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L'art comme ultime arme contre les bourreaux d'enfants
Solidarité des artistes et du monde de la culture avec Ghaza
Publié dans La Tribune le 15 - 01 - 2009

Depuis le début de l'agression israélienne contre Ghaza, au fil des images insoutenables des souffrances des habitants qui déferlent sur les chaînes satellitaires, les artistes et la famille du monde de la culture algérienne n'ont pu rester insensibles et ont réagi d'une seule voix pour dénoncer les massacres d'enfants et de civils par le bourreau sioniste. Que cela soit par la plume, le verbe, le pinceau, la musique ou tout simplement par des rassemblements, les artistes ont répondu présent à l'appel du cœur et de la conscience. Les événements tragiques que vivent les habitants de Ghaza ont été un véritable catalyseur qui a redonné à la culture son sens noble du devoir d'éveiller les consciences et d'être à l'avant-garde des combats humanistes.
Timides au début, les actions n'ont pas tardé à se multiplier pour atteindre leur point d'orgue avec le rassemblement de l'esplanade Abdelkader Alloula le 7 janvier dernier sur initiative de l'ONCI et du TNA. Des centaines d'artistes ont bravé le froid et la pluie pour crier haut et fort leur soutien ferme au peuple palestinien et lancer un appel pour l'arrêt immédiat de cette boucherie inhumaine. Dans une déclaration commune, les manifestants ont déclaré que «les artistes algériens et la famille de la culture, d'une seule voix, exigent l'arrêt immédiat des massacres perpétrés par l'armée sioniste contre la population de Ghaza et condamnent avec fermeté cette agression, tout comme ils expriment leur entière et indéfectible soutien au peuple frère palestinien». La ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui était présente, a également pris la parole pour qualifier les pratiques exercées par l'armée sioniste à Ghaza de «tentative de génocide contre une population civile».
A travers ce combat, le monde de la culture a aussi comme objectifs d'informer et de sensibiliser l'opinion internationale sur la situation à Ghaza et de contrecarrer le plan des Israéliens.
A la veille de cet impressionnant rassemblement, l'Union nationale des arts culturels (UNAC) a organisé, à la galerie Racim à Alger,
une journée de solidarité avec les habitants de Ghaza. Des artistes peintres, venus des quatre coins de l'Algérie, ont réalisé des fresques représentant les souffrances du peuple palestinien. Le chargé de la communication de l'ONCI, Samir Malek, a déclaré à propos de la mobilisation de son institution que, «face à la poursuite des frappes israéliennes injustes contre la population de Ghaza, l'ONCI a décidé de mettre toutes ses activités sous le signe de la solidarité avec le peuple palestinien frère dans sa douloureuse épreuve».
De son côté, Feth Ennour Benbrahim a confié qu'«avant même que se déroulent les événements tragiques de ces derniers jours, le Festival national du théâtre professionnel avait déjà déclaré en juin 2008 que l'édition 2009 serait placée sous le slogan “El Qods, capitale de la culture arabe 2009”. Ce qui se passe actuellement à Ghaza nous conforte dans notre choix parce que la lutte du peuple palestinien est une lutte de longue haleine et la revendication de libération de la Palestine et de sa capitale El Qods prend une
dimension cruciale dans le contexte actuel».
Il a ajouté : «En tant que représentants de la culture, nous sommes outrés par les images des massacres que l'on voit tous les jours et outrés par la position ambiguë et floue des dirigeants arabes. Nous sommes également meurtris parce que nous considérons que nos mains sont liées alors que nous avons d'autres moyens pour aider les habitants que la contestation et la dénonciation.»
Les institutions culturelles se mobilisent
C'est dans cet esprit que le directeur du TNA, M'hamed Benguettaf, a pris l'initiative de changer le programme de l'année 2009 afin de coller à l'actualité et aider le peuple palestinien dans son combat. Cette solidarité sera traduite sur les planches par la production de plusieurs pièces théâtrales consacrées à la cause palestinienne. A propos de ce programme, le chargé de la communication du TNA dira : «Nous considérons que c'est le minimum que l'on puisse faire et mettre en place pour exprimer notre position de solidarité et lancer un appel au niveau international. Ce programme est étoffé par la réorientation de l'espace “Echos de plume” qui va être axé sur les écritures dramatiques concernant la Palestine. Un espace également ouvert aux poèmes et à tous les artistes qui veulent exprimer leur solidarité avec le peuple martyr de la Palestine.» Il ajoutera que le TNA est aussi solidaire et même partie prenante avec les autres organismes culturels qui mènent ou mèneront des actions en solidarité avec la Palestine. L'institution est aussi en train d'œuvrer pour associer d'autres artistes arabes pour dire ensemble : «Halte aux massacres». Une autre initiative consiste à mettre sur place un système pour organiser des vidéoconférences avec des artistes palestiniens se trouvant soit en Palestine soit dans d'autres pays.
