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Comment les startups bousculent la vieille économie
Voitures d'occasions
Publié dans La Tribune le 06 - 08 - 2016

L'automobile d'occasion est-elle contaminée par la fièvre internet ? Cela peut paraître surprenant, mais s'il y a bien un marché qui a jusqu'ici bien résisté à la vague de la digitalisation, c'est bien la vente de voitures d'occasion (VO). Bien entendu, internet a permis l'émergence d'acteurs nouveaux comme Leboncoin.fr mais ces deux sites n'ont fait qu'appliquer sur internet le concept de petites annonces, sans révolutionner le concept même de vente de voitures d'occasion.
L'automobile d'occasion est-elle contaminée par la fièvre internet ? Cela peut paraître surprenant, mais s'il y a bien un marché qui a jusqu'ici bien résisté à la vague de la digitalisation, c'est bien la vente de voitures d'occasion (VO). Bien entendu, internet a permis l'émergence d'acteurs nouveaux comme Leboncoin.fr mais ces deux sites n'ont fait qu'appliquer sur internet le concept de petites annonces, sans révolutionner le concept même de vente de voitures d'occasion.
Un concept importé des Etats-Unis
Il a fallu attendre les années 2014-2015 pour que de nouveaux acteurs se décident enfin à investir ce secteur avec la volonté de bousculer les habitudes. Elles se sont inspirées de l'américain Beepi et fleurissent un peu partout. On ne compte pas moins de huit acteurs en France aujourd'hui. Et encore, certaines ont déjà disparu comme Leklaxon.fr après quelques mois d'existence à peine. Aujourd'hui, du concept nébuleux, ces acteurs sont désormais pris très au sérieux par les investisseurs qui n'hésitent pas à participer à des levées de fonds.
Le concept est assez simple, il est même intrinsèque au rôle de créateur de valeur que s'est attribué internet : désintermédier la relation commerciale. C'est une étude de l'Union européenne qui va inciter de nombreux startuppers à se pencher sur ce marché. D'après ce rapport, l'achat de voiture d'occasion est, avec l'achat immobilier, le poste où l'expérience client est vécue comme la plus pénible par les consommateurs. Dans le processus d'achat de VO, tout est prétexte à polémique et à anxiété. L'acheteur ne sait pas tout à fait ce qu'il achète et ne sait pas tout à fait s'il paie le prix juste. Côté vendeur, l'angoisse naît d'un risque de paiement non sécurisé (les affaires de faux chèques de banque sont légion), ou encore d'une perte de 30% du prix de vente s'il décidait de passer par un garage... Cette défiance a été renforcée il y a trois mois après la publication d'un rapport explosif par la direction de répression des fraudes sur les arnaques des garages : tromperie sur le kilométrage, des premières mains qui n'en sont pas... Le taux d'infraction est passé de 20% en 2012 à 47% en 2015 constate la Dgccrf.
Un diagnostic objectif, un paiement garanti
De ce constat, plusieurs sociétés ont décidé de refonder une nouvelle relation commerciale en élaborant de nouvelles solutions. En moins de deux ans, une flopée de petites boîtes de tailles encore balbutiantes (entre 3 et 15 salariés) ont vu le jour. Kyump, Carizy ou encore Winicar proposent de rompre avec l'ancienne économie. A travers leur site internet, elles proposent de faire rencontrer l'acheteur et le vendeur à travers une nouvelle relation client. D'un côté, le vendeur accepte de soumettre sa voiture à une expertise mécanique, qui permettra d'établir un diagnostic objectif et juste de l'état de la voiture. De l'autre, l'acheteur est assuré de la qualité annoncée du produit proposé et peut passer à l'achat. Le paiement est garanti puisque le site séquestre l'argent à travers des plateformes de paiement, avant d'opérer le virement au vendeur une fois que la transaction est terminée. Le vendeur s'acquitte simplement d'une commission qui équivaut à environ 5 à 7% du montant de la transaction.
Certains feront appel à des experts automobiles assermentés comme Winicar et Carizy, tandis que d'autres ont leur mécanicien salarié comme Kyump ou Effycar. Ce dernier, lui, est spécialisé dans la revente de voiture Premium.
Des sociétés encore petites
La boite fondée il y a un an propose aux acheteurs un essai de 15 jours et 500 km et promet de reprendre la voiture en cas d'insatisfaction, une disposition inspirée de Beepi qui propose 10 jours d'essai. Effycar est toutefois extrêmement sélectif : véhicules de moins de 5 ans et de moins de 80 000 km au compteur.
C'est une véritable révolution, mais qui n'a pas encore acquis la taille suffisante pour procéder à une véritable disruption du marché. Pour l'heure, elles n'agissent que dans un périmètre extrêmement restreint qui est l'Ile-de-France. Mais, elles commencent néanmoins à attirer de plus en plus d'investisseurs. Ainsi, Carizy a réussi à lever un million d'euros auprès de la Macif et de la Matmut et annonce un déploiement dans d'autres régions de France avant la fin de l'année. Kyump, lui, poursuit sa croissance et mise sur son indépendance.
