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Un budget fédéral de relance ? Pas vraiment...
Allemagne
Publié dans La Tribune le 26 - 03 - 2016

Wolfgang Schäuble a présenté le plan budgétaire de l'Etat fédéral allemand pour les cinq prochaines années. La hausse des dépenses de 31 milliards d'euros font penser à certains qu'il s'agit d'une relance. Qu'en est-il en réalité ?
Le projet allemand de plan budgétaire pour 2016-2020 a été présenté mercredi 23 mars par le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble. Ce projet a été salué par une grande partie de la presse française comme un exploit : un budget de relance sans déficit. En effet, le ministère fédéral des Finances a annoncé le maintien du «Schwarze Null» («le zéro noir», terme allemand pour désigner l'équilibre budgétaire) du budget de l'Etat fédéral. L'augmentation des dépenses prévue, de 30,9 milliards d'euros sur cinq ans étant couverte par la même augmentation des recettes.
Une croissance très réduite des dépenses
Y a-t-il donc une conversion de Wolfgang Schäuble au keynésianisme comme le laisse entendre les critiques de la presse conservatrice allemande qui déplore l'abandon de l'idée de l'excédent budgétaire ? Certes, la hausse des dépenses est nettement plus rapide sur 2016-2020 et que sur 2011-2016 où elle était de 20,7 milliards d'euros. Mais ces deux chiffres sont-ils comparables ? Sur la période précédente, la croissance s'est fortement ralentie entre 2012 et 2014 et le budget fédéral était en déficit en 2011, il est maintenant à l'équilibre. Ces éléments étant établis, la hausse prévue des dépenses publiques semble faible.
De plus, si la croissance des dépenses publiques allemandes peut paraître immense en termes absolus, elle est extrêmement faible en termes relatifs. Ces 30,9 milliards d'euros supplémentaires ne représentent en effet en moyenne sur cinq ans qu'une hausse de 6,18 milliards d'euros par an, soit 0,2% du PIB actuel de l'Allemagne. Si c'est un plan de relance, il est microscopique et clairement inutile.
Pas de logique de relance
En réalité, il n'y a de la part de Wolfgang Schäuble aucune volonté de relance de l'économie par la politique budgétaire. Il n'existe aucun «plan» qui chercherait à dynamiser certains secteurs de l'économie. La hausse des investissements publics demeurera très limitée avec une progression de 2,1 milliards d'euros sur 2017, soit une impulsion de 0,07 % du PIB. Un «effort» qui est clairement insuffisant et ne prend clairement pas la mesure des enjeux outre-Rhin, alors même que les milieux économiques commencent à s'inquiéter de la dégradation des infrastructures du pays et qu'une étude récente a mis en évidence le vieillissement des ponts autoroutiers.
La seule « relance » que l'on pourrait identifier serait l'abandon de l'idée de dégager un excédent budgétaire sur les prochaines années. C'est ce dont la presse conservatrice allemande s'émeut ce jeudi en accusant à bas mot Wolfgang Schäuble de laxisme. Mais en réalité, la politique budgétaire allemande est clairement encore restrictive. La logique reste de faire dépendre la croissance des dépenses de celle des recettes et, donc, de ne pas agir sur la croissance des recettes par les dépenses, logique keynésienne à laquelle Wolfgang Schäuble ne croit pas.
La forte hausse des dépenses remise à plus tard
On remarquera ainsi que, sur les exercices 2017 et 2018, la croissance cumulée des dépenses de l'Etat fédéral est inférieure à 10 milliards d'euros, à 9,4 milliards d'euros, avec une quasi stabilité sur 2018. L'effet immédiat sera donc minime et l'essentiel des hausses de dépenses porte sur les années suivantes, en particulier sur 2019, et sont donc soumis à une forte incertitude. Comment être sûr des rentrées fiscales de 2019 ? La «relance» allemande pourrait donc être tout aussi chimérique que les baisses d'impôts de 50 milliards d'euros décidées en octobre 2009 par Angela Merkel, saluée alors par toute la presse européenne et abandonnées en mai 2010.
Un budget en deçà des capacités de l'Allemagne
Au reste, l'Allemagne joue ici budgétairement clairement et consciemment en deçà de ses capacités. La règle d'or budgétaire (ou «frein à l'endettement») inscrit dans la constitution en 2009 offre encore à l'Etat fédéral la possibilité d'inscrire un déficit structurel de 0,35% du PIB, près d'une fois et demi plus que la moyenne annuelle de la croissance des dépenses proposées par Wolfgang Schäuble. Quant aux Länder, ils devront atteindre l'équilibre en 2020. Or, ils dégagent déjà des excédents budgétaires cumulés, de près de 2,3 milliards d'euros pour 2015. Malgré la crise des réfugiés, les Länder sont donc restés en deçà de leurs possibilités budgétaires. Ces deux éléments prouvent le biais restrictif de la politique budgétaire allemande.
Un budget qui ignore les défis de la zone euro
Une chose est certaine : ce projet de budget est incapable de résoudre les grands problèmes de la zone euro. L'impulsion est insuffisante pour permettre de créer un effet d'entraînement de la demande dans les pays partenaires de l'Allemagne et des déboucher au stimulus purement monétaire de la BCE. Le maintien de l'équilibre budgétaire empêche en réalité toute réelle politique de relance et l'observation des simples courbes en valeur nominale des dépenses de l'Etat fédéral allemand ne permet pas de conclure à la «relance.»
En fait, ce budget fédéral allemand ignore entièrement le besoin de l'économie de la zone euro de relancer l'inflation, ainsi que le débat actuel sur l'inefficacité des mesures de la BCE. L'Etat fédéral allemand prend, mais ne rend pas. Wolfgang Schäuble est fort heureux de profiter de l'action de la BCE sur les taux : en 2017, le coût de la dette pour le budget fédéral reculera de 20%, soit 5,1 milliards d'euros, ce qui financera plus de la moitié des hausses de dépenses prévues. Mais Berlin n'entend pas utiliser cette opportunité pour apporter son soutien à l'action de la BCE par un stimulus budgétaire.
C'est que le budget fédéral allemand demeure concentré sur un objectif purement allemand : la baisse de l'endettement. Il n'y a aucun gramme dans ce budget de cette solidarité européenne par ailleurs réclamée par l'Allemagne. C'est l'illustration de la logique économique dominante dans la zone euro : l'intérêt général de cette union monétaire n'est pas prioritaire et l'on continue de feindre que les questions de l'endettement et de la croissance relèvent de la seule responsabilité des Etats et non d'une politique commune.
R. G.


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