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La descente aux enfers
Annaba
Publié dans La Tribune le 12 - 02 - 2009

De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
«Le cinéma amateur à Annaba est mort et enterré depuis plus d'une quinzaine d'années et j'ai bien peur que cela ne soit
définitif à moins que la première fournée de l'institut de la communication et de l'audio-visuel de l'université ne le ressuscite -et j'ai beaucoup d'espoirs- il n'y aura pas de nouvelle génération qui fera renaître cet amour de l'image.» C'est avec ces mots pleins d'amertume que M. Faouzi Khalfallah, cinéaste professionnel connu sur la place de Annaba, a abordé la question du cinéma amateur qui a inscrit ses lettres d'or à la fin des années 1970 et au milieu des années 1980.
Durant les années fastes de cet art, une flopée de jeunes amateurs avaient investi cette forme d'expression artistique et ont fait leurs armes pour participer à des festivals nationaux et décrocher, parfois, les premiers prix. Le cinéma à cette époque était le seul moyen de distraction. C'était l'époque des grands films projetés dans les salles obscures pleines à craquer. La ville s'animait le soir et on venait de tous les quartiers pour passer de bons moments et, ensuite, débattre du film qu'on a vu avec plaisir. Ceux qui n'avaient pas assez d'argent pour entrer dans la salle pouvaient se faire raconter l'histoire par l'un de leurs amis. «On aimait le cinéma à cette époque et l'Algérien en était féru. Il connaissait les grands acteurs d'Hollywood et, pour certains, les réalisateurs. D'autres connaissaient par cœur les répliques de comédiens dans certaines scènes ; ils aimaient les répéter et s'identifiaient aux personnages, nous confie Faouzi. Tout le monde ou presque a vu au moins un classique du cinéma : Citizen Kane, Autant en emporte le vent, Un tramway nommé désir, A l'est d'Eden ou Témoin à charge ou encore les grands westerns que les Algériens adorent : Le train sifflera trois fois, Le bon, la brute et le truand, etc.» Tout cet intérêt pour le 7e art, toute cette passion ont donné naissance à une génération de cinéastes amateurs qui se sont essayés au super 8 et produit des courts métrages qui ont amené une émulation entre les réalisateurs débutants qui, parfois, se sont surpassés avec les maigres moyens dont ils disposaient à l'époque. «Ce qui est étonnant, poursuit notre interlocuteur, est que ces jeunes cinéastes en herbe se dérouillaient bien malgré les difficultés rencontrées -et elles sont nombreuses à l'époque- mais n'abandonnaient jamais et réussissaient à terminer leurs œuvres.» Parmi ces pionniers du cinéma amateur dans la région de Annaba, il y avait Messaoud Derradji, Amar Saïfi, Abdelmalek Boumaïza, Djediet Mahmoud et Tekili Smain. Ces derniers ont réalisé plusieurs films, des documentaires, des courts métrages et certains ont même versé dans le dessin animé. Les Pas, court métrage réalisé par Amar Saïfi raconte l'histoire d'un journaliste sud-américain persécuté puis assassiné par la junte au pouvoir. Un autre court métrage du même réalisateur, le Mutant traite du fantastique et a été primé lors d'un festival national. Abdelmalek Boumaïza est le père du film Alléluia, un court métrage retraçant le combat des musulmans contre la christianisation forcée durant l'occupation française. Teklili, lui, a versé carrément dans l'ironie et la parodie avec son film Pour quelques gouttes de plus, un clin d'œil au fameux film Pour quelques dollars de plus.
Il raconte l'histoire d'un homme qui éprouve le besoin pressant d'uriner mais qui ne trouve pas où se soulager et, tout le long du film, se retient pour, enfin, se procurer une bouteille qui mettra fin à ses souffrances. Ali Bensaad, lui, s'est spécialisé dans le film documentaire scientifique. Djediet a réalisé Nelson Mandela et Saint Augustin pour l'ENTV. Puis, les lumières de Annaba se sont éteintes, la culture de cet art a pris un congé de longue durée. Une somme de connaissances et d'expériences est partie en fumée. On n'entend plus parler de cinéma amateur, de création ou de recherche dans le domaine cinématographique.
«Les gens, aujourd'hui, sont pressés, nous dit Faouzi. On réalise un documentaire, un reportage sur quelque chose, on se fait payer vite fait et on passe à autre chose ; on ramasse de l'argent et c'est tout. Les boîtes de communication pullulent mais l'art et la création sont absents. Regardez autour de vous, il n'y a plus de salles de cinéma dignes de ce nom à Annaba ; on ne s'intéresse plus au 7e art ; il n' y a plus cette convivialité ou ces rencontres pour débattre d'un film. Même à la télévision, il n'y a plus d'émissions consacrées au cinéma. Avant, il y avait Ahmed Bedjaoui, avec sa fameuse émission “Les dossiers de l'écran” : c'était un régal.
Aujourd'hui, c'est l'indigence culturelle, c'est le vide, c'est le fast-food, le DVD et la voiture double zéro, et c'est désolant.
Le seul espoir qui reste est cet institut dont je vous ai parlé. Peut-être que la “renaissance” viendra de ce temple du savoir.»


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