"Nous sommes trois associés qui avons démarré avec 10 000 euros de fonds propres, nous réussissons à être rentables aujourd'hui et nous avons jusqu'ici privilégié l'auto-financement pour assurer notre croissance. Nous regardons bien entendu les conditions d'un financement extérieur, mais nous sommes très attachés à notre indépendance qui est aussi une garantie pour nos clients", explique à La Tribune Louis-Gabriel de Causans, un des fondateurs de Kyump.
Côté Winicar, Sébastien Redon, le fondateur, se considère comme un challenger et veut s'inscrire sur une croissance maîtrisée dans la durée. Il admet toutefois être à la recherche d'investisseurs pour accompagner le développement du site. Chez Effycar, on travaille également à une levée espérée pour la fin de l'année.
Car le tour de table bouclé par Carizy a donné un coup d'accélérateur au secteur et mis sous pression ses concurrents qui l'admettent à demi-mot. Mathias Hioco, fondateur de Carizy, songe déjà au coup suivant et à une nouvelle levée de fond dans un horizon d'un an et ainsi poursuivre son développement. Les autres rappellent toutefois l'immensité du marché français de l'occasion : avec 5,6 millions de transactions par an, c'est quasiment trois fois le marché du neuf. Autrement dit, il y a encore de la place pour beaucoup de monde.
Mais dans ce petit club de startups, il existe un acteur qui se démarque par sa taille. Reezocar revendique plusieurs centaines de transactions par mois et vise le millier dès l'année prochaine, là où Kyump, Carizy ou Winicar annoncent des transactions comprises entre 20 et 50 par mois. Reezocar voit encore plus loin puisqu'il prévoit un déploiement en Europe d'ici la fin de l'année.
Reezocar, le géant des petites startups ?
En réalité, Reezocar a développé un concept légèrement différent. Là où Carizy, Kyump ou Winicar mettent à disposition des acheteurs un catalogue de voitures préalablement expertisées, Reezocar, lui, agrège les annonces dans toute l'Europe et opère une expertise seulement lorsqu'un client a manifesté son intérêt sur une annonce.
A titre de comparaison, le site Le Bon Coin présente 800 000 annonces de ventes de voitures d'occasion dans toute la France. «Nous comptons plus de sept millions d'annonces sur notre site. Et nous traitons toutes les demandes, y compris les plus difficiles à trouver tandis que les autres sont tentées de standardiser leur offre pour multiplier leur chance de la vendre», nous explique Laurent Potel, co-fondateur de Reezocar qui compte une trentaine de salariés et peut-être 50 avant la fin de l'année. En d'autres termes, si vous recherchez une voiture aux options et couleurs impossibles, il y a peu de chance de la trouver en France, mais davantage en regardant dans toute l'Europe. «90% de nos clients sont français, mais 50% des voitures achetées s'effectuent en-dehors de l'Hexagone», détaille Laurent Potel pour mieux illustrer la pertinence de son modèle.
Pour l'instant, ces startups ont tout à prouver. Aux Etats-Unis, Il suffit de voir Beepi, cette américaine géante qui a levé plus de 60 millions de dollars...
Beepi amende son modèle, Aramis Auto se positionne entre les deux
Parti sur le concept d'une désintermédiation et de la digitalisation, Beepi a fini par amender son concept pour racheter des voitures à son compte propre. De la volonté de disruption, l'américain s'est transformé en garage en ligne avec les mêmes contraintes de coûts d'un garage traditionnel. L'américain propose même de vendre des voitures d'occasion en leasing.
Face à ces nouveaux modèles qui se cherchent encore, le français Aramis Auto semble avoir affûté son modèle dans une version intermédiaire. Créé en 2001, Aramis Auto se voulait un concessionnaire de voitures neuves multimarque en ligne. En 2010, il décide de se lancer dans la voiture d'occasion. Pour répondre à la mauvaise réputation des garagistes, Aramis Auto va créer un centre de reconditionnement des voitures d'occasion, assorti d'une garantie d'un an. Aujourd'hui, la voiture d'occasion constitue 50% de ses 30 000 voitures vendues par an. Pour ces nouveaux acteurs, il y a une véritable demande de transparence et de confiance dans les transactions. Pour l'heure, le monde compte que peu d'acteurs, et aucun n'a encore acquis une envergure internationale.
La France, un terreau favorable
La France semble toutefois être en avance sur ses voisins européens. Elle bénéficie en fait d'une spécificité qui crée un terreau favorable à ce type de business modèle. Près des deux tiers des transactions sur le marché du VO se font de particulier à particulier. Au Royaume-Uni, le plus grand marché VO d'Europe avec 9 millions d'opérations, seuls 20% des opérations s'effectuent entre particuliers. Cela signifie que les réseaux de concessionnaires verrouillent les approvisionnements en voitures d'occasion (notamment chez les loueurs de longue durée) qui assèchent le marché particulier.
Les constructeurs, eux, veulent reprendre la main sur ce marché qu'ils ont longtemps négligé. Il s'agit pour eux de relancer la fréquentation de leur concession. Pour rappel, désormais la moitié des ventes de neuf en France se font à travers des flottes d'entreprises qui ne passent pas par les concessions. PSA prépare d'ailleurs un plan de reconquête commerciale du VO.
Mais, les startups n'ont pas dit leur dernier mot et comptent bien profiter de la souplesse de leur structure de coût pour se tailler une place dans le paysage du VO français, et pourquoi pas européen...
N. B.
In latribune.fr


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