Les Ghanéens sont appelés aux urnes aujourd'hui pour des élections générales (présidentielles et législatives) qui s'annoncent serrées entre le président sortant, John Mahama, et le leader de l'opposition, Nana Akufo-Addo, qui tentera pour la troisième fois de convaincre les électeurs. Les Ghanéens sont appelés aux urnes aujourd'hui pour des élections générales (présidentielles et législatives) qui s'annoncent serrées entre le président sortant, John Mahama, et le leader de l'opposition, Nana Akufo-Addo, qui tentera pour la troisième fois de convaincre les électeurs. Sept candidats sont en lice, mais la course devrait se jouer entre le M. Mahama qui brigue, sous la bannière du Congrès national démocratique (NDC), un second mandat et M. Akufo-Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP), et qui se présente pour la troisième fois à la présidence du Ghana. Papa Kwesi, du Progressive people'party, est aussi en course à la présidence. Il s'est classé troisième lors de la dernière présidentielle. Si aucun des deux partis ne remporte plus de 50% des voix aujourd'hui, le Ghana devra procéder à un second tour courant décembre. Les militaires et journalistes ont voté par anticipation le jeudi 1er décembre. Le vote anticipé a eu lieu dans 275 bureaux de vote dans le pays et il concerne plus de 127 394 électeurs ghanéens. Le dépouillement des voix de ces premières opérations électorales aura lieu dans six jours après le vote public. Deuxième producteur d'or du continent après l'Afrique du Sud et le 2e producteur mondial de cacao après la Côte d'Ivoire, le Ghana souffre, néanmoins, d'un ralentissement économique lié à la chute des prix des matières premières, qui l'a contraint à recourir à l'aide du Fonds monétaire international (FMI) en 2015. Outre ses richesses en diamants (bauxite et manganèse), le pays devient producteur de pétrole en 2010, et en dépit de cela, selon la Banque mondiale, 25% des 27,4 millions de Ghanéens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté. Le RNB (revenu national brut) par habitant s'élevait en 2015 à 1 480 dollars. Sur le plan social, environ 3,5 millions d'enfants vivent dans la pauvreté et 1,2 million d'entre eux ne sont pas correctement nourris par leurs familles, selon une étude de l'Unicef en 2016. Outre la question de l'emploi, le pays manque également d'infrastructures, notamment sanitaires tandis que l'inflation et les coupures de courant à répétition plombent l'économie. Mais selon la Banque africaine de développement, la croissance économique devrait repartir à la hausse. Les prévisions de croissance pour l'année 2017 sont bonnes (+6,7%, selon la banque d'investissement renaissance Capital). «Ce n'est peut-être pas aussi brillant que ça l'a été dans les décennies précédentes, et le pays a perdu un peu de son aura, mais le Ghana est toujours bien plus performant que bien d'autres pays en Afrique sub-saharienne», selon Daniel Richards, analyste pour BMI Research. «Cela reste un pays tout à fait crédible pour les affaires». Pour beaucoup de Ghanéens, certaines questions n'ont pas été réglées par le Président sortant. Cette année, les mauvais résultats économiques du NDC pourraient être favorables au candidat de l'opposition. Ce dernier a critiqué la mauvaise gestion économique du pays d'Afrique de l'Ouest, riche, mais fortement endetté auprès des bailleurs de fonds internationaux. Lors de son meeting final, tenu à Accra, M. Akufo-Addo, avait invité ses électeurs à brandir d'immenses banderoles bleues estampillées du mot «espoir». Pour ses supporters, Afuko-Addo, porte l'image d'un «leader incorruptible», et ils espèrent qu'il pourra remettre l'économie d'aplomb. Le Président qui a promis d'éradiquer la corruption pour son second mandat, peut se féliciter, quant à lui, d'avoir instaurer une discipline fiscale. Le président Mahama, a appelé à «ignorer toute forme de provocation», demandant au Ghanéens de voter et «d'attendre les résultats dans un climat pacifique». Il compte sur des projets de nouvelles infrastructures dans le pays. Ancien vice-président, John Mahama, 58 ans, est arrivé à la tête du pays en 2012 après la mort soudaine de John Atta Mills. Mahama avait remporté l'élection avec 50,7% des voix, contre 47,7% pour son rival, Akufo-Addo, qui a ensuite contesté les résultats en justice. L'opposant Akufo-Addo, 72 ans, est avocat des Droits de l'Homme et ministre de la Justice de 2001 à 2003. Son programme, porté par le slogan «un quartier, une usine», est relativement libéral, et entend redresser la courbe du chômage et développer le secteur privé en diminuant les charges patronales. Par ailleurs, malgré les quelques tensions qu'a connues le pays au cours de l'année, le pays est toujours stable et les institutions démocratiques sont respectées. APS