Les ports et aéroports seront prochainement équipés de caméras thermiques

Elles surveilleront les voyageurs en provenance de l'étranger et détecteront les symptômes de la grippe porcine

Photo : S. Zoheïr
Par Abderrahmane Semmar
L'Algérie passe la vitesse supérieure dans la lutte et la prévention contre la grippe porcine. Preuve en est, les principaux aéroports du pays seront prochainement équipés de détecteurs et de caméras thermiques pour lutter contre la propagation de la grippe A H1N1. La décision a été prise par le ministère de la Santé il y a deux jours afin de renforcer les contrôles sanitaires aux frontières. Ces derniers représentent incontestablement la pièce maîtresse du plan d'action national de préparation à une pandémie de grippe A H1N1.
Ces caméras seront, en réalité, d'un grand secours pour contrôler efficacement les passagers présentant d'éventuels symptômes de grippe porcine, notamment à l'arrivée de nos ressortissants établis à l'étranger, qui représentent une véritable population à risque, nous a confié avant-hier le docteur Kellou Mohamed, le directeur général de l'Institut national de santé publique (INSP). En marge de la journée d'information et de formation sur la grippe porcine, organisée samedi à la Direction nationale de la Sûreté nationale, notre interlocuteur nous a indiqué que les premières caméras seront réceptionnées au plus tard d'ici la fin de la semaine. Le poste de commandement opérationnel (P.C.O), organisme du ministère de la Santé qui chapeaute les dispositifs de surveillance et de contrôles sanitaires, s'est réuni samedi après-midi pour évaluer les besoins spécifiques des ports, des aéroports et de certains importants postes de contrôle frontaliers. «Tout dépendra du flux des voyageurs de chaque poste frontalier. C'est en fonction de ce paramètre que le nombre des caméras thermiques sera arrêté pour chaque port et aéroport. Quoi qu'il en soit, le programme d'acquisition des caméras thermiques est bel et bien en marche et nous disposons du budget adéquat pour le mettre en place dans les plus brefs délais», explique encore le Dr Kellou qui se montre rassurant sur la situation de cette pandémie en Algérie. «Certes, nous ne sommes pas à l'abri de cette pandémie. Mais, les dispositifs mis en place ont prouvé leur efficacité et, aujourd'hui, notre contrainte est de subir l'importation du virus chez nous. Cela dit, par rapport à la menace de la grippe aviaire, on a eu 10 fois plus de fausses alertes. Ce sont des cas suspects qui ont été contrôlés ‘'virologiquement'‘ et se sont avérés par la suite faux», relève le DG de l'INSP qui siège au comité des experts, un comité composé de cliniciens, de virologues et d'épidémiologistes, lesquels se réunissent régulièrement pour assurer un suivi de la situation épidémiologique du pays. Aussi, nous apprend notre interlocuteur, le P.C.O se réunit chaque jour le matin à partir de 8h30 jusqu'à 9h30 et le soir de 17 h à 18h30. De ces réunions, les mesures de renforcement du contrôle sanitaire sont étudiées et évaluées. Sur ce chapitre, le ministère de la Santé n'exclut pas une campagne de vaccination de la population. Une stratégie nationale de vaccination sera discutée prochainement au ministère de la Santé, nous a-t-on appris hier. «Si le vaccin est fabriqué d'ici octobre, nous allons l'acquérir pour établir un programme de vaccination de la population», confirme le Dr Kellou.
En attendant, dans quelques jours, dans les ports et les aéroports qui seront équipés de caméras thermiques, les voyageurs devront, d'abord, remplir un questionnaire sur leur état de santé, avant de passer devant les caméras qui permettent de détecter les cas de fièvre.
Et si l'image devient jaune, orange ou rouge, ils sont conduits par des médecins à un point de contrôle. A ce moment-là, un examen médical doit alors permettre de déterminer si ces voyageurs doivent être hospitalisés, afin de vérifier s'ils sont porteurs du virus A (H1N1). C'est, donc, un véritable tournant pour l'Algérie qui s'est pleinement engagée dans la lutte contre cette pandémie planétaire.