L'ES Sétif rêve d'offrir à l'Algérie son 5e titre en Ligue des champions d'Afrique de football, ce soir (19h15) au stade Mustapha-Tchaker de Blida (19h15) contre le représentant de la RD Congo, Vita Club, dans une finale coïncidant avec le 60e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de novembre-1954. L'«Aigle noir», qui a arraché dimanche dernier un méritoire nul à Kinshasa même (2-2) après s'être qualifié avec brio en finale de cette prestigieuse compétition, a de fortes chances d'ajouter un 5e sacre pour le football algérien, le 2e pour le club des Hauts-Plateaux, mais le 1er dans sa nouvelle version qui avait vu le jour en 1997. Il fallait attendre la 12e édition de cette compétition (ancienne formule), et plus exactement l'an 1976, pour voir le football algérien alors en plein renouveau, monter sur le toit de l'Afrique, grâce au «Doyen» des clubs algériens, le MC Alger, qui avait renversé face aux redoutables Guinéens de Hafia Conakry une situation fort compromise. Battus à l'aller (0-3), les hommes de Hamid Zouba avaient réussi l'exploit un 18 décembre 1976, dans l'antre du stade olympique 5-juillet, plein comme un oeuf, de combler leur retard, par l'entremise de Bachi (24e) et surtout de l'inusable Omar Betrouni (76e et 90e) avant de l'emporter aux tirs au but (3-0). Betrouni n'avait fait que rééditer son «numéro» exécuté une année auparavant en finale des jeux Méditérranéens-1975, contre la France en égalisant à la 90e minute, avant de l'emporter en prolongation (3-2). En ouvrant une brèche dans cette «chasse gardée» du football africain, le MCA donnera alors l'occasion, cinq ans plus tard, à l'autre fierté du football algérien, la JS Kabylie, de signer un 2e succès continental. Les hommes du célèbre duo Khalef-Ziwotko n'avaient fait en 1981 qu'une bouchée de cette équipe congolaise de... l'AS Vita Club, l'adversaire de l'ESS, samedi à Blida. Un doublé de Bahbouh (18e et 38e), un 3e but de Belahcène (54e) et un penalty de Larbes (60e), avaient mis les «Canaris» sur la voie royale, avant le match retour, gagné également (1-0) par les Algériens. Ce sera au tour de la légendaire formation de l'Etoile sétifienne de prendre le témoin et d'accrocher une 3e étoile au palmarès du football national. C'était en 1988, lorsque les protégés du regretté Mokhtar Arribi, assisté de Khalfa, avaient limité les dégâts au Nigeria, devant la redoutable équipe d'Iwanwanyu qui s'était imposée (1-0). Au match retour disputé à Constantine, l'ESS s'est littéralement transformée en 2e période en plantant quatre banderilles mortelles signées Zorgane (50e), Rahmani (52e), Uwe (85e c.s.c.) et Bendjaballah (87e). Une année plus tard, le MC Oran accomplissait à son tour, un remarquable parcours, en atteignant la finale. Battus (1-0) par le Raja de Casablanca, drivé alors par Rabah Saâdane, les Oranais comblèrent leur retard avant d'être battus dans la redoutable épreuve des tirs au but (2-4) devant un public oranais médusé qui croyait dur comm fer au sacre. Ce n'était que partie remise, puisque le club algérien le plus titré, la JSK, toujours avide de succès, décrochera en 1990 sa 2e timbale personnelle, la 4e pour l'Algérie en ramenant le trophée de la lointaine Zambie face aux Red Devils N'kana qui n'ont pu empêcher les Kabyles de l'emporter aux tirs au but. Outre ces deux titres, la JSK s'est permis le luxe de glaner quatre autres titres africains à savoir une coupe des Coupes et trois coupes de la CAF. Cette coupe des Coupes est la seule remportée par un club algérien lors de l'édition de 1995 aux dépens des Nigérians de Julius Berger, fêtant de la plus belle des manières le 50e anniversaire du club. Les trois trophées de la coupe de la Confédération avaient été glanés consécutivement en 2000, 2001 et 2002, devant respectivement l'Ismaïly (Egypte), l'ES Sahel (Tunisie) et Tonnerre Yaoundé (Cameroun). Le NA Hussein-Dey, l'autre club algérien, avait également atteint l'ultime étape de la coupe des Coupes sans pouvoir la franchir avec succès. Battus (1-3) au match aller à Alger par les Guinéens de Horoya Conakry, les camarades de Rabah Madjer quitteront quinze jours plus tard la compétition avec les honneurs, en dépit d'une amère défaite (2-1) dans la capitale guinéenne. Ce soir, au théâtre des exploits du football algérien, l'Etoile sétifienne tâchera comme l'a promis son jeune coach, Kheireddine Madoui de faire honneur à son pays, en déclarant mercredi en conférence de presse, «qu'il n'imaginait pas un seul instant que son équipe laisse filer une telle occasion pour entrer dans l'histoire du football algérien».
