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Les émergents, «épicentre de la tempête»
Coface est à l'unisson du FMI et de la Banque mondiale : morose
Publié dans La Tribune le 26 - 01 - 2016

L'assureur-crédit Coface voyait la vie en rose, début 2015. Dans son évaluation annuelle des «risques pays», il avait procédé à 19 reclassements et à 9 déclassements sur douze mois. Et misait sur une augmentation de 3,1% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Son optimisme tranchait avec le pessimisme du Fonds monétaire international (FMI). Rien de tel, cette fois-ci ! Coface est à l'unisson du FMI et de la Banque mondiale : morose. Il a ramené à 2,5% son hypothèse de croissance pour 2015 et retient une petite hausse de 0,2 point, à 2,7%, pour 2016, malgré le prix bas du pétrole.
«Nous sommes, depuis maintenant cinq ans, dans un scénario de croissance mondiale durablement plus faible qu'avant la crise», analyse Julien Marcilly, économiste en chef du groupe.
«La volatilité financière, déjà forte, s'amplifie. Elle est la conséquence de long terme des politiques monétaires ultra-expansionnistes, qui ont abouti à un excès général de liquidités. Les flux de capitaux se déplacent plus vite et les volumes échangés sont plus élevés. Il y a, par ailleurs, des surcapacités. Les entreprises peuvent produire plus sans investir. L'activité ne repart pas. Le monde “se japonise” un peu», ajoute-t-il, en référence aux vingt années de déflation nippone. En 2016, le nombre de pays déclassés, ou mis sous surveillance négative, est inhabituellement élevé (15) – c'est même un record depuis avril 2009 – et dix d'entre eux sont des émergents ou des pays en développement, cet «épicentre de la tempête».
Une année 2016 sous tension
Pas de rebond significatif en vue. Les risques, «déjà connus» mais «importants», subsistent cette année : le ralentissement chinois, plus prononcé qu'anticipé ; le bas prix des matières premières ; les risques politiques et géopolitiques élevés, qui entretiennent de fortes incertitudes sur les orientations économiques au sein des pays avancés (le Royaume-Uni et le Brexit, l'Espagne et ses blocages politiques) et dans le monde émergent (tensions irano-saoudiennes) ; sans compter l'augmentation du risque terroriste.
En ce qui concerne le pétrole, l'assureur-crédit observe prudemment que, avec l'augmentation récente de la volatilité des prix, se lancer dans des prévisions est un exercice «périlleux». Il n'en mise pas moins sur une hausse de la demande mondiale de 1,2 million de barils par jour, pour atteindre 94,6 millions de barils par jour. Toutefois, le marché pétrolier resterait excédentaire en raison de l'existence de stocks bien supérieurs à leur moyenne historique et du retour de l'Iran sur le marché, qui pourrait induire une baisse de prix de l'ordre de 5 à 15 dollars (4,60 euros à 13,80 euros) en 2016, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie.
Tout, bien sûr, n'est pas noir. Dans son «Panorama» de janvier 2016, Coface mentionne la résilience accrue de nombreuses économies du fait de la flexibilisation de leurs régimes de change, de l'abondance de leurs réserves de change et d'un endettement public bien plus faible qu'au début des années 1990, lors des crises mexicaine et asiatique. Certaines régions sont moins affectées que d'autres par la croissance faible ou par l'augmentation de l'endettement privé. C'est le cas des pays d'Europe en transition. D'où le reclassement de la Hongrie et la mise sous perspective positive de la Lettonie. Le rétablissement graduel de la zone euro constitue une autre bonne nouvelle, au même titre que la résistance, plus générale, des économies avancées. Mais elle ne sera pas suffisante pour faire redémarrer la croissance en 2016.
Les BRICS, ce concept dépassé
Les émergents, qui assurent 70% de la croissance mondiale, selon le FMI, ont vu la progression de leur PIB divisée par deux en cinq ans. Celui-ci est passé de 7,2% en 2010 à 3,4% en 2015. Le ralentissement de la Chine, deuxième économie mondiale, et la fin du boom des matières premières, depuis la mi-2014, compliquent singulièrement la vie des pays exportateurs, retardent la nécessaire diversification de leurs économies, entament leurs rentrées budgétaires et conduisent les Etats à s'endetter à un moment où les conditions financières se resserrent sur fond de remontée des taux d'intérêt américains.
Qu'elles semblent loin, les années fastes du rattrapage et des taux de croissance à deux chiffres ! A lui seul, le sort des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), cet acronyme anglais inventé, en 2001, par l'analyste Jim O'Neill, de la banque d'investissement Goldman Sachs, pour désigner des pays à forte croissance, est éloquent.
Comme le souligne Coface, le concept est dépassé : les perspectives resteront «très dégradées» au Brésil et en Russie, deux pays marqués par une sévère récession ; la Chine gère, avec plus ou moins d'habileté, l'atterrissage de son économie, et l'Afrique du Sud stagne. La croissance devrait y rester «atone, bien loin de ses niveaux d'avant-crise, dans un contexte de coupures d'électricité, de remontée du taux directeur, d'accroissement des déficits jumeaux (déficit public et déficit de la balance courante), de dépréciation du rand et d'instabilité politique». Rien, en somme, qui ne permette d'espérer un redémarrage rapide du plus grand pays d'Afrique australe. Seule la croissance indienne, supérieure à 7%, rappelle les belles heures du début des années 2000.
L'explosion de la dette des entreprises des émergents
Les politiques monétaires ultra-expansionnistes menées ces dernières années dans les pays industrialisés – et toujours en cours dans la zone euro – ont, entre autres conséquences, incité les pays émergents et leurs entreprises à s'endetter. Si l'accroissement de l'endettement public est généralement resté d'ampleur limitée, tel n'est pas le cas de celui du privé. Avec l'approfondissement des marchés financiers locaux, les sociétés non financières des pays émergents ont emprunté auprès des banques, mais aussi, et de plus en plus, sur les marchés obligataires. Le poids des obligations dans la dette des entreprises émergentes a augmenté rapidement. Il est passé de 9 % en 2004 à 17% en 2014. Pendant ces mêmes dix années, alors même que la profitabilité de ces sociétés s'est émoussée avec le ralentissement de la croissance, leur endettement a été multiplié par 4,5 en valeur absolue. En part de PIB, il a progressé de 26 points de pourcentage pendant la même période.
Une moyenne qui dissimule d'énormes disparités. Les entreprises chinoises sont, de très loin, les plus endettées (plus de 160 % du PIB). Viennent, ensuite, les sociétés turques, brésiliennes, russes et malaises.
De même, si tous les secteurs d'activité sont concernés, la palme revient aux entreprises de la construction et de l'énergie. Un endettement accru n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle, souligne Coface, dans la mesure où il permet d'investir davantage et de doper la croissance. Au-delà d'un certain seuil, toutefois, le poids des remboursements affecte la capacité d'investissement. Les entreprises turques les plus vulnérables sont celles dont la dette est libellée en dollars, car elles se trouvent surexposées au risque de change.
Une croissance modérée des économies avancées
Hors émergents et pays en développement, la reprise est assez poussive. Contrairement au FMI, Coface pense que le pic de croissance est déjà passé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, en raison de «l'appréciation du dollar et de la livre, qui pénalisent les secteurs exportateurs, mais aussi du ralentissement de la productivité du travail, plus marqué que dans les moyennes de l'Organisation de coopération et de développement économiques». «Cette situation, analyse M. Marcilly, s'explique par la bulle immobilière des années 2000, qui a conduit à des réallocations de capital vers la construction et à un sous-investissement structurel ailleurs. Les deux pays en paient, aujourd'hui, le prix.» D'après l'économiste, certains secteurs pourraient souffrir de la remontée des taux. C'est le cas de l'automobile américaine, dont la progression des ventes, provisoirement dopée par un phénomène de rattrapage d'après-crise, serait ramenée de 6% à 2%.
Si ce n'est pas de la France (+ 1,4% de hausse du PIB en 2016) ni même de l'Allemagne (+ 1,7%) que viendra le salut, la croissance continue de se raffermir dans la zone euro (1,5% en 2015, 1,7% en 2016), où elle est tirée par la consommation et l'investissement. L'euro faible face au dollar et la réduction de la facture énergétique contribuent à cette meilleure forme. Autre élément, la situation des groupes s'y est globalement améliorée. Coface fait état d'une baisse des défaillances dans les grands pays européens. Cette baisse a été modérée en France, en Allemagne et en Italie – entre 3,5% et 5% sur les trois premiers trimestres de 2015, comparés à la même période de 2014 –, mais elle a été très forte en Espagne (-26%). Seul le Portugal a enregistré une nette hausse (+12%) des défaillances d'entreprises en 2015 par rapport à 2014.
C. G.


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