Le Groupe français souhaite avoir 25% de capacités de production en énergie renouvelable. Pour l'instant, sa part de marché dans le solaire et l'éolien en France reste mineure. Pour ne pas renouveler sa confiance à Henri Proglio à la tête d'EDF, le gouvernement français a récemment invoqué une «phase nouvelle avec la loi de transition énergétique». L'électricien public semble pourtant avoir à cœur de montrer qu'il investit « pour les énergies de demain ». Après l'annonce, mardi passé, d 'un partenariat avec le gestionnaire d'actifs Amundi pour lever 1,5 milliard d'euros destiné à financer des projets d'énergie renouvelable «essentiellement» en France, EDF a rappelé hier sa stratégie : détenir, au niveau du Groupe et à l'horizon 2025, 25% de ses moyens de production dans les énergies vertes – y compris l'hydraulique où le Groupe est historiquement présent. À fin juin, les énergies renouvelables représentaient 21% du mix énergétique du Groupe en terme de capacités installées, dont 4% hors hydraulique. Le Groupe tablant sur un maintien de ses positions dans l'hydraulique, son ambition revient donc à porter la part des autres énergies renouvelables (éolien en tête) à 8 % de son mix énergétique, indique le Groupe. Le directeur général d'EDF Energies nouvelles, Antoine Cahuzac, ne se fixe toutefois pas d'objectif spécifique pour la France. Aujourd'hui, 85% des moyens de production solaire et éolien du Groupe sont situés à l'international (Etats-Unis, Canada, Mexique, Israël...). En France, la part de marché d'EDF dans l'éolien (613 mégawatts installés à fin juin) et le solaire (150 MW) reste ainsi minime (autour de 6%). EDF n'a, il est vrai, pas intérêt à concurrencer sa production nucléaire, la montée en puissance des énergies renouvelables pesant aussi sur les prix de marché de l'électricité. Son modèle économique dans le renouvelable consiste en outre à céder au fil des années environ la moitié de ses actifs solaires et éoliens, pour financer les nouveaux parcs à développer. Le Groupe va toutefois devoir préparer, dans le cadre des programmations pluriannuelles de l'énergie prévues par le projet de loi de transition énergétique, la montée en puissance des énergies renouvelables. Antoine Cahuzac a rappelé à cet égard les trois projets en cours dans l'éolien en mer (3 000 MW en cumulé), dont il attend la mise en service à l'horizon «2020-2021», pointant toutefois la longueur des procédures.