Le cadre de vie des citoyens est un thème récurrent dans les discours des officiels. Il est également un thème de campagne électorale susceptible de faire gagner des voix innombrables à ceux qui savent en parler. Mais aujourd'hui, les citoyens sont nombreux à ne plus croire aux discours sur l'amélioration du cadre de vie en raison de sa dégradation continue sur tout le territoire national. Le cadre de vie des citoyens est un thème récurrent dans les discours des officiels. Il est également un thème de campagne électorale susceptible de faire gagner des voix innombrables à ceux qui savent en parler. Mais aujourd'hui, les citoyens sont nombreux à ne plus croire aux discours sur l'amélioration du cadre de vie en raison de sa dégradation continue sur tout le territoire national. Même les milliards dépensés n'ont pas réussi à rendre effective cette tant attendue amélioration du cadre de vie. Pourtant, des actions ont été menées à coups de milliards et de multiples comptes rendus de presse. Et ce, pendant des années. De 2008 à 2013, à l'issue de plusieurs discours et autres déclarations, des centaines de chantiers ont été lancés à travers les wilayas du pays. Entre réalisation, rénovation et réhabilitation. Que ce soient les trottoirs, les placettes et jardins publics, les aires de jeux et de détente ou les immeubles, tous ces aspects de la vie publique étaient concernés par un immense projet d'amélioration urbaine qui a allégé les caisses de l'Etat de plusieurs dizaines de milliards de dinars. Mais pour quels résultats ? Tout ce qui a été fait semble avoir été mené à la hâte. A croire que les décideurs étaient pressés de faire plaisir à la population. Il est très difficile de faire un bilan exhaustif de tout le gâchis qui a été commis dans toutes les wilayas du pays, mais dans la wilaya de Tizi Ouzou, le constat est amer. Autant il n'était pas facile de constater les lacunes tant que les travaux n'étaient pas achevés, autant le constat est ahurissant avec du recul. Un petit rappel ? Après des mois de déclarations pleines de fierté et de zéros dans les chiffres avancés, les citoyens de la ville de Tizi Ouzou ont été agréablement surpris dès janvier 2009 par la présence de dizaines de travailleurs chinois qui ont investi les trottoirs de la ville à plusieurs endroits pour le lancement d'un ambitieux programme d'aménagement urbain, doté d'une enveloppe de 54 milliards de dinars. Le centre-ville investi par les ouvriers venus de l'Empire du milieu changera de visage en quelques semaines. Il s'avérera plus tard que la célérité avec laquelle les travaux ont été menés coïncidait avec la venue du président Bouteflika à l'occasion de la campagne électorale d'avril 2009. D'ailleurs, les trottoirs refaits sont ceux situés sur son parcours, ainsi que sur celui que prend le wali de Tizi Ouzou quotidiennement entre sa résidence et la cité administrative. Les travaux reprendront environ une année après le scrutin présidentiel à rythme qui fera rougir un escargot, et ce, sans les Chinois. L'entreprise (les entreprises ?) qui s'est chargé de la reprise des travaux, n'attendait pas de finir une rue pour aller vers une autre rue, pour y revenir quelques semaines plus tard. En 2013, quand le programme d'aménagement urbain a été déclaré achevé, la réfection des trottoirs de plusieurs rues et ruelles n'a pas été achevée. A ce jour. Les travaux mal faits ont vite rendu la vie dure aux piétons et le cadre de vie que ces travaux devaient améliorer n'a pas tardé à se dégrader de nouveau. De même que les aires de jeux pour enfants dont la réalisation a été lancée en 2011 avec celle implantée à la place de l'ancienne gare routière. Les toboggans et balançoires de mauvaise qualité ont aussi vite fait de se détériorer, constituant finalement un réel danger pour les enfants. Notamment pour absence d'entretien. Des aires de jeux ont également été réalisées plus tard et dans d'autres quartiers de la ville des genêts et dans certaines localités de la wilaya. Elles sont certainement vouées à connaître le même sort tant qu'elles ne bénéficient pas d'un programme d'entretien régulier. Le laisser-aller tue des lieux pareils, comme celui qui touche également les jardins publics et les placettes qui ont également été réalisées à la faveur de l'embellie financière que l'Algérie a connue grâce à la hausse du prix du pétrole. Aux côtés de la simplification de certaines démarches administratives, ces réalisations étaient bienvenues pour les citoyens qui ont toujours exprimé le besoin d'une amélioration de leur cadre de vie malmené par la «bétonisation» à outrance, l'anarchie urbanistique et architecturale et la disparition des espaces verts. Mais toutes les actions menées dans l'objectif d'améliorer le cadre de vie de la population semblent vaines aujourd'hui puisqu'elles n'ont pas été menées de la meilleure des façons. Comme si les responsables en charge de cette mission, après des années de laxisme devant la dégradation du quotidien des Algériens et des années de discours creux dans ce sens, avaient décidé de franchir la ligne entre le discours et la réalité sans se soucier de la qualité des actions. M. B.