Dans le cadre de la promotion du rayonnement de la culture sur tout le territoire national, les responsables du secteur de la culture, du ministre jusqu'au responsable locaux, s'accordent à mettre en exergue le rôle crucial des bibliothèques en tant que principales structures de proximité pour l'animation culturelle. Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, lors de ses nombreuses sorties sur le terrain dans les différentes wilayas, a réitéré le fait que «les bibliothèques sont essentielles au développement culturel». Il a dans cet esprit appelé les responsables locaux à doter les bibliothèques de tous les outils de lecture qu'offrent les nouvelles technologies et à adopter les normes internationales de leur gestion. Il a également souligné qu'il faut valoriser les livres électroniques. Le ministre de la Culture a également invité les responsables des bibliothèques à encourager la lecture en organisant des concours d'écriture et de lecture et d'assurer la gratuité des cartes d'adhésion. Il a également émis des suggestions pour l'ouverture nocturne de la bibliothèque, et aussi il a incité de travailler en collaboration avec le secteur de l'éducation. Ainsi les services des wilayas et des communes concernées sont appelés à conjuguer leurs efforts avec le secteur de la culture pour une réelle promotion de la lecture en impulsant une véritable animation culturelle. A de nombreuses reprises, les responsables locaux ont exprimé dans les médias leur volonté d'animer les espaces de lecture publics et à contribuer à toute initiative et activité allant dans ce sens, à l'instar des bibliothèques mobiles sur les plages en été, l'organisation de rencontres avec les auteurs, de café littéraire et l'organisation de différentes d'activités culturelles. Mais, sur le terrain, la concrétisation de ces initiatives ambitieuses est loin des objectifs fixés et mériterait une plus grande attention de la part des décideurs. A ce sujet, dernièrement, Nabila Goumeziane, la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a relevé que la plupart des bibliothèques ouvertes dans les communes de la wilaya de Tizi Ouzou «ne répondent pas à leur vocation et ne satisfont pas les besoins des citoyens». Cette déclaration faite lors d'une réunion avec des maires de la wilaya pour identifier les voies et moyens permettant la redynamisation de ces espaces réalisés dans le cadre du fonds commun des collectivités locales (FCCL) et les programmes communaux de développement (PCD), elle estime que ces structures devront rayonner sur la région en contribuant à l'épanouissement de l'activité culturelle. Suite à cette rencontre, il a été mis en exergue que le dysfonctionnement de ses structures était dû notamment à un manque de personnel encadreur qualifié, lié au manque de qualification du personnel détaché par les APC au niveau des bibliothèques, ainsi que des problèmes de gestion, et des problèmes matériels tels que le manque de chauffage. La responsable estime que cette situation n'explique pas pour autant le manque d'activités dans ces lieux qui peuvent être d'un grand apport pour les populations rurales dans les zones reculées en contribuant à la création d'une dynamique culturelle Le cas de la wilaya de Tizi Ouzou est un exemple de la réalité qui existe dans de nombreuses wilayas du pays, surtout dans les zones enclavées où les bibliothèques sont plutôt des espaces de révision de cours que des centres de rayonnement culturels. Tel que le souligne la première responsable du secteur de la culture de Tizi Ouzou, «nous devons débattre des problèmes pour dégager les solutions et aboutir à une réactivation de ces structures». Aujourd'hui, à l'instar de la direction de la culture de Tizi Ouzou qui a eu le mérite d'ouvrir les débats avec les premiers concernées que sont les P/APC, il s'agit de concilier la politique affichée par l'Etat et les conditions de son application au niveau des structures de proximité en mettant les moyens humains, financiers et matériel à leur disposition. S. B.