Les organisateurs s'attendaient à ce que d'autres pays, tels que l'Afrique du Sud, l'Egypte et la Tunisie, se joignent à cette liste avant la date butoir du 10 juillet. Mais, ces derniers ont fait l'impasse pour diverses raisons. Même si tout le monde avait un regard particulier sur la sélection algérienne qui défendait son titre acquis à Madagascar, l'exploit de ces Championnats d'Afrique est venu du Cameroun qui a arraché le titre avec 4 médailles d'or et une d'argent. L'Algérie a pris la troisième place avec 3 médailles d'or, 1 en argent et 3 en bronze. Le Maroc, quant à lui, s'est hissé à la deuxième place avec 3 médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze. L'Algérie avait de réelles chances de garder son titre africain avec 4 pugilistes en finale, en dépit du fait que c'est le Maroc qui possédait le plus grand nombre de finalistes, soit cinq avec les Bouchtou (-48 kg), Haddioni Bradreddine (-60 kg) Mohamed Elmechhab (-64 kg), Adil Bella (-69 kg) et Ahmed Barki (-75 kg). Viennent ensuite le Cameroun, l'Algérie et le Gabon avec quatre chances chacun. Maurice possédait, comme mentionné, trois chances, le Ghana deux et le Botswana, une chance. Le premier à montrer la voie de l'or, c'est Abdelhalim Ouradi qui s'est imposé face au redoutable Mauricien Bruno Julie, médaillé de bronze aux JO de Pékin 2008, au bout d'un époustouflant combat. Les deux boxeurs en étaient à leur troisième confrontation. En effet, lors des derniers Championnats d'Afrique à Madagascar en 2007, Julie avait battu Ouradi en finale. Puis, aux Jeux africains, l'Algérien avait pris sa revanche en demi-finale, avant de remporter le tournoi. La journée de dimanche a été classée journée noire pour le pugiliste mauricien, elle a aussi mal débuté pour les Mauriciens avec la défaite inattendue de Bruno Julie, chez les -54kg. Le «Magicien» a été surpris devant son public par l'Algérien Abdelhalim Ouradi au terme d'un combat très tactique. Finaliste malheureux en 2007 à Madagascar, l'Algérien a pris sa revanche sur le Mauricien après avoir creusé l'écart dans le deuxième round pour mener par 4 à 1. Bruno Julie a refait son retard dans le dernier round, mais les dés étaient jetés. «Je suis déçu de perdre devant mon public mais pas du résultat, car je savais que je n'étais pas prêt à 100%. Mais, cela m'a servi quand même de préparation en vue des Championnats du monde de Milan où je serais au meilleur de ma forme», dira Bruno Julie. La seconde médaille d'or a été remportée par Fillali Nacereddine dans la catégorie des 64 kg en battant le Marocain Mohamed Elmechehabi. L'Algérien n'a pas eu froid aux yeux pour sa première participation africaine. Il a bien entamé le premier round à 3 à 2. Il a maintenu son avantage lors du deuxième round en se montrant très agressif et en enchaînant avec des directs du droit pour terminer par 4 à 3 et paracheva le tout par un 7 à 4 incontestable. Nous sentions que Nacer allait agréablement nous surprendre. Il a boxé intelligemment et a su bien gérer le combat. C'est un jeune qui a un gros potentiel et qui s'est beaucoup investi à l'entraînement. Il est fonceur de nature et a toujours besoin de se surpasser. Enfin, la troisième médaille en vermeil dans la catégorie des 81 kg a été arrachée par Abdelhalim Benchebla. Son adversaire, le Gabonais Charles Ovono Obiang, n'a pas fait le poids face au puncheur algérien. Le Gabonais qui disputait pour la première fois un championnat d'Afrique, a évolué un cran en-dessous. Il a été battu 1 à 8. Il dira : «Je suis satisfait de ma performance, car mon adversaire était beaucoup plus aguerri que moi. Mais cela m'a servi d'expérience et je souhaite qu'on ait encore plus de frottements avant les Championnats du monde», a signalé Ovono. Si les trois médaillés d'or ont eu plus de chances, chez les +91 kg notre représentant Chouaib Bouloudinet a eu du mal à se débarrasser du Camerounais Boyomo Assiene qui l'a privé de la médaille d'or. Pour ce qui est des nations qui ont le plus impressionné par leur style lors de ces joutes, on citera l'Algérie, le Maroc et le Ghana. Les Algériens et les Marocains sont bons tactiquement, tandis que les Ghanéens boxent plus avec la force qu'avec intelligence. A. R.
