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Cérémonies et rituels, un pan du patrimoine identitaire en quête de va
Au centre de l'intérêt de la communauté scientifique
Publié dans La Tribune le 10 - 04 - 2014

Avec le classement du costume nuptial de Tlemcen par l'Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, la voie est ouverte à une réelle valorisation de tout un pan du patrimoine national de fêtes, cérémonies et rituels traditionnels longtemps classés en tant que «folklore».
La décision de l'Unesco a été motivée par les rites et les savoir-faire artisanaux associés à la tradition du costume nuptial de Tlemcen transmise de génération en génération et servant de marqueur d'identité locale. Ainsi, cette inscription a été un levier d'encouragement pour relancer une recherche pluridisciplinaire dans ce domaine. À l'occasion de ce classement, l'anthropologue Leila Belkaïd, qui a travaillé sur le dossier d'inscription du costume de Tlemcen, avait souligné qu'une telle inscription au patrimoine de l'humanité encourage les chercheurs à se spécialiser dans des domaines du patrimoine où «nous avons des lacunes énormes, comme dans le costume, où nous sommes extrêmement peu nombreux. On aimerait vraiment qu'il y ait un maximum de chercheurs qui puissent réaliser, à travers des projets comme celui d'aujourd'hui, que notre patrimoine est absolument fondamental et que justement l'objectif premier de l'indépendance consiste à se rapproprier son identité, et cela passe par le patrimoine».
Pour rappel, les rites et le savoir-faire associés à la cérémonie du mariage dans la région frontalière de Tlemcen ont été inclus, en 2010, dans une base de données nationale des biens culturels immatériels, géré par le ministère de la Culture. Le costume nuptial est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l'humanité. En 2008, l'Unesco avait inscrit l'Ahellil du Gourara dans le même chapitre. L'Ahellil, exprimé par une danse et des chants traditionnels typiques à la région de Timimoun, est une fête d'origine Zénète célébrant la naissance du prophète de l'islam (Qsssl).
D'autres rituels sont également proposés à ce classement à l'exemple du «Rekb des Ouled Sidi Cheikh» d'El Bayadh, sud-ouest algérien, l'Imzad, dossier à présenter en partage avec le Niger et le Mali, la Sbeïba de Djanet, le Sboû de Timimoun, semaine de festivités célébrant la naissance du prophète Mohamed (Qsssl), les tissages du burnous, la musique maghrebo-andalouse et le couscous, en tant que patrimoine culinaire maghrébin ancestral.
L'Algérie est un pays qui recèle une grande richesse patrimoniale qui a été longtemps reléguée au second plan tant par les chercheurs que par les institutions dédiées à leur valorisation et même par les citoyens eux-mêmes qui a conduit à la disparition de certains rituels et cérémonies pratiquées depuis des générations, véritable ciment social et pilier de repères identitaires. Heureusement qu'au-delà du tumulte du temps et de l'histoire certains rites et cérémonies ont pu subsister à l'instar des incontournables moussem et waâdat célébrés sur tout le territoire national. Ces maoussem, véritables fêtes locales et manifestations culturelles, sont liés à la récolte, aux saints musulmans ou à la nature. Il y a également la fameuse saison des waâdat de la «Route des palmiers» dont l'apothéose et la clôture est la waâda du saint-patron Moulay Abdallah Reggani à Reggane qui donne à chaque fois lieu à l'organisation, d'expositions culturelles, de parades folkloriques et de compétitions sportives.
Notons aussi le carnaval d'Ayrad célébré chaque année par les habitants de Béni Snous le 12 janvier de chaque nouvel an la fête traditionnelle d'Ayrad, (le lion en Tamazight). Elle coïncide avec Yennayer, la nouvelle année du calendrier berbère. Ce carnaval est considéré comme un phénomène social dont les composantes artistiques font de lui un pur théâtre traditionnel.
Par ailleurs, d'autres festivités existent, à l'instar de celle de Tafsit (les couleurs du printemps), festivité locale qui naquit il y a près de 3 000 ans et qui est propre à la région du Hoggar. Elle marque l'avènement du printemps et la victoire de Moïse sur le Pharaon chez les touaregs et se célèbre pendant trois jours, offrant une fête riche en couleurs.
Sans oublier «la fête de la datte de Taghit» ce maoussem est fêté à la fin de chaque mois d'octobre, coïncidant avec la récolte des dattes qui est la principale ressource agricole de la Saoura. Le maoussem réunit les habitants des autres oasis comme ceux de l'oasis de Tiout afin d'organiser des séances d'Ahellil, de Gnawa et des chants au rythme du bendir.
Celui de Maâtkas à l'occasion de «la fête de la poterie» qui se déroule chaque été durant le mois de juin, dans la région de Maâtkas en Kabylie dans la wilaya de Tizi Ouzou. Et où les femmes de la région exposent fièrement leurs réalisations et se réunissent en chantant des airs berbères. La fête de la fraise de Skikda, chaque mois de mai, célèbre la récolte des fraises accompagnée de musique traditionnelle. Des concours y sont organisés comme la meilleure fraise, le meilleur fraisier. Et la waâda de Sidi Lakhdar Ben Khlouf, à Mostaganem. Ainsi tous ces rituels sont un véritable terreau de recherches anthropologiques, sociologiques, ethniques et même économiques dont l'impact est immense tant sur le plan identitaire que sur le plan de l'héritage culturel et patrimonial.
Hélas certains rituels ont tendance à disparaître comme le rituel du Mouloud à la Casbah, au mausolée de sidi Abderrahmane Etthaâlibi, le saint patron de la ville, mais qui essaye de ressusciter depuis deux ou trois années grâce au mouvement associatif.
Il est à noter que la société civile et les associations œuvrent en ce moment pour la renaissance de ces pans entiers de notre patrimoine. Même la communauté scientifique accorde un intérêt de plus en plus important à ces rituels. C'est dans cet esprit que récemment un colloque a été consacré par le Crasc d'Oran à ce sujet et où les participants ont encore une fois réitéré leur appel pour la multiplication des recherches et surtout la création d'une véritable base de données qui tarde à être finalisée cinquante ans après l'indépendance.
Au-delà des simples aspects festifs, ces rituels et ces cérémonies sont d'intenses moments de spiritualité et de culture qui permettent de se réapproprier nos valeurs et nos traditions locales qui permettent de reconquérir les éléments structurants de la personnalité algérienne.
Aujourd'hui, il devient plus que nécessaire de se pencher sur ce qui fait notre intrinsèque identitaire et l'âme de la société algérienne, car comme le dit si justement, l'adage, «un peuple qui ne sait pas d'où il vient, ne peut savoir où il va». «Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture, ressemble à un arbre sans racines», dit cette autre sagesse.
S. B.


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