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Quelle stratégie face à la Corée du Nord ?
Pyongyang poursuit son armement nucléaire et sa politique belliqueuse
Publié dans La Tribune le 21 - 03 - 2017

Il n'est pas sûr que la diplomatie réussisse, mais on ne peut l'exclure. Et si elle échoue, il aura été démontré que tout a été tenté. Il sera alors plus facile d'envisager, d'appliquer et d'expliquer par la suite à l'opinion publique une autre politique qui inclut le recours à la force militaire
La première grande crise de la présidence de Donald Trump concernera probablement la Corée du Nord, plus spécifiquement sa capacité à équiper d'ogives nucléaires des missiles balistiques pouvant atteindre les USA. Cette crise pourrait aussi avoir une autre origine, par exemple une augmentation massive du nombre des têtes nucléaires de la Corée du Nord, la preuve qu'elle vend du matériel nucléaire à des groupes terroristes, ou encore l'utilisation d'armes conventionnelles contre la Corée du Sud ou les forces américaines qui y stationnent.
Il n'y a pas de temps à perdre, car l'un ou l'autre de ces scénarios pourrait se matérialiser dans les mois ou les années à venir. La patience stratégique - la politique des gouvernements américains successifs à l'égard de la Corée du Nord depuis le début des années 1990 - a fait long feu.
L'une des stratégies possibles serait d'accepter l'inévitable augmentation de la quantité et des capacités des missiles et de l'armement nucléaire nord-coréen. Dans ce cas, les USA, la Corée du Sud et le Japon reviendraient à une combinaison de défense balistique et de dissuasion.
Mais la défense anti-missile n'est pas parfaite et l'efficacité de la dissuasion est incertaine. La seule certitude est qu'un échec de l'une ou de l'autre aurait des conséquences inimaginables. Le Japon et la Corée du Sud pourraient alors envisager d'acquérir l'arme nucléaire, ce qui augmenterait le risque d'une nouvelle course aux armements dans la région - potentiellement déstabilisante.
Autre possibilité, le recours à la force militaire contre une menace nord-coréenne qui paraîtrait grandissante ou imminente. Mais il n'est pas sûr que des frappes militaires parviendraient à détruire tous les missiles et les ogives de la Corée du Nord. Et même dans ce cas, cette dernière répliquerait sans doute en attaquant la Corée du Sud avec ses forces militaires conventionnelles. Etant donné que Séoul et les forces américaines stationnées au Sud sont à portée des milliers de pièces d'artillerie du Nord, le coût en vie humaine serait immense. Le nouveau gouvernement sud-coréen qui entrera en fonction dans deux mois va sûrement s'opposer à toute action susceptible de déclencher un tel scénario.
C'est pourquoi certains suggèrent de susciter un changement d'équipe dirigeante, espérant qu'un nouveau gouvernement nord-coréen sera plus raisonnable que celui actuellement en place. Mais la Corée du Nord étant un pays très fermé, cette solution paraît difficile à mettre en œuvre. Cela nous conduit à la voie diplomatique. Les USA pourraient proposer des négociations directes à la Corée du Nord après consultation de la Corée du Sud et du Japon, avec si possible en toile de fond l'éventualité de nouvelles résolutions de l'ONU et de nouvelles sanctions économiques.
Une fois les négociations entamées, les USA pourraient proposer un accord à la Corée du Nord. Elle gèlerait sa capacité militaire en matière d'armement nucléaire et de missiles, ce qui inclurait l'arrêt complet des tests des missiles et des ogives, ainsi que la présence d'inspecteurs internationaux chargés de vérifier la mise en œuvre de l'accord. Elle devrait aussi s'engager à ne pas vendre de matériel nucléaire, de quelque nature qu'il soit, à quelque pays ou organisation que ce soit. En échange, les USA et leurs alliés allégeraient les sanctions. Et plus de 60 ans après la fin de la guerre de Corée, un accord de paix pourrait aussi être signé avec le Nord.
La Corée du Nord (un peu à l'image de l'Iran) pourrait conserver son option nucléaire, mais n'aurait pas le droit de la mettre en œuvre. Le problème des violations des droits de l'Homme ne serait pas soulevé à ce stade, néanmoins les dirigeants du pays comprendraient qu'il n'y aura pas de normalisation des relations et de levée des sanctions tant que la répression reste la norme. La normalisation complète n'interviendrait que lorsque la Corée du Nord aura abandonné son programme d'armes nucléaires.
Les USA devront décider jusqu'où ils veulent aller et ne pas mettre fin aux manœuvres militaires conjointes USA-Corée du Sud. Compte tenu de la menace militaire que fait peser le Nord, elles sont une composante indispensable de la dissuasion et d'une défense potentielle. Pour la même raison, toute limite aux forces américaines stationnées en Corée du Sud ou dans la région serait inacceptable. Les négociations devront avoir une durée déterminée à l'avance pour éviter que la Corée du Nord n'utilise cette période pour créer un nouvel état de fait militaire.
Cette stratégie peut-elle réussir ? Peut-être. La position de la Chine sera sans doute un élément essentiel. Les dirigeants chinois préféreraient que Kim Jong-un n'ait pas l'arme nucléaire et n'apprécient guère son régime, mais ils ne veulent pas de son effondrement et de l'unification de la péninsule coréenne avec Séoul comme capitale.
Peut-on convaincre la Chine (le canal par lequel les marchandises entrent et sortent de Corée du Nord) d'utiliser l'influence considérable qu'elle exerce sur son voisin pour qu'il soit plus conciliant ? Les USA devraient garantir à la Chine qu'ils n'utiliseront pas la réunification de la Corée pour en tirer un avantage stratégique, et lui rappeler les dangers que fait peser sur elle la politique de la Corée du Nord. Il est souhaitable que les USA aient un dialogue prolongé avec la Chine sur la manière de réagir face aux différents scénarios possibles.
Il n'est pas sûr que la diplomatie réussisse, mais on ne peut l'exclure. Et si elle échoue, il aura été démontré que tout a été tenté. Il sera alors plus facile d'envisager, d'appliquer et d'expliquer par la suite à l'opinion publique nationale et internationale une autre politique qui inclut le recours à la force militaire.
R. H. N.
(Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz)
*Président du Conseil des relations extérieures. Ancien directeur de la planification des politiques pour le département d'Etat américain (2001-2003), envoyé spécial du président George W. Bush en Irlande du Nord et coordonnateur pour l'avenir de l'Afghanistan. Il est l'auteur de l'ouvrage Un monde en désarroi : la politique étrangère américaine et la crise de l'ancien ordre.
In project.syndicate.org


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