Le coup d'envoi officiel, de la 9e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbi, a été donné, jeudi soir dernier, par le commissaire de la manifestation, Maâmar Guenna, au niveau de l'Agora de Riad El Feth à Alger, en présence d'un nombreux public composé majoritairement de familles. C'est sous les airs festifs de la zorna des musiciens de la troupe El Afrah, vêtus de tenues somptueuses, que les premières tonalités de la soirée ont débuté. À 23h passé, sur les airs percutant de la Gueita et des percussions, leur entrée sur scène a été saluée par de nombreux youyous qui fusaient du public et plus particulièrement des femmes présentes. Sous le ciel étoilé de cette soirée estivale, l'ambiance créée par la zorna et le public avait des parfums aux effluves ramadhanesques d'antan, dans les cafés et les terrasses de l'antique Casbah. Après cette mise en bouche festive, le commissaire de la manifestation, Mamâar Guenna, a salué les présents et a souhaité une bonne chance à la vingtaine de lauréats de cette édition. Puis ce fut au tour du professeur de musique chaâbi et membre du jury, Mustapha Bouafia de rendre un vibrant hommage à la personnalité mise à l'honneur cette année par le festival, en l'occurrence Omar Mekraza. Bouafia reviendra sur le brillant parcours du regretté artiste, décédé le 6 mars 1986 à Alger. Omar Mekraza a intégré l'orchestre de Hadj M'hamed El Anka par un pur hasard. En effet, engagé comme remplaçant, il devient très vite un élément essentiel de l'orchestre. Outre son talent de percussionniste indéniable, il maîtrisait également le mandole. Il lui arrivait même de remplacer son maître lors de certains événements. Il rappelait El Anka par sa voix et sa manière d'interpréter. Il avait constitué son propre orchestre à la fin des années 1940. Omar Mekraza est connu par l'interprétation de chansons telles que Ya ahl el houa, Lalla Fatma. C'est la première fois qu'il est honoré dans un festival. Cette soirée d'ouverture a été marquée par le récital de l'orchestre chaâbi Belda sous la direction de Reda Khaznadji qui ont offert aux présents un récital baptisé «Esprit of Casbah». Pendant près de deux heures, la dizaine de musiciens talentueux a accompagné Lamia Madini à la voix cristalline et les ténors Salhaoui Mohamed El Hadi et Ibrahim Akad dans une véritable plongée dans les sonorités séculaires imprégnant les ruelles de l'antique citadelle dans un nouveau souffle empli de fraîcheur musicale. C'est avec la délicate maîtrise vocale et instrumentale que les solistes rehaussés par l'orchestre ont merveilleusement enchanté les mélomanes présents avec l'interprétation d'un répertoire immortel, puisé de chez Fadhila Dziria et Cheikha Tétma. El Hadj M'Hamed El Anka, El Hachemi Guerrouabi, El Badji, Mahboubati. Le public présent a ainsi vibré aux reprises émouvantes de chansons mémorables à l'instar de Achek el Zine, Ya Elmeknin El zin , Sali hamoumek Ya meknine el zin, Hassabani ou wahad karam, In kana rouaum et aussi une chanson dédiée à la Palestine signée du grand El Badji. Après la première soirée de la dédiée au pur spectacle, la compétition a débuté hier avec l'entrée en lice des premiers candidats. Aujourd'hui dans le cadre du cycle des conférences, il est prévu une rencontre à la Salle Frantz-Fanon à 13 heures avec Adel Issam professeur d'anthropologie et chercheur en sociologie qui présentera une conférence intitulée Musique chaâbi et sa relation avec les peuples de la région. La soirée d'aujourd'hui sera aussi marquée par l'entrée en lice de candidats venus de Tlemcen, de Béjaïa, d'Alger et de Chlef. S. B.
