi interpeller - pour la énième fois- les pouvoirs publics sur la nécessité de sécuriser les établissements scolaires.
Le même mois, un enfant d'un CEM de Bordj El Kiffan décide de se venger contre son camarade de classe qui a révélé à leur enseignant le «secret amoureux» qui le lie à une fille de leur classe. Pour venger son «honneur», l'enfant intimidé introduit une hache en classe et projette d'assassiner l'enfant indiscret. Ce qui a été évitée de justesse grâce à la vigilance du premier responsable de l'établissement. Là encore, l'événement n'est pas passé sous silence puisque les enseignants ont vite réagi par un mouvement
de protestation au sein même de l'établissement.
Les enseignants dénoncent la violence à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur des établissements scolaires. Ils dénoncent le climat d'insécurité dans lequel ils travaillent au quotidien. Au mois de novembre dernier, un enseignant de la wilaya de Tiaret a été poignardé par son propre élève à sa sortie de classe. Cette semaine, une enseignante du secondaire retrouve sa voiture en flammes, totalement consumée par le feu, à quelques mètres seulement de sa maison. S'agit-il d'un crime ou d'un accident ? Qui en est l'auteur ? Une brigade de la Gendarmerie nationale se charge de l'affaire pour déterminer les causes et les circonstances de ce drame.
Les cas de ce genre sont assez fréquents, à Alger comme partout ailleurs dans le pays.
Les élèves et les enseignants sont à la fois les victimes et les coupables.
Agressions physiques et morales, intimidations, harcèlements sexuels, chantage, menaces... et jets de pierres et autres, la violence sous toutes ses formes aux abords des établissements scolaires plus qu'à l'intérieur. Des histoires à n'en pas finir ! Les parents d'élèves craignent pour leurs enfants, les enseignants craignent pour leur propre vie devant des adolescents que rien ne semble arrêter… et l'ambiance se dégrade chaque jour davantage, se répercutant directement sur la relation des uns avec les autres mais aussi sur le rendement scolaire des élèves.
Un problème de société
«Il faut absolument que des agents de sécurité surveillent les enfants à leur sortie des classes… au moins pendant les heures de pointe. Et pourquoi pas mettre carrément des véhicules de police ? Ce sera le meilleur moyen de dissuader les bandes de voyous», suggèrent des parents d'élèves quoique certains d'entre eux ne soient pas emballés par cette idée. «Comme si on ne voyait pas assez de policiers dans nos rues !» répliquent-ils. «Nous constatons un manque terrible de sécurité dans nos écoles […] Il faut prendre des mesures efficaces pour sécuriser les établissements scolaires», plaident des syndicalistes. Et ces derniers d'insister sur le rôle des parents en la matière et de revenir également sur l'absence de textes de loi qui protègeraient l'enseignant. «Les parents ne jouent plus leur rôle d'éducateurs. Ils sont complètement absents», se plaint un ancien responsable d'un établissement du secondaire. «Les enseignants n'ont plus aucune autorité sur les élèves […] et aucun texte de loi ne les protège en cas d'agression par un élève», dit son camarade du même syndicat. Pis, «certains parents encouragent leurs enfants à manquer de respect à leurs enseignants». «Elle a quitté sa place sans dire un mot. Quand elle est revenue, c'était en compagnie de son père qui n'a même pas daigné se présenter. Il m'a insulté devant tous mes élèves et a menacé de me faire perdre mon poste si jamais je fais une remarque à sa fille», raconte un enseignant de Guelma, choqué par le comportement «zélé» de la fille et de son père, «alors que j'ai juste demandé à la fille de ne pas utiliser son téléphone portable en classe». Démission des parents, inefficacité des lois… et encore une fois, manque de sécurité aux abords des établissements scolaires, favorisés par la liberté de mouvement de personnes étrangères à l'école (jeunes chômeurs, sans abri, mendiants, vendeurs de cigarettes… et de drogue, sans compter les voleurs de portables). Plus grave que cela, les enlèvements dont les coupables sont parfois des femmes. «Il faut d'abord interdire le stationnement des véhicules étrangers à l'établissement», déclare un enseignant. Le ministère de l'Education nationale a annoncé dernièrement un ensemble de mesures à même de «protéger et les élèves et les enseignants contre d'éventuels actes de violence». Ces mesures, qui consistent principalement à mettre en permanence des agents de sécurité devant les écoles, ont été prises suite aux «préoccupations exprimées par les parents d'élèves quant à l'insécurité qui règne au niveau des établissements scolaires».
Cela suffit-il pour endiguer un phénomène de plus en plus croissant dans une environnement où tout est réuni pour nourrir davantage les fléaux sociaux (mal-vivre, chômage, analphabétisme…) ? N'est-il pas temps d'engager un véritable débat sur la question de façon à pouvoir trouver des solutions de fond et non de bricolage ? Cela n'est pas seulement l'affaire des pouvoirs publics. Toutes les composantes de la société algérienne doivent y participer.


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