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Van der Bellen, un «petit réfugié» devenu rempart contre l'extrême droite
Il a su mobiliser l'électorat en agitant la menace d'une sortie de l'UE
Publié dans La Tribune le 06 - 12 - 2016

La famille Van der Bellen, protestante, a émigré au XVIIIe siècle des Pays-Bas vers la Russie, d'où elle fut ensuite chassée en 1917 en direction de l'Estonie par les bolcheviks, avant de gagner Vienne, où Alexander naîtra, en 1944. L'occupation soviétique du secteur obligera encore tout le monde à partir, cette fois pour rejoindre la profondeur rassurante des vallées alpines les plus reculées
Ils le sentaient, dans l'équipe d'Alexander Van der Bellen. Ils le sentaient, mais n'osaient pas le dire trop fort : lors des derniers jours de la campagne, les militants du candidat indépendant espéraient une victoire du professeur de 72 ans contre son rival d'extrême droite, alors que les journalistes du monde entier convergeaient vers Vienne par centaines, pour «couvrir» la nouvelle vague d'un nationalisme jugé inexorable, après le Brexit, l'élection de Donald Trump et avant la présidentielle en France. Selon eux, quelque chose bougeait en Autriche. La sauce «hollandaise» prenait dans les Alpes. Tout n'était pas perdu.
C'était cette retraitée viennoise, devenue bénévole en ligne pour le candidat à l'exotique patronyme batave, qui, par exemple, affirmait «saboter» la page Facebook du concurrent en rétablissant la vérité tous les jours, face aux mensonges et à la diffamation dans les commentaires. Elle finissait par récolter des dizaines de «like». C'était cette préposée au standard évoquant le téléphone qui sonnait sans arrêt. «Depuis l'élection du milliardaire outre-Atlantique, le nombre de gens qui appelaient pour demander comment ils pouvaient s'engager est passé de 10 à 100 par jour.»
Un réveil a eu lieu en Autriche. Parce que ce pays de 8,7 millions d'habitants «ne méritait pas cette alternative-là» qu'est l'extrême droite, selon l'artiste André Heller, fervent soutien du candidat écologiste, des milliers d'Autrichiens ont tardivement pris fait et cause pour Alexander Van der Bellen, entraînant des sommes d'énergie positive faisant boule de neige.
Coalition inédite
Il y a eu cette coalition très influente des élus conservateurs de la ruralité, emmenés par le maire du village natal du candidat tyrolien, qui voulait «prouver qu'un petit réfugié peut devenir notre grand président». Les parents de M. Van der Bellen ont fui l'Union soviétique pendant la seconde guerre mondiale.
Il y a eu cet appel du président sortant social-démocrate, Heinz Fischer, et de la candidate indépendante, arrivée troisième au premier tour, Irmgard Griss, à barrer la route à l'extrême droite. Lancé quelques jours avant le scrutin du 4 décembre, il a pu jouer un rôle, tout comme le témoignage modeste de Gertrude, une survivante de la Shoah âgée de 89 ans, qui demandait à la jeunesse de ne pas voter pour quelqu'un répandant une haine lui rappelant de mauvais souvenirs.
Tout cela a fini par former une coalition hétéroclite inédite donnant l'impression d'émaner de la société civile. Parti en indépendant, Alexander Van der Bellen a gagné en remportant les votes d'une partie des abstentionnistes de mai. Il disposait de nettement moins d'argent que son rival pour faire campagne. Il a tout misé sur Internet et a adopté la méthode de communication directe utilisée depuis des années par l'extrême droite.
Il a fait passer ses messages sur Facebook et Twitter sans accorder beaucoup d'entretiens à la presse, a laissé un comité de soutien très bien doté en personnalités de la société civile faire le buzz pour lui sur la Toile à coups de clips soignés. «Son équipe s'est adaptée faute de financements et elle a été très innovante, estime le politologue Thomas Meyer. Création de groupes WhatsApp, publicité sur les réseaux sociaux : c'était très professionnel.»
Chiffon rouge
Il a aussi fait peur à ses concitoyens, en agitant le chiffon rouge d'une sortie de l'Union européenne en cas de victoire du FPÖ, une perspective prise ici très au sérieux. Tenir la dragée haute à la «fachosphère» n'est que le dernier des combats de M. Van der Bellen. D'abord, il a été à la tête des Verts (Die Grünen), parti qu'il aura fait sortir des limbes, pour le transformer en une force capable de concurrencer les grandes formations traditionnelles, le SPÖ des sociaux-démocrates et l'ÖVP des conservateurs-chrétiens, tous deux éliminés dès le premier tour le 24 avril.
La famille Van der Bellen, protestante, a émigré au XVIIIe siècle des Pays-Bas vers la Russie, d'où elle fut ensuite chassée en 1917 en direction de l'Estonie par les bolcheviks, avant de gagner Vienne, où Alexander naîtra, en 1944. L'occupation soviétique du secteur obligera encore tout le monde à partir, cette fois pour rejoindre la profondeur rassurante des vallées alpines les plus reculées.
Le Tyrol, c'est le «Heimat» du candidat au nom qui sonne d'ailleurs. Son port d'attache. Père russe certes, mère estonienne, d'accord. Mais c'est là qu'il a grandi et élevé ses deux fils, dans la Kaunertal, une vallée connue pour son panorama impressionnant. C'est ici, au pied des glaciers, qu'il s'est fait photographier pour ses affiches électorales, où le mot «patrie» s'écrit en gras sur un fond de carte postale.
A ceux qui s'étonnaient de le voir chasser sur les terres de son concurrent quitte à «sortir les drapeaux», il répondait que «c'était son idée» et qu'il «refusait de laisser le FPÖ lui voler ses valeurs». Le candidat de l'extrême droite, Norbert Hofer, affirmait que «rien ni personne ne pouvait l'arrêter». Il a trouvé sur sa route une coalition bigarrée aux énergies convergentes. Une digue fragile pour l'Europe.
Blaise Gauquelin
In lemonde.fr


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