Mohamed Rahmani La dernière attribution de logements, 376 exactement, a concerné les habitants du bidonville d'El Fakharine, une plaie ouverte au cœur de la ville d'Annaba. Les autorités locales avaient exigé de tout nouveau bénéficiaire d'un logement neuf, avant de déménager dans les logements sociaux mis à leur disposition par l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi), une attestation de démolition de sa baraque dans le bidonville délivrée par les services de la commune. Cette mesure a eu le mérite d'empêcher lesdits bénéficiaires de revendre leurs habitations précaires à de nouveaux venus qui s'installeraient pendant quelques temps avant d'exiger d'être relogés. Mais cette mesure a vite montré ses limites. Elle reste insuffisante du fait que le site abritant les baraques démolies demeure sans surveillance, ce qui a permis à des personnes de construire, quelques jours après, de nouvelles baraques en l'espace d'un week-end. Ainsi, le problème n'est aucunement réglé et les fameuses attestations n'auront servi à rien puisque le bidonville éradiqué ressuscite dans la semaine qui suit. La même situation a été observée à Chaïba, un autre bidonville implanté à Sidi Amar, dans la daïra d'El Hadjar. Sur les quelque 200 baraques construites, une dizaine seulement avaient été démolies, les lieux étant restés sans surveillance, de nouveaux venus y ont construit et s'y sont installés. Et comme si cela ne suffisait pas, le bidonville a connu il y a près d'une année une extension telle qu'il «assiège» un CEM et l'école primaire située juste en face, desquels il s'alimente en eau et en énergie électrique. Le bidonville qui a ressuscité a connu une croissance telle que les baraques se sont multipliées et ont envahi le versant d'une colline située en amont. On est même allé plus loin puisque ces nouveaux venus ont procédé à des piquages pirates sur la conduite principale pour avoir l'eau courante gratuitement. Pour l'énergie électrique, ce sont des fils soutenus par des piquets surmontés de perches qui alimentent ces baraques; un danger permanent pour les habitants. Les citoyens habitant les immeubles situés à quelques mètres avaient pourtant appelé les services de la commune et de la daïra pour dénoncer la construction de ces taudis. Mais rien n'a été fait et la situation perdure, sans que personne ne réagisse. Et l'on se plaint du fait que le foncier urbain est épuisé et que des projets d'équipements publics ou de logements ne trouvent pas d'assiette foncière, alors que ces espaces qui sont libérés ne sont pas clôturés et affectés à ces projets. M. R.