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Café-culture !
Publié dans La Tribune le 26 - 05 - 2016

La convivialité retrouve peu à peu ses quartiers de noblesse à Alger. Elle revient avec l'éclosion, ici où là, de cafeterias autrement plus agréables à fréquenter que des cafés maures où on s'évertue à tuer l'ennui avec un robusta fort et insipide. De plus en plus, des cafés où l'on boit des arabicas de bon cru, et où l'on peut lire son canard paisiblement ouvrent dans une capitale qui manque cruellement d'espaces de convivialité. Certaines vous offrent même le luxe d'une terrasse comme on en voit rue Didouche-Mourad, et, dans le prolongement, à la Grande Poste. Et on a même vu certains de nos ministres se faire le plaisir d'y emmener des personnalités étrangères de passage à Alger. Manière de suggérer que la capitale ne mérite pas tant l'opprobre propre aux villes qui habitent constamment les profondeurs des classements des villes où il n'y fait pas bon de vivre ! En fait, et c'est une question fort de café : qu'est-ce qu'une ville, à fortiori une capitale si ce n'est un cinéma, un théâtre, une librairie, un resto, un bistrot et surtout un café ? Une ville conviviale, c'est donc un film, une pièce, une toile, un livre, un verre de quelque breuvage et une dose filtrée ou pressée de robusta ou d'arabica. Des villes comme Paris ou Rome sont tout cela à la fois : le café, le café-bar, le café-concert, le café-littéraire, le théâtre qui a son café, la brasserie et le bar à thèmes et la boulangerie qui a son coin-café. Autant de théâtres de la vie où la convivialité se lit dans le marc de café ! Une ville où le journal et le livre sont ouverts au café du coin, devant un verre, une tasse ou une assiette garnie. La convivialité, c'est aussi le troquet de tous les instants où l'on vient jouer son turf du jour, ses chiffres du loto, gratter sa chance au quotidien, et, bonheur ordinaire, boire un noir bien chaud pour échapper à la noirceur du quotidien. A Alger, où il n'était presque plus possible de s'attabler à une terrasse pour déguster un noir sans broyer du noir, la convivialité revient donc sur les trottoirs et c'est bien heureux ! On y boit même, luxe hier fantasmatique, un expresso italien de bonne torréfaction. Mais, même si le nombre de ces cafés est croissant, la convivialité qui s'y rattache se paie cependant cher. Et il existe également un revers de la médaille : à Alger, ne cherchez pas la convivialité dans ses innombrables cafés malodorants, cradingues et mal accueillants. Et même si ces bouis-bouis ont une atmosphère particulière, la convivialité n'y a pas toutefois la saveur d'un bon arabica moulu. Le café maure d'antan, joyeux, coquet et accueillant, est aujourd'hui un café «mort». Au sens où malvie et malbouffe s'y côtoient dans des bouillons de cultures... microbiennes. Alors, la convivialité, le livre et le journal ouverts face à une tasse exhalant ses arômes exquis, surtout n'y rêvez pas ! Ici ou là, le café, rarement servi dans des tasses, est presque toujours un robusta bien robuste, acide, âcre et astringent. Les Algérois, qui en sont addicts, l'appellent d'ailleurs qahwa goudroune. Un café-goudron qui vous lacère la gorge avant de vous déchirer les boyaux ! Le café maure où les serveurs ont des chemises aussi blanches que le café-goudron, est le lieu de prédilection de consommateurs pressés de prendre un robusta par trop pressé. Pourtant, dans l'Alger d'un autre temps, on buvait du bon café au café. Et le café du coin avait souvent un nom odoriférant. Il fut un coin de convivialité et un espace de culture où les bons esprits s'y retrouvaient. Le café s'appelait Le Névé, Le Novelty, Le Lotus, Le Tantonville, Le Terminus, le Boule-Mich, le Café Malakoff, le Dôme ou Le Coq Hardi. Il fut même chantant. Le chaâbi y trouvait ses quartiers et ses gammes, comme au Café Malakoff, un temps propriété du légendaire El Anka. Et, c'est sérieux, il y avait même des cafés thématiques avec des scopitones, des Juke-box et des tourne-disques. En ces temps bénis, le café n'était pas un qahwa goudroune. Certains cafés s'appelaient Café Oum Kalsoum, Café Farid El Atrache ou Café Abdelhalim Hafez. C'était à la rue Tanger où l'on écoutait aussi Hadj M'hamed El Anka et Dahmane El Harrachi. Dans cet Alger du café et de la culture, le cafetier était sympa, souriant, volubile et avait une chemise blanche comme les murs d'Alger. On ne buvait pas du qahwa goudroune, sauf à l'époque de disette chadlienne où on a avalé à profusion du «cachiche», horrible ersatz de café, fait d'un mélange de robusta et de pois-chiche ou d'orge grillés. Ce fut donc jadis Alger-café, Alger-désir, Alger-plaisir, alger-culture. Ce fut avant un certain Tonic-Emballage dont la faillite économique a eu une incidence inattendue : la «gobeletisation» de la consommation du café. Cette manière bien algérienne de boire un qahwa goudroune dans un gobelet en carton, en marchant sur un trottoir ou en slalomant entre les voitures. A Alger, mais café-vous donc bu Algérois ?
N. K.

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