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«La culture africaine est le berceau d'une grande partie des arts musicaux»
Tout en disant son bonheur de retrouver l'Algérie, Manu Dibango affirme :
Publié dans La Tribune le 15 - 07 - 2009

De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
«Salut Manu !», «Salut ! Comment vas-tu ?», «Tu te souviens de moi alors ?», «C'est sûr, sinon pour quelle raison je te tutoie». Manu… c'est Manu Dibango à Constantine. Notre première et dernière rencontre avec l'artiste remonte à l'été 72 à Zéralda quand il faisait de l'animation musicale au sein de l'hôtel les Sables d'or. Près de quarante après, le personnage n'a pas changé, toujours le même rire guttural, le port altier, la démarche féline et la prestance d'un jeune homme.
Celui qui a fait une incroyable intrusion dans le hit-parade mondial de la chanson et pulvérisé un box-office dominé par des formations anglo-saxonnes mythiques en 1973, avec son tube planétaire Soul Makossa, nous dira qu'il a eu un lien affectif avec l'Algérie à partir de cette année-là, même s'il n'y est revenu que près de quarante plus tard. «Soul Makossa, je l'avais d'ailleurs composé ici et, ironie du sort, une année après, il passe numéro 1 sur tous les continents, promu disque d'or et entre dans l'almanach très prisé des albums vendus par millions», dira-t-il.Sa présence en Algérie est à mettre sur le compte de la glorieuse période culturelle qui prévalait au cours des années soixante et jusqu'au milieu des années soixante-dix à un moment où le pays ne rechignait pas à investir dans le secteur touristique. Manu Dibango et son groupe, au même titre que d'autres formations musicales, assuraient l'animation dans le cadre de conventions conclues avec la défunte Société nationale du tourisme (Sonatour). Au cours de cette rencontre, nous saurons qu'avant d'être le grand saxophoniste qu'il est, il avait collaboré avec Dick Rivers avec lequel il faisait de la scène en jouant du… piano qui serait en réalité son instrument de
prédilection. Cette collaboration qui n'a vécu que ce que peut vivre une rose sera suivi d'un autre engagement musical avec le défunt Nino Ferrer (Avez-vous vu Mirza ?, Gaston ya l'téléfon qui son), celle-ci (la collaboration) durera quand même près de cinq années (1966-1970).
Sa carrière connaîtra donc son apogée à la sortie de Soul Makossa dont la reprise tous azimuts lui vaudra encore plus de gloire et parfois des déboires, notamment la procédure judiciaire qu'il intentera contre feu Michael Jackson pour «plagiat», nous dira-t-il quelque peu gêné. Au sujet du cadet des Jackson Five, décédé récemment, il dira toute l'estime qu'il avait pour l'artiste en tant que promoteur d'un genre qui a révolutionné la pop music, tout en rappelant
toutefois que le monde du show-biz est implacable et que, malgré tout, l'affaire judiciaire suit son cours.
Constantine a eu le privilège, dans le cadre du 2e Festival panafricain, d'être la première halte de la star camerounaise. «Je sais que nous nous rendrons ensuite dans une autre ville qui s'appelle… Sétif pour rejoindre enfin la capitale. Je ne connais pas bien l'Algérie, sachant qu'en tant que professionnel durant l'été 1972, j'étais cantonné avec le groupe dans l'hôtel des Sables d'Or. Même les virées que nous faisions à Alger, nous les exécutions en auto-stop. Je suis toutefois au courant de ce qui se passe au pays et qui est, toutes proportions gardées, quelque peu analogue au reste des pays du continent. D'ailleurs un festival comme celui-ci non seulement renoue des liens, en raffermit d'autres mais surtout en crée de nouveaux. J'espère que le prochain pays organisateur
n'attendra pas quarante ans pour recréer cette magie», déclare Manu.
Manu Dibango est persuadé que la culture africaine a énormément contribué à la mondialisation de différents arts, musicaux particulièrement, et partant de son rire guttural il ajoutera : «D'ailleurs, il n'y a que les Africains qui ne le savent pas.» Et il insistera, compte tenu de l'importance du sujet abordé, en soulignant : «Elle est même le berceau d'une grande partie des arts musicaux.»
Il se défend d'être un nostalgique et soutient que «tous les genres se valent dès lors qu'ils sont exécutés avec l'idée d'apporter du neuf. Le reggae, le raï et le rap sont des créations et des choix faits par des artistes qui y croient. En fait, ce sont des langages exprimés par la musique par des catégories sociales par lesquels elles affirment leur identité. Bon, contrairement à nous, aujourd'hui, avec tous les moyens technologiques qui existent, le métier est plus que facilité. Il y a trente ans les artistes étaient livrés au “Live” seul moyen disponible. Aujourd'hui, les plus grandes vedettes de la chanson n'hésitent pas à recourir au play-back», soutient l'artiste.
Enfin, il nous dira son espoir de «revoir à Alger des visages connus il y a près de quarante ans».
Manu Dibango devait se produire dans la nuit de lundi dernier au théâtre de verdure de Constantine au même titre que Lotfi Double Kanon.


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