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Tizi Ouzou : soirées de Ramadhan dans un «souk de détente»
Les familles profitent de la fraicheur jusque tard dans la nuit
Publié dans La Tribune le 19 - 06 - 2016

Place M'barek-Aït Menguellet. L'aire de détente et de jeux est méconnaissable. De l'extérieur, elle est noire de monde. Mais plus on s'approche des lieux, plus on comprend que la placette a complètement changé de visage. Pas moins de vingt espaces sont occupés par des vendeurs de tout et n'importe quoi. Habillement, chaussure, accessoires pour téléphones portables, bijoux de fantaisie, oiseaux, jouets, rideaux, couettes, tapis…sont proposés dont certains à la criée. Un véritable souk. Il faut s'enfoncer pour voir que c'est une aire de détente et de jeux. Un souk de détente et de jeux, plutôt. Les espaces mal agencés rendent la circulation difficile, surtout pour les nombreux visiteurs accompagnés de leurs enfants. Pourtant, les familles y affluent. Elles sont accueillies par les serveurs de la terrasse installée à l'entrée et qui propose toute sorte de rafraîchissements. Elles sont également accueillies par les cris des vendeurs dont l'attitude avec les passants est à la limite du harcèlement. Elles doivent cependant jouer des coudes pour se déplacer à l'intérieur de la placette. Pour se frayer un chemin entre tous les détritus jetés par terre par les vendeurs et les milliers de visiteurs…un véritable souk en somme
De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati
Il est 20h30. On a bientôt bouclé la deuxième semaine du mois de Ramadhan, vingt minutes à peine après l'adhan de la prière du maghreb annonçant la rupture du jeûne. A Tizi Ouzou, les cafés maures sont déjà sous pression. Les «mecs», en général, ne débarrassent pas la table. Ne lavent pas la vaisselle. Ils avalent leur repas du f'tour et ils sortent aussitôt griller la première cigarette pour les fumeurs ou prendre qui un café qui un thé, ou tout simplement réserver une table pour des parties interminables de domino ou de jeux de cartes. Comme à l'occasion de chaque mois de Ramadhan, les cafetiers squattent les trottoirs et mêmes des tronçons de chaussées pour accueillir le plus de monde possible. Les rues de la ville des genêts ne sont pas encore envahies, mais la circulation piétonne et automobile a bien commencé.
Les cafés maures pris d'assaut
Le rond-point de l'ancien siège de la mairie, actuel musée de la ville, est un carrefour où se croisent plusieurs rues, mais où se croisent aussi des automobilistes et des piétons anarchiques et insouciants qui traversent à tort et à travers sans tenir compte du danger qui les guette à tout moment. Les policiers qui régulent la circulation ont du mal à gérer cette situation un peu insolite. Il est vrai que cela n'étonne plus dans une ville où plusieurs trottoirs sont squattés par des véhicules, alors que les piétons apprécient le mouvement sur la chaussée. Sur l'un des larges trottoirs du rond-point, des vendeurs proposent des jouets en prévision de l'Aïd. Le trottoir est largement occupé et les vendeurs s'en sont pris très tôt, comparativement aux années précédentes quand ils installaient leur marchandise au bout du quinzième jour du mois de carême.
Il est 21h. Des petits groupes de jeunes, d'adolescents et même de grands enfants se forment et convergent vers l'ouest de la ville. Direction, l'ancienne gare routière, transformée en une aire de détente et de jeux, depuis environ quatre années. Cet endroit situé face à la place de l'Olivier est très prisée par les familles, particulièrement durant les soirées de la saison estivale. Juste à côté de la stèle commémorative en forme de bougie et comptant les noms et prénoms de 22 000 martyrs de la wilaya. En parallèle, des femmes voilées de tout âge généralement accompagnées d'hommes en qamis font leur apparition. Direction la mosquée pour la prière du soir et des tarawih. Cela continue jusqu'aux environs de 21h45 quand les premières familles pointent du nez.
Aire de détente ou souk de détente ?
Des couples avec leurs enfants se dirigent «instinctivement» vers la place M'barek-Aït Menguellet, en passant par le siège de Sonelgaz, le Théâtre régional Kateb-Yacine, le siège de la commune, l'hôtel Le Belloua et la cité du 5-Juillet. Certains s'arrêtent quelques minutes pour se renseigner sur le programme théâtral de la soirée. La pièce théâtrale Appel masqué de la coopérative culturelle et artistique de Port-Saïd, Alger, est au programme. Pas très loin, un fourgon de police est stationné. Des éléments de la Sûreté nationale sont très présents aux alentours du rond-point. Devant l'accès de la cité du 5-Juillet, un autre véhicule de police. En fait, la sûreté de wilaya a investi des dizaines d'endroits sensibles à l'occasion du mois de Ramadhan. Même les véhicules noirs de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI) effectuent des patrouilles en ville.
