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Bouteflika a les coudées franches pour nettoyer les écuries d'Augias
élu pour la troisième fois à une majorité confortable
Publié dans La Tribune le 10 - 04 - 2009


Photo : Zoheir
Par Abdelkrim Ghezali
Lorsqu'il s'est présenté, en 1999, pour briguer la magistrature suprême, Bouteflika était le candidat du consensus du sérail, des cabinets de l'ombre et des clientèles classiques du système. Lors de son premier mandat, il n'a cessé de lancer des messages à ceux-là mêmes qui ont fait appel à lui, pour leur signifier qu'il n'est pas une marionnette et qu'il refuse d'être un président aux trois quarts. Cependant, il a mis en œuvre le programme consensuel, notamment la «concorde civile» dont il connaissait les limites et l'inefficacité par rapport à son objectif stratégique : le rétablissement de la paix. La concorde civile devait essentiellement prendre en charge les éléments de l'ex-AIS qui avaient accepté de déposer les armes, en octobre 1997, et que Zeroual appréhendait comme un acte que la loi de la Rahma pouvait contenir et régir.
D'où la crise politique qui l'a poussé à démissionner avec préavis et à organiser des présidentielles anticipées. Le recours à Bouteflika était logique puisque ses propositions, refusées en 1994, trouvaient alors un terrain politique favorable pour leur mise en œuvre. Le projet de Bouteflika ne pouvant être accepté en 1994, en raison de la nature des rapports de force sur le terrain militaire et en raison du contexte mondial d'alors, qui était défavorable à l'Algérie. Ce projet dans ses formes de «concorde civile» et de «réconciliation nationale» ne pouvait se réaliser, en 1994, qu'en négociant le pouvoir avec l'ex-FIS, ce que refusaient «dans le fond et dans la forme» les tenants du pouvoir. Le rejet de la plate-forme de Sant'Egidio en est la parfaite illustration. L'élection de Bouteflika, en 1999, intervenait donc dans un contexte de crise politique du FLN et d'un RND encore fragile. Si le FLN et les organisations de masse avaient connu des divisions profondes face au candidat, le sérail avec toutes ses composantes était homogène et soudé.
Ce qui n'était pas le cas en 2004. Bouteflika a, alors, affronté une partie du sérail et ses prolongements politiques, notamment le FLN qui a connu sa crise la plus profonde et la plus manifeste. Bouteflika a donc réussi à faire vaciller le système que la décennie rouge avait grandement fragilisé en raison des options improvisées, du manque de visibilité politique et des difficultés financières de
l'époque. Une fois élu avec brio et une très forte majorité, en 2004, Bouteflika a récupéré toutes les prérogatives inhérentes à la fonction de président de la République, de chef suprême des armées et ministre de la Défense de plein exercice, et de premier magistrat. S'il a réussi, plus que Boumediene, à s'imposer comme unique centre de décision politique, prenant en main toutes les institutions qui dépendent de son pouvoir constitutionnel, notamment l'ANP qui ne s'occupe, désormais, que de ses missions définies par la première loi du pays, il s'est engagé dans un bras de fer progressif, certes, mais sérieux avec la mafia politico-financière responsable directe et indirecte de la tragédie nationale et du travestissement des valeurs humaines des Algériens et du désordre
économique, notamment le marché informel. Le démantèlement de l'empire Khalifa, la BCIA et autres officines dont les financements étaient douteux, et les procès qui s'en sont suivis, ont révélé la dimension et l'ampleur des complicités de hauts responsables qui visaient à privatiser l'Etat et à accaparer les richesses du pays, aux dépens des intérêts suprêmes de la communauté nationale.
Cet épisode a, surtout, révélé la nature compradore de la bourgeoisie arriviste et de son projet économique de bazar. La seconde révision de la loi sur les hydrocarbures, dont la première mouture a mûri sous le premier mandat, est le signe manifeste d'un changement radical du rapport de force politique aussi bien au plan national qu'international. Qui aurait profité de la privatisation ou de l'ouverture du capital de l'unique secteur pourvoyeur de richesses du pays ? Au-delà des multinationales, qui sucent les richesses des pays du Sud, ce sont les rapaces qui planent dans les cieux d'une Algérie qui se cherche qui auraient bénéficié de cette manne dont la nation a tant besoin. La réponse, aujourd'hui, est dans les 150 milliards de dollars mobilisés pour la réalisation de projets infrastructurels et sociaux vitaux pour le pays. En parallèle, Bouteflika est passé à une étape supérieure dans son projet de rétablissement de la paix et de la sécurité avec la charte pour la réconciliation nationale. Le second mandat a permis à Bouteflika, en effet, d'avoir de larges marges de manœuvre mais il n'en était pas moins l'otage putatif d'une partie du sérail et d'une coalition
politique hétérogène. C'est ce qui explique les hésitations à donner un véritable coup de balai aussi bien au sein des institutions exécutive et législative qu'au sein du conglomérat économique qui n'arrive pas à se mettre sur les rails en dépit des moyens financiers injectés, notamment dans les secteurs agricole et industriel.
En avril 2009, Bouteflika s'est voulu le candidat du peuple et son serviteur afin, justement, de se libérer de toute pression y compris internationale, pour s'engager dans une œuvre aussi attendue que la sécurité : une réelle opération de nettoyage des écuries d'Augias, unique acte majeur nécessaire pour rétablir la confiance chez les citoyens, la crédibilité de l'Etat et de ses institutions et, enfin, pour engager un réel essor à l'économie nationale et au développement social. Après le terrorisme, qui a été présenté par ses chantres comme alternative pour le changement du système, ce qui a séduit une partie de la jeunesse, c'est une forme de suicide et d'expression du désespoir qui semble séduire la même jeunesse avide de vie, pleine de rêves et d'énergie : le phénomène de la harga est devenu alors l'unique alternative pour des milliers de jeunes. Le changement impératif du système, de méthodes et de têtes ne peut être reporté davantage au risque d'un pourrissement social et d'une démission collective de tout projet de renaissance. Bouteflika dispose, désormais, de tous les pouvoirs et de coudées franches pour agir sans attendre. Un électrochoc est nécessaire pour que les citoyens croient en cet idéal national qui scintille comme une étoile trop loin pour espérer la décrocher un jour mais trop belle pour s'en détourner.


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