Notre interlocuteur affirme qu'«on va bientôt aussi créer un espace de débat et de dénonciation. Car il ne nous reste plus que la dénonciation. Je crois que notre position est une position de principe qui n'est pas dictée par l'actualité tragique. Notre soutien a toujours été un soutien loin des marchandages et des tractions qui sont menés ici ou ailleurs, et en cohésion avec notre passé révolutionnaire». En conclusion, il dira que le soutien, les rassemblements, les marches et les actions menés par les Algériens en général et les gens de la culture en particulier ne peuvent que réconforter les Ghazaouis et les Palestiniens et leur donner encore plus
de courage.
La dénonciation par la plume, le verbe, le pinceau et l'image
Le 7ème art a également répondu présent à l'appel pour la solidarité et la dénonciation. La première action a été initiée par les associations «Anous les écrans», «Chrysalide» et «SOS Bab El Oued clture» qui se sont unies, à la salle Ettaqafa (ex-ABC), pour un cinéclub spécial en solidarité avec le peuple palestinien. Au programme projection du documentaire Self-défense du Libanais Abdallah El Bini et du long métrage fiction Attente de Rashid Ashawari. La même action culturelle de solidarité a eu lieu dans la ville de Béjaïa. Cette action a été initiée par l'association Project'heurts. De même, l'édition 2009 du Festival national du cinéma amazigh, qui se déroule cette année à Sidi Bel Abbès, a débuté par une émouvante ouverture entièrement consacrée à la mémoire des martyrs et à la revendication de la lutte des Palestiniens pour leur liberté.
Brahim Noual, directeur de l'INSM, a pour sa part précisé qu'il était important pour l'homme de culture et pour l'artiste de prendre position dans ce genre de contexte tragique. Il a toutefois ajouté qu'«au-delà de la contestation, au-delà des moments éphémères que l'homme de culture, que l'artiste prend, il est nécessaire qu'il ait un recul par rapport à l'événementiel, pour que l'on bouge avant que l'on nous fasse bouger, comme disait Brecht. Puisque le théâtre ne dit pas, le théâtre proclame, le théâtre propose, le théâtre éveille les consciences, et tous les arts ont fait cette fonction, une fonction sociale et une fonction politique».
Brahim Noual, qui est également conseiller au TNA, a expliqué que les révolutions ne se sont pas faites avec le théâtre, mais le théâtre a aussi proposé des révolutions. Soit dans le sens philosophique soit dans celui du questionnement de la société. Depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, l'art a joué un rôle important dans l'éveil des consciences. Par rapport au contexte d'aujourd'hui, l'artiste doit prendre position. Ainsi, il cite l'exemple de la révolution algérienne, avec la troupe artistique du FLN qui a été prise en charge par les pays arabes mais aussi par ceux que l'on appelait à l'époque «les camarades» : la Chine, l'Union soviétique, la Yougoslavie. Il souligne à ce propos que «cette expérience nous prouve aujourd'hui que nous, Algériens, n'avons pas le droit mais l'obligation d'être aux côtés de nos frères palestiniens et ceux qui luttent pour leurs libertés.
Des causes humanistes que tout intellectuel, que toute âme qui crée le beau, dans le contexte éthique de la créativité, doit défendre. Il est important de donner les moyens de communiquer. Car l'art est communication afin que l'image de la lutte palestinienne prenne une dimension plus visible au niveau mondial».
Inscrire le mouvement dans la durée
Mettant en exergue que l'intérêt de ce travail est à moyen ou long terme, il dira qu'il faut, premièrement, créer un ensemble artistique ou culturel pour la cause palestinienne. Deuxièmement, donner les moyens aux artistes et créateurs qui œuvreront pour défendre la cause palestinienne. Et, troisièmement, à l'exemple des Américains qui, après la Seconde Guerre mondiale, ont créé un fonds à contre-courant du mouvement communiste, le fonds de la culture capitaliste, il serait intéressant de créer en Algérie ce genre d'organisme pour la protection de la Palestine. Un fonds qui permettrait de répondre au déferlement des images aseptisées des lobbys sionistes. Cela «avec les moyens de la guerre idéologique, car la guerre se gagne avec la communication et les armes. A nous de prospecter et d'analyser les moyens adéquats qui peuvent être mis au service de la cause palestinienne à travers le théâtre, les expositions la poésie ou le cinéma».
Brahim Noual a conclu en confiant : «Il faudrait que l'avant-gardisme de Kateb Yacine revienne aujourd'hui et que nos enfants soient fidèles à l'esprit de Novembre 1954, qu'ils puissent être fidèles à toutes les philosophies avant-gardistes. Pour que demain ils deviennent de véritables créateurs pas seulement au service de la cause palestinienne mais aussi au service de toutes les causes qui font face au chaos, à la guerre et à la destruction de l'autre.»
S. A


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