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L'Europe mise sur le renminbi
Avec l'objectif d'en faire une monnaie de réserve viable
Publié dans La Tribune le 06 - 04 - 2016

Les Chinois ont de moins en moins confiance en leur monnaie nationale. Confrontée au ralentissement de la croissance économique du pays, la Banque populaire de Chine redouble actuellement d'efforts pour stabiliser le renminbi, usant de ses importantes réserves de devises étrangères pour appuyer son taux de change et endiguer la fuite des capitaux hors du pays. Bien que le gouverneur de la BPC, Zhou Xiaochuan, ne cesse de répéter que la situation n'est pas celle d'une dépréciation prolongée, peu de Chinois semblent l'entendre. Rien qu'au dernier trimestre 2015, les sorties nettes de capitaux se sont élevées à 367 milliards de dollars.
Or, cet effondrement de la confiance au sein même de la Chine n'empêche pas les pays occidentaux -et notamment l'Europe - de miser toujours plus sur la monnaie chinoise. Lorsque le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé au mois de décembre que le renminbi allait rejoindre le dollar américain, la livre sterling, l'euro et le yen japonais au sein du panier de devises fondant son unité de compte, à savoir les Droits de tirage spéciaux (DTS), la décision était clairement de nature politique.
Rare sont en effet les observateurs à considérer que le renminbi répond pleinement aux critères imposés par le FMI pour une intégration au panier de devises composant les DTS. La monnaie chinoise n'est pas librement convertible, et n'offre qu'un accès limité, que ce soit depuis l'intérieur ou l'extérieur de la Chine. Les branches étrangères de certaines banques chinoises proposent des comptes de dépôt libellés en renminbi, et les investisseurs éligibles ont la possibilité d'acheter des instruments de dette arrimés à la monnaie de Chine continentale. Le volume en question est toutefois plafonné.
Bien entendu, le renminbi enregistre de bonnes performances dans les statistiques liées aux échanges commerciaux. D'après le réseau d'échange d'informations financières Swift, le renminbi figure en deuxième position des devises les plus utilisées en matière de financements commerciaux, surpassant l'euro, et en cinquième position du côté des paiements internationaux. Ces chiffres se trouvent toutefois gonflés par la quantité de transactions effectuées à Hong Kong, qui représente environ 70% des paiements commerciaux internationaux réglés en renminbi. Une quantité infime de contrats sont émis en renminbi, le dollar demeurant souverain en matière de facturation, suivi de loin par l'euro. Dans ce domaine, même le yen japonais et la livre sterling, pourtant très peu présents proportionnellement, l'emportent sur le renminbi.
La décision du FMI consistant à intégrer la monnaie chinoise au panier des DTS repose en grande partie sur la décision des Etats-Unis de s'en remettre à l'Europe. Pendant des années, l'Amérique a considéré que le renminbi ne pourrait intégrer les DTS que si la Chine ouvrait son compte de capital, laissait sa monnaie fluctuer librement, et conférait davantage d'indépendance à sa propre banque centrale. Mais rien de tout cela n'a eu lieu.
C'est seulement après que la Chine ait créé la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, avec le soutien de l'Europe, que les Etats-Unis ont accepté de lever leurs objections. Après tout, les Américains ont considéré que le panier des DTS ne jouait qu'un rôle mineur dans la finance planétaire, et que l'acceptation du renminbi représentait finalement un faible prix à payer pour maintenir la Chine intégrée aux institutions de Bretton Woods.
Pour autant, les efforts fournis par l'Europe autour du renminbi revêtent une finalité bien au-delà du simple symbole politique. Les dirigeants du continent soutiennent vivement l'internationalisation du renminbi, ainsi que les démarches des responsables chinois favorables aux réformes, tels que Zhou. L'Europe a pour espoir que l'actuelle intégration du renminbi aux DTS encourage la Chine à libéraliser davantage son compte de capital.
Les gouvernements et banques centrales d'Europe travaillent également activement pour faire du renminbi une monnaie de réserve viable, afin de développer les échanges commerciaux avec la Chine. Le chancelier de l'Echiquier britannique, George Osborne, a fait clairement savoir qu'il souhaite voir la ville de Londres jouer le rôle de premier marché étranger des transactions et services en renminbi. Ce n'est pas un hasard si lors de la visite d'Etat du président Xi Jinping au Royaume-Uni, en octobre 2015, la Chine a choisi Londres pour lancer à l'étranger sa toute première émission de dette souveraine chinoise en renminbi.
L'enthousiasme est le même partout en Europe. C'est aujourd'hui sur ce continent que s'effectue le plus grand nombre de compensations bancaires en renminbi. Des plateformes étrangères en renminbi ont désormais été créées à Francfort, Paris, Milan, Luxembourg, Prague et Zurich, sachant par ailleurs que la plupart des banques centrales d'Europe ont ajouté la monnaie chinoise à leur portefeuille, ou envisagent de le faire. En octobre 2013, la BPC et la Banque centrale européenne ont conclu un accord bilatéral de swap de devises pour un montant de 45 milliards d'euros, soit le plus important qu'ait conclu la Chine hors du continent asiatique.
En appuyant le renminbi pour en faire une monnaie de réserve, l'Europe espère soutenir les partisans du libre-échange à l'intérieur de la Chine, et accueillir le pays au rang des puissances mondiales en charge des affaires monétaires internationales. Seulement voilà, l'Europe se lance dans cette entreprise alors même que le renminbi fait face à une attaque spéculative, et que la confiance des Chinois s'érode. Il est possible que les efforts de l'Europe aboutissent à un succès. Mais si la Chine ne rend pas sa monnaie plus largement accessible, et que le pays n'ouvre pas davantage son marché, les efforts européens seront quasiment voués à l'échec.
N. C./M.-O. I. (Traduit de l'anglais par Martin Morel)
*Responsable de recherche pour l'Asie à l'Institut International Affari à Rome.
**Analyste principal pour l'économie politique internationale à l'Institut Royal Elcano à Madrid.


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