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Les bidonvilles, des réservoirs de maladies
Annaba
Publié dans La Tribune le 19 - 11 - 2013


Mohamed Rahmani
«En matière de salubrité et d'hygiène, c'est beaucoup plus une affaire de civisme et de présence quotidienne des agents de l'Etat qu'une question de moyens», nous dit un citadin visiblement déçu par les promesses non- tenues par les différentes Assemblées populaires communales (APC) qui se sont succédé et ont présidé aux destinées de la ville d'Annaba. En effet, la situation va de mal en pis et se dégrade de jour en jour sans qu'il n'y ait une quelconque réaction des autorités locales pour au moins tenter d'enrayer cette déliquescence qui est venue sur tout et a changé la face de la ville, si on peut encore lui attribuer ce classement.
La Coquette, comme on se plaît à l'appeler, ne mérite plus ce qualificatif, car elle n'est plus ce qu'elle était et a, depuis une trentaine d'années, plongé dans l'anarchie urbanistique favorisant ainsi la prolifération de bidonvilles qui, aujourd'hui, la ceinturent de toutes parts et dont l'extension a touché les communes limitrophes.
El M'haffer, un bidonville dans la ville, abrite près de 5 000 âmes vivant dans des baraques et des taudis faits de tôles. Maisonnettes en dur et baraques en matériaux composites trônent à quelques dizaines de mètres des villas cossues de Val Mascort et des immeubles flambant neuf de l'Institut des sciences médicales et du CHU Ibn Rochd. Un bidonville insalubre où les commodités les plus élémentaires n'existent pas et qui représente un danger permanent pour la santé publique. Des fils électriques qui pendent partout, des ruelles très étroites, des égouts à ciel ouvert, des amoncellements d'ordures ménagères et des déchets de matériaux de construction, des trous béants, des morceaux de rond à béton qui émergent du sol et des chiens errants, des chats et des rats cohabitent et partagent ces espaces avec les habitants qui essayent, malgré tout, de survivre.
Le ramassage des ordures ménagères ne se fait pas à l'intérieur, car les ruelles ne permettent pas le passage des camions des éboueurs. Certains parmi les habitants descendent les poubelles et les sacs jusque dans la rue en contrebas. Pour le reste, ils jettent tout sur place. Les ordures jonchent chaque coin de ruelle, et en hiver comme en été, elles sont la cause première des maladies qui se déclarent dans ce milieu malsain. Des odeurs nauséabondes se dégagent des ordures en décomposition, les relents des eaux usées déversées un peu partout emplissent l'air, des fils électriques parfois dénudés qui courent le long des murs et même sur le sol, de gros clous dont les pointes dépassent et des pneus usés attachés à des fils de fer pour maintenir le semblant de toit qui abrite les habitants, telle est l'image que renvoie ce bidonville populeux. Un bidonville où les maladies sont légion du fait de l'insalubrité des lieux, maladies de la peau, maladies respiratoires, diarrhées à répétition, tuberculoses et autres ont fait leur résurgence, alors qu'elles sont considérées comme étant éradiquées.
En contrebas, sur la grande rue, une flopée de marchands de fruits et légumes s'est installée fourguant leurs marchandises de mauvaise qualité aux pauvres du coin. Des baraques de tôle construites à la hâte font office d'épiceries ou de bureaux de tabacs et mêmes de produits cosmétiques de fabrication douteuse.
L'administration qui a, à maintes reprises, relogé des centaines de familles de ce bidonville, n'arrive pas à l'éradiquer, car, dès que les bénéficiaires déménagent, d'autres les remplacent et même avec le dispositif élaboré par l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) et l'APC, consistant en la présentation d'une attestation de démolition de l'habitation précaire occupée auparavant avant la remise des clés, la situation n'a pas vraiment changé. Il faut dire que les nouveaux venus construisent de nuit leurs baraques avec la complicité des habitants qui quittent les lieux, si bien que le lendemain on y trouve une autre famille installée, et pour l'en déloger c'est une autre histoire... L'autre grand bidonville, celui de Chaïba à Sidi Amar, une localité située à 8 km du chef-lieu de wilaya, est aujourd'hui devenu une véritable agglomération où des centaines de familles y ont élu domicile. Constructions en dur ou en matériaux de toutes sortes, bois, tôles ondulées, panneaux en plastique ou autres, ça pousse comme des champignons au vu et au su de tous. Pour les commodités, on s'en passe, exceptée l'énergie électrique dont les branchements illicites sont apparents et ne suscitent guère de réaction de la part des agents de la Sonelgaz, ceux de la commune ou encore les responsables locaux malgré le danger réel que cela représente pour tous, particulièrement pour les enfants scolarisés dans l'école située à quelques mètres du bidonville en question d'où on a branché les câbles alimentant les baraques. «Il faudrait qu'il y ait mort d'homme pour qu'il y ait réaction. Comment peut-on laisser faire ? L'électricité consommée par l'école est payée par la commune et la facture est décuplée à cause de tous ces branchements illicites qui sont connectés sur le réseau de l'école, en plus des dangers que ça représente pour les enfants et les habitants, c'est de l'irresponsabilité !», nous dit un parent d'élève.
Le bidonville qui assiège maintenant le CEM situé, lui aussi, à une vingtaine de mètres, prend de plus en plus d'espace, puisque chaque jour d'autres baraques poussent. Les élus locaux, qui font semblant de contrôler et de sévir, procèdent à des démolitions une fois par mois pour juste donner le change. Sans plus. Cependant, le cadre de vie de cette favela à l'algérienne se réduit à quelques mètres carrés de «bâti» sans aucune commodité, de la boue partout, des ordures qui traînent, des chiens errants et une saleté ambiante qui fait désormais partie de la vie des habitants. Des enfants jouent au milieu des détritus qui jonchent le sol, au milieu des rats «apprivoisés» et dans des flaques d'eau boueuses où se mêle l'huile de vidange de mécaniciens installés juste à côté.
Avec tout cela, c'est un milieu très favorable à l'apparition de toutes les maladies, c'est plutôt un réservoir de toutes les pathologies imaginables. Les immeubles et quartiers alentours sont aussi sales et envahis par toutes sortes d'ordures, ordures que les habitants jettent à tout va sans se soucier de ce que cela peut causer. L'incivisme est devenu une mode, et si d'aventure quelqu'un fait une remarque ou essaye d'intervenir pour empêcher ce type de comportement, il est pris à partie et risque même d'être rossé de coups par des énergumènes se croyant tout permis. Alors à quand une réaction des pouvoirs publics pour faire œuvre de salubrité publique ?
M. R.


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