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Ballets diplomatiques entre Paris et Alger pour renforcer et dépassionner les liens L'Algérie et la France entretiennent leurs relations malgré le passif historique
Depuis l'indépendance, la France et l'Algérie entretiennent leur histoire compliquée, attractive et répulsive, crisogène et détendue, passionnée et agacée. Aujourd'hui encore c'est le cas puisque malgré le fait que le lien franco-algérien a connu une amélioration certaine depuis l'élection de François Hollande à la présidence française, des sujets qui fâchent persistent. Depuis l'indépendance, la France et l'Algérie entretiennent leur histoire compliquée, attractive et répulsive, crisogène et détendue, passionnée et agacée. Aujourd'hui encore c'est le cas puisque malgré le fait que le lien franco-algérien a connu une amélioration certaine depuis l'élection de François Hollande à la présidence française, des sujets qui fâchent persistent. Il n'empêche que des efforts sont déployés d'un côté comme de l'autre pour tenter d'apaiser l'atmosphère. En fait, depuis quelques années, les Français tentent de reconquérir leur première place de partenaire de l'Algérie, occupée depuis peu par la Chine. C'est dans cet objectif que le président François Hollande, deux ans et demi après une visite historique qui avait permis de normaliser la relation franco-algérienne, très mauvaise à l'époque de Nicolas Sarkozy, est à nouveau retourné à Alger. En décembre 2012, les déclarations du Président français sur le devoir de mémoire face aux «souffrances» engendrées par la colonisation avaient favorisé le développement d'un partenariat «d'exception» entre les deux pays. Depuis, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius ont enchaîné les déplacements. Il y a eu également la visite du ministre français de la Défense. Mais pas seulement, la ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, et la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, ont successivement visité Alger. Au cours des derniers mois, M. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du développement international, a effectué une visite en Algérie ainsi que M. Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du Gouvernement et Mme Anne Hidalgo, Maire de Paris. Mme Christiane Taubira, l'ex-ministre de la Justice, M. Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel français, M. Jean-Louis Borloo, ancien ministre et président de la fondation «Energies pour l'Afrique» et Mme Fleur Pellerin, ministre française de la Culture et de la Communication et la ministre Najat Vallaud-Belkacem, ont tous passé un séjour à Alger. Il y a même eu une délégation conduite par Gérard Collomb composée d'élus, d'industriels, d'universitaires et de représentants des cultes qui a visité Alger, Oran et Sétif, ville partenaire de Lyon. Ce ballet de visites diplomatiques renseigne sur la volonté de la France à reprendre sa place auprès de l'Algérie notamment sur le plan économique. Certes le partenariat d'exception signé entre les deux pays fait état d'une coopération franco-algérienne diverse et multiple non pas uniquement sur un plan politique et économique, ce qui est aussi dans l'intérêt de l'Algérie qui tient à préserver les intérêts de sa communauté, la plus grande en France, mais du côté français, il n'en demeure pas moins que les intérêts économique et sécuritaire priment. De là, l'enjeu du déplacement de MM. Valls et Macron à Alger, accompagnés d'une large délégation française. Lors de cette visite de deux jours, la finalisation de l'implantation de l'usine Peugeot à Oran, reportée depuis le mois de février, est attendue. La marque française va ainsi emboîter le pas de Renault, installé depuis dix-huit mois. Le chantier devrait être lancé l'été prochain et permettre, d'ici à 2019, la fabrication de trois modèles, dont 10% de la production sera destinée à l'exportation. L'investissement devrait approcher les 100 millions d'euros. Une dizaine d'accords doivent être signés dans les domaines de la santé, des énergies renouvelables et de l'agroalimentaire. Il s'agit là d'une nouvelle étape dans la relance de la coopération économique entre les deux pays après le dernier Comité mixte économique franco-algérien en octobre dernier (Comefa) au cours duquel neuf accords concernant notamment les transports et l'agriculture avaient été signés. Sur le plan sécuritaire, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, également attendu, va travailler sur la coopération antiterroriste et la crise libyenne. Ainsi donc, il semble bien que les efforts de François Hollande, conjugués à ceux de Laurent Fabius et d'autres qui ont suivi ont payé. Les relations bilatérales s'améliorent, les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à revenir en Algérie. Reste à savoir maintenant si les sujets qui fâchent dans le lien franco-algérien ne vont pas freiner à nouveau cette embellie. H. Y.