22h10. Arrivée vers la place M'barek-Aït Menguellet. L'aire de détente et de jeux est méconnaissable. De l'extérieur, elle est noire de monde. Mais plus on s'approche des lieux, plus on comprend que la placette a complètement changé de visage. En effet, pas moins de vingt espaces sont occupés par des vendeurs de tout et n'importe quoi. Habillement, chaussure, accessoires pour téléphones portables, bijoux de fantaisie, oiseaux, jouets, rideaux, couettes, tapis…sont proposés dont certains à la criée. Un véritable souk. On a besoin d'aller en profondeur pour pouvoir voir que c'était une aire de détente et de jeux. Un souk de détente et de jeux, plutôt. En plus, les espaces mal agencés font que la circulation devient difficile, voire problématique, pour les nombreux visiteurs, notamment ceux qui arrivent accompagnés de leurs enfants. «Il ne manque que l'installation de deux nouveaux stands pour les pastèques et les machines à laver», lance ironiquement l'un des visiteurs.
Des vendeurs à la criée, circulation difficile
En avançant un peu plus, on se rend compte que des espaces ont également été loués à un privé (des privés ?) proposant des jeux de manège aux enfants. Pour 100 dinars par jeu et par enfant. Le grand toboggan gonflable est particulièrement dangereux. Ils font entrer en même temps environ une trentaine d'enfants de trois à dix ans. La différence d'âge des enfants est particulièrement inquiétante dans un jeu qui les appelle à sauter et à faire toute sorte d'acrobaties. Malgré le danger, les éléments de la mairie ne bronchent pas. Les policiers qui patrouillent sur les lieux non plus, alors que c'est une question de sécurité. Comme pour les espaces réservés aux revendeurs, ceux destinés au manège sont aussi mal installés, causant des désagréments certains aux visiteurs en matière de circulation.
Un peu plus loin, une modeste scène de spectacles. Il est 22h50 et le spectacle n'a toujours pas été lancé. L'on apprend que c'est une soirée DJ qui est prévue. L'installation du matériel se fait laborieusement, les deux accès vers la scène étant obstruée par deux groupes d'environ quarante femmes chacun, dont des personnes âgées bien installées. Installées des deux côtés de la scène, elles ont squatté les escaliers qui y mènent. Quand le DJ commence à divertir les gens à partir de 23h10, l'on comprend pourquoi toutes ces femmes ont choisi cet endroit précis pour suivre la soirée. Sur la piste, face à la scène, quelque 400 jeunes se sont agglutinés. Certains dansent comme des fous. Ils viennent de différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou et diverses régions de celle de Boumerdès. D'ailleurs, les véhicules immatriculés dans cette wilaya voisine sont très nombreux à circuler aux alentours de la place. Ce n'est pas vraiment un espace pour les femmes, semblent-elles se dire, et les organisateurs de l'APC avec les trois associations culturelles impliquées semblent les comprendre.
Soirée DJ presque mixte
Il est 23h30. A l'entrée de la place, du côté qui mène vers le centre-ville de Tizi Ouzou, les familles continuent à affluer, même si elles sont de moins en moins nombreuses. Elles sont accueillies par les employés de la terrasse installée à l'entrée et qui propose toute sorte de rafraîchissements. Elles sont également accueillies par les cris des vendeurs dont l'attitude avec les passants est à la limite du harcèlement. Elles doivent cependant jouer des coudes pour se déplacer à l'intérieur de la placette. Pour se frayer un chemin, mais aussi pour éviter tous les détritus jetés par terre par les vendeurs et surtout par les milliers de personnes qui passent par là. Et elles se rendront vite compte qu'elles voulaient rallier l'aire de détente, mais elles se sont retrouvées dans un souk de détente.
C'est vers 00h30 que les gens commencent à quitter les lieux. Cela se voit même s'ils ne sont pas très nombreux ceux qui partent. Un départ timide qui ne perturbe pas encore les vendeurs à la criée. Ni les centaines de jeunes plantés sur la piste de danse. En fait, le départ concerne ceux qui sont venus des localités éloignées des wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès. Ceux-là ont loué des fourgons aménagés ou des minibus qu'ils doivent rallier avant une certaine heure, et comme convenu avec les chauffeurs. Mais en réalité, ils n'ont pas raté grand-chose de la soirée DJ puisque l'animateur annoncera la fin vers 00h50. «Finissons en beauté avec cette dernière chanson de la soirée», a-t-il annoncé. A 1h, les gens se dispersent très vite, à la fin de la dernière chanson et les salutations du DJ. La place respire de nouveau. Il reste encore des gens, du côté des jeux pour enfants. Mais pas pour longtemps.


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