Les manifestations «pacifiques» des résidants de la ville de In Salah ont changé de nature. Les manifestants anti-gaz de schiste ont décidé, hier, de se rendre au niveau de la base de la société américaine Halliburton et de provoquer l'arrêt des opérations en cours. Selon le communiqué publié sur leur page Facebook, les manifestants affirment qu'«afin de respecter les contrats signés avec les multinationales étrangères et de manière à satisfaire ses exigences premières, Sonatrach a décidé d'opérer le fracking en soutenant par un renfort sécuritaire extraordinaire, l'entreprise Halliburton en charge des hydro-fracturations assassinent. Ni les risques avérés d'affecter la population d'un point de vue sanitaire, ni les conséquences environnementales néfastes et malheureusement définitives sur l'eau et l'environnement, ni les photos et vidéos prises sur le site du forage et qui montrent à quel point l'inconscience, le laxisme et la gabegie règnent sur ses chantiers, ne feront reculer Sonatrach». Aussi, eux, «citoyens algériens de In Salah, avons décidé d'empêcher l'entreprise de fracturer en construisant un barrage humain sur le site du forage et en barrant la route à Halliburton. Les renforts de gendarmes ne nous arrêteront pas, et nous n'utiliserons aucune violence, nous sommes depuis le premier jour pacifiques, pacifiques mais déterminés, même face aux forces sécuritaires qui, nous le savons, ne font qu'appliquer les ordres et qui sont déroutées ayant conscience qu'il n'y a que des Algériens face à face». Pour eux, «le commanditaire de ces projets est le gouvernement français représenté sur place par Total et Schlumberger. Nous lançons un appel à la société civile française, afin qu'elle fasse pression sur son gouvernement et qu'il renonce à ses expérimentations sur notre population et sur notre environnement». Aussi, les manifestants, en majorité des jeunes, ont tenté de pénétrer sur le site de la société américaine provoquant l'intervention des gendarmes pour sécuriser les lieux. Les jeunes ont lancé des pierres en direction des véhicules de la Gendarmerie nationale entrainant une riposte de la part des gendarmes qui ont lancé des grenades lacrymogènes. D'autres manifestants ont décidé de couper la RN1 à la circulation en brulant des pneus. Les leaders des manifestants de In Salah appellent à une marche pour le 14 mars prochain. Pour rappel, le président Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avaient rassuré les populations quant à la non exploitation de cette richesse naturelle si les conditions de protection de la santé des Algériens et de l'environnement n'étaient pas garanties. Les habitants de In Salah manifestent contre l'exploration en cours dans la région depuis plus de 60 jours. K. B.
