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Espaces verts et jardins exclus des villes
Mauvaise gestion, vide juridique et instrumentalisation du foncier po
Publié dans La Tribune le 14 - 05 - 2014

Ces mêmes responsables qui affirment œuvrer pour le développement de la ville et du cadre de vie de tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, enfants et personnes âgées. Rares sont ceux qui joignent l'acte à la parole. En témoignent, les nombreux «massacres» infligés à la nature, à l'espace, à la cité, au patrimoine architectural historique et culturel, au moral et à la santé publique. Tout cela, sous prétexte de «l'urgence» de construire des logements, avec tous les espaces d'accompagnement nécessaires,à l'exemple des établissements scolaires, les structures de santé et autres. Alger étouffe. Elle et toutes les autres grandes villes du pays. Cheikh Ferhat, spécialiste en météorologie et en environnement, bien connu des fidèles de la Radio algérienne, dénonce cette disparition continue de l'espace vert par la faute d'une mauvaise gestion de la collectivité locale. «Il est clair que la raison première de cette grande anarchie est dans le mauvais choix des responsables. Nous n'avons pas les hommes qu'il faut aux places qu'il faut. Nous n'avons pas de conseillers de l'environnement dans nos administrations, surtout pas dans nos APC. Pourtant les compétences existent. Des ingénieurs d'Etat, spécialisés dans le domaine (environnement), chôment. À leurs places, on met des bureaucrates». Cheikh Ferhat rappel que les normes concernant la superficie de l'espace vert par habitant est loin d'être respectée à Alger ou ailleurs dans les autres grandes villes du pays: «La norme est de 10 m2 par habitant. Chez nous, elle est de moins d'1 m2 par habitant. Et l'on se demande pourquoi les gens souffrent de maladies respiratoires, oculaires et aussi de stress et de dépression! Pollution aidant, en raison notamment de la forte présence des véhicules, les conséquences de cette urbanisation sauvage des villes ne pourraient être autrement». À ce sujet, l'animateur de radio rappelle l'urgence de trouver une solution au problème de transport dans les grandes villes : «des études montrent que l'essence est un produit cancérigène. Il faut réduire au maximum son utilisation et, en parallèle, encourager le développement du transport en commun (métro, tramway et téléphérique). Il faut mettre le paquer pour cela. Nous avons les compétences humaines pour la réalisation des projets allant dans ce sens, mais aussi les ressources financières. Près de 200 milliards de dollars de réserves de change, c'est de l'argent. Il faut l'exploiter dans des projets d'utilité publique d'avenir». Sur un autre plan, le spécialiste en météorologie et en environnement juge nécessaire de déplacer certaines administrations : «il est temps de procéder à des délocalisations. Il n'est pas normal que tout soit concentré à Alger. Sincèrement, je ne vois pas l'utilité de la présence de certains ministères dans les lieux que l'on connaît...». Evoquant toujours la
nécessité d'aller vers une politique efficace de préservation des espaces verts, notre interlocuteur dira : «Les espaces verts et les jardins laissés par la France sont aussi en voie de disparition. Les autorités ou les organismes habilités font semblant de les entretenir, mais pas vraiment comme il se doit. C'est comme ces semblants de travaux engagés aux abords des routes et autoroutes. Ils mettent du gazon pour l'ornement, sans plus. Ce n'est pas cela que nous demandons. Nous voulons de vrais espaces verts, avec des bancs publics, l'ensemble bien aménagé de façon à permettre à tous de s'y sentir à l'aise, en contact avec la nature pure».
Et de poursuivre : «Par miracle, le Jardin d'essais du Hamma a été préservé, après qu'il y eut des rumeurs sincères de le récupérer et de le diviser. En revanche, la forêt de Bainem qui est aussi le poumon d'Alger est à l'abandon. Il faut la protéger. La forêt de Bainem demande un plan d'aménagement. Les pouvoirs publics doivent faire appel aux spécialistes pour sauver ce qui reste de ce qui est source d'oxygène et de bien-être pour nous tous. Je ne parle pas seulement de la forêt de Bainem, mais de toutes les parcelles de terrain où il reste encore un peu de verdure».
Rabah Naceri, un citoyen militant de la ville de Béjaïa, spécialiste dans l'aménagement du territoire, rappelle qu'en date du 9 mai dernier, des habitants d'une cité, au cœur de la ville, sont sortis dans la rue pour dire leur opposition à la récupération d'un terrain par un promoteur immobilier. Sur les banderoles, il était écrit: «Arrêtez de marchander nos espaces verts!». Un cri de détresse porteur de plusieurs messages. Notre interlocuteur rappelle que «ce terrain a déjà fait l'objet d'une tentative de construction, il y a quelques années, par un promoteur. Ce dernier a vite abandonné son projet par suite d'une réaction musclée des résidents de cette cité. Et voilà qu'aujourd'hui, la même tentative se refait pour l'érection d'une promotion immobilière». Les manifestants, décidés à protéger leur espace, dénoncent l'absence de réaction de la part des autorités qui sont censées se charger de cette mission. Ils accusent les autorités locales d'être complices dans cette «affaire de détournement» et l'Agence foncière de la wilaya de laxisme. «L'Agence foncière de wilaya est censée veiller à préserver les espaces verts urbains et à règlementer l'urbanisation des poches de terrain se trouvant dans les périmètres urbains ou ruraux», soutiennent-ils. Allant plus dans le détail, Rabah Naceri indique que «l'espace en Algérie, quel que soit son statut (privé, public, domanial, communal, waqf...) n'a jamais bénéficié de l'attention méritée des pouvoirs publics, alors qu'il est un élément essentiel dans tout programme de développement qu'il soit local, régional ou national. Pour preuves, une grande partie des wilayas n'ont pas élaboré, à ce jour, leur plan cadastral. Cette opération technique qui est indispensable aurait permis aux responsables de chaque entité territoriale d'identifier et d'inventorier toutes les parcelles de terrain ainsi que leur nature juridique. En possession de toutes ces données physiques, les décideurs n'auraient eu aucun mal à gérer rationnellement l'espace et de réussir, par ailleurs, leurs programmes de développement au lieu de buter sur ce fameux écueil du foncier qui les contraignent à délocaliser des projets structurants s'inscrivant dans le registre des revendications populaires (exemple: programmes de logements, infrastructures scolaires, infrastructures de la santé...)». Pour notre interlocuteur, le foncier comme bien d'autres choses essentielles dans la vie du citoyen, est utilisé comme moyen de chantage pour des fins exclusivement politiques: «L'espace est devenu un moyen instrumentalisé par certains responsables pour inscrire dans leur région natale des projets qui, souvent, ne répondent nullement aux besoins de la population de cette région. C'est ainsi, à titre d'exemple, que nous voyons certains établissements scolaires fermés pour absence d'élèves parce qu'érigés sans étude dans des sites qui ne répondent pas aux exigences du secteur de l'enseignement». Insistant encore sur la question, il dira: «Les pouvoirs publics ont préféré politiser l'espace au lieu d'élaborer une véritable politique de l'espace qui nous aurait évité l'usage anarchique de l'espace tel que nous le voyons aujourd'hui. À titre d'exemple, à Béjaïa, trois espaces verts ont été sauvés d'une bétonisation certaine grâce au mouvement citoyen qui a dénoncé et empêché des détournements d'espaces publics alors que les agences foncières de wilaya se sont murées dans un silence incompréhensible». Des citoyens sont aussi mis en cause, profitant des lacunes dans les textes de loi: «Conscients de ce vide juridique, certains individus n'hésitent pas à défricher des parcelles de terrain à l'orée des forêts, allant même jusqu'à provoquer des incendies graves qui ravagent des versants de montagnes entiers sans se soucier des conséquences sur l'équilibre écologique et les dégâts, dont nul ne peut évaluer l'ampleur, sur la faune et la flore. L'anarchie s'est, également, étalée aux zones urbaines qui se traduit par une incroyable déformation du paysage urbain et c'est ainsi que nous assistons de jour en jour à la disparition d'espaces verts, remplacés par d'énormes bâtisses avec des baies vitrées qui côtoient des cités anciennes qui sont l'âme de la ville». Pour remédier, un tant soit peu à la situation, l'urgence aujourd'hui, entre autres solutions, est «d'activer l'opération cadastrale et de mettre en place une véritable politique de gestion de l'espace pour mettre fin à cette avancée anarchique du béton qui enlaidit nos cités et développe un stress généralisé au sein de notre société qui peine à s'épanouir devant ces agressions quotidiennes».
K. M